Le Stade français joue avec le feu

  • Top 14 - Les supporters du Stade français
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TOP 14 - En provoquant le départ de Sergio Parisse, capitaine emblématique du club, le Stade Français Paris a clairement indiqué qu’il changeait d’ère. Mais beaucoup de supporters, écoeurés, ne souhaitent plus aller à Jean-Bouin.

La saison 2019/2020 du Top 14 n’est pas encore lancée qu’une sale odeur de crise rôde déjà aux abords du stade Jean-Bouin. Le 28 juin, l’annonce du départ de Sergio Parisse, via un communiqué de 8 lignes pondu à la va-vite, a embrasé la toile. Après une saison une nouvelle fois décevante où les Parisiens n’ont pas réussi à se qualifier pour les phases finales du Top 14, le départ du capitaine emblématique, après 14 ans de sacrifice sous la tunique rose, a fait l’effet d’une bombe. Cette fin était toutefois pressentie. Le 11 avril dernier, le numéro 8 italien nous confiait être écoeuré par les différentes décisions du club et notamment le licenciement de son ami Julien Dupuy. Des mots forts à contre courant avec la volonté du président Wild de faire taire ses troupes.

Ce club s’enterre tout seul

Mais pour les fidèles supporters du Stade Français Paris, une centaine d’irréductibles répartis en quatre groupes de supporters (les Eclairs, les Amis du Stade français, le Virage des Dieux, les Titis de l’Ovalie), le départ de Parisse est inacceptable. "Je ne me suis pas réabonné pour ça. Sergio Parisse n'aurait donc AUCUN ADIEU de Jean Bouin pour son immense carrière sous nos couleurs ? C'est honteux", lance un supporter sur Twitter. Et un autre fidèle d’ajouter : "Quel gâchis, quelle sortie de m**** pour un si beau capitaine. Ça ne donne pas envie de retourner à Jean Bouin. De toute façon comme ça s'appellera bientôt plus Jean Bouin..."

Contacté par téléphone, Sylvain, un supporter de la première heure, va même plus loin. "Depuis quelques mois, on s’attend à tout avec la nouvelle direction. Pour eux, l’histoire, l’ADN du club, sa singularité est trop encombrante. Ils pensent qu’on peut tout balayer comme ça et s’inventer une identité du jour au lendemain, nous confie-t-il. Le club n’appartient peut-être pas aux supporters mais quand vous allez au stade depuis 20 ans, que vous êtes derrière ce club malgré les épreuves, vous avez le droit de vous exprimer. Et là, beaucoup comme moi n’ont plus de plaisir à aller au stade. Ce club s’enterre tout seul."

Le Stade français opte pour la rupture glaciale en lieu et place de la transmission interne d’un ADN singulier

Avec les départs de Julien Dupuy, Alexandre Flanquart, Djibril Camara et Sergio Parisse, une partie de l’âme du Stade français s’évapore. Et, avec seulement 10 316 supporters de moyenne cette saison pour 20 000 places, soit la pire affluence du Top 14 juste devant Agen, la direction du club parisien a du souci à se faire pour remplir Jean-Bouin. Malgré les efforts de communication et les événements lancés autour du stade, l’enceinte de la porte d’Auteuil ne cesse de sonner creux. Et les pronostics pour la prochaine saison ont de quoi inquiéter tant la fracture entre la direction et ses supporters semble profonde.

"Le passé doit conseiller l’avenir disait Sénèque. Avec le départ de Sergio Parisse qui vient s’ajouter à une liste déjà longue, le Stade français opte pour la rupture glaciale en lieu et place de la transmission interne d’un ADN singulier qui a fait son histoire récente", commentait récemment Thomas Lombard, ancien joueur du club (1997-2004). Une rupture glaciale qui pourrait bien congeler l’image originale du Stade français aussi bien que ses ambitions.

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