Poirot : "C’est une nouvelle pierre à notre édifice"

Rugbyrama : C’est la première victoire de l’UBB à Pierre Fabre. Qu’est-ce qui a fait la décision dans cet exploit ?

Jefferson Poirot : C’est vrai que c’est un exploit, gagner à Castres est toujours un exploit. Ils sont très costauds et il faut vraiment respecter cette équipe. Notre charnière a très bien géré le jeu, a beaucoup alterné. Brock James a 37 ans, il est toujours là et nous a soulagés tout le match avec des coup de pieds millimétrés, des touches impeccables… La charnière a été bonne ce soir.

Il ne fallait pas se cacher derrière ce carton

On vous avait rarement vus aussi agressifs à l’extérieur…

J.P. : On avait déjà fait un match où on s’était retrouvé dans le combat à Sale. On s’était dit qu’il ne fallait pas se mentir en venant ici parce que gagner là-bas et en prendre 50 ici, ça n’aurait servi à rien. On s’est rassuré là-dedans et c’est une bonne chose.

Il y a eu un changement tactique après le carton rouge reçu par Mahamadou Diaby ?

J.P. : Non justement, même en étant à 14, on ne s’est pas affolé, c’est ça qui a fait la différence. Il ne fallait pas se cacher derrière ce carton, ce n’était pas une excuse. On s’est juste dit de ne pas se consommer dans les rucks pour rester nombreux sur la ligne. Les consignes ont été respectées et cela nous a permis de rester dans le match grâce à notre défense.

Vous avez eu des difficultés en touche, notamment en première mi-temps. Vous en avez parlé à la pause ?

J.P. : On n’en a pas trop parlé, mais on a essayé de revenir aux bases, c’est-à-dire la vitesse et la hauteur. Après Castres, avec Yannick Caballero, Christophe Samson, Loïc Jacquet donc on savait que ça allait être très compliqué en touche. Ils avaient un alignement fait pour nous casser les pieds.

Une victoire chez un concurrent direct à la qualification, c’est une satisfaction ?

J.P. : Bien sûr, c’est une satisfaction. Castres est souvent venu s’imposer chez nous, il y aura un match retour et je pense que ça va être la guerre. Après on ne peut pas se reposer là-dessus, je ne sais pas si on peut parler de concurrent direct car ils ont l’habitude des phases finales et pas nous. On est content de gagner ce match, c’est une nouvelle pierre à notre édifice mais nous n’avons encore jamais fini dans le top 6.

Vous qui aviez du mal à vous imposer à l’extérieur, vous sortez de trois victoires consécutives hors de vos bases. Qu’est-ce qui a changé ?

J.P. : Je pense qu’on n’était pas trop loin jusque-là, mais il nous manquait à chaque fois le petit quelque chose, on avait un retard à l’allumage. Peut-être qu’on construit mieux nos matchs, qu’on prend plus les choses dans l’ordre donc on a plus de réussite à l’extérieur. Après ce championnat est tellement fou que quand je vois le Racing en mettre 65 à Perpignan, je me dis qu’il faut vite se remettre les pieds sur Terre parce que si on prend une fessée la semaine prochaine, cela sera compliqué à digérer.

Propos recueillis par Baptiste Pery