Bonneval : "Nous sommes fin novembre et nous ne prenons pas de point"

  • Top 14 - Hugo Bonneval (Toulon) contre Perpignan
    Top 14 - Hugo Bonneval (Toulon) contre Perpignan
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TOP 14 - Après un début de saison compliqué, Hugo Bonneval revient en forme du côté de Toulon à l'image de son essai à Bordeaux, après une action individuelle. Un peu sur la défensive, l'arrière international a tout de même accepté de livrer son ressenti sur sa saison et celle de son équipe.

Rugbyrama : Que retenez-vous de ce match à Bordeaux ?

Hugo Bonneval : Je ne retiens que la défaite. Dans la situation actuelle, ce qui ressort, c'est que nous n'arrivons pas à prendre des points. Pour moi, le reste est anecdotique. Nous avons besoin de points. Oui, il y a du positif, nous nous faisons plus de passes, nous arrivons à mettre plus de volume. Mais l'équipe en face était aussi une équipe qui avait la volonté de jouer. Sur le terrain, c'est agréable avec deux équipes qui jouent au rugby et qui ne se débarrassent pas du ballon. Mais si on est pragmatique, sur le plan comptable cela ne nous rapporte rien.

Au-delà des faits de jeu et du carton rouge, que vous a-t-il manqué ?

H.B. : Nous avons manqué de lucidité sur nos sorties de camp. Nous produisons du jeu, nous marquons mais nous nous mettons à la faute en défense. Quand nous parvenons à inscrire des points, derrière, nous prenons la marée.

Si nous gagnons 3-0 en étant nuls...

Comment remédier à cela ?

H. B. : Si nous arrivons à tous progresser et à aller dans le même sens, nous pouvons y arriver. Je ne peux pas croire que nous pouvons passer de quelque chose de bien l'an passé, même s'il y avait d'autres joueurs, à quelque chose de catastrophique cette année. Dans notre composition, derrière, nous avons des mecs à plus de 50 sélections, qui sont champions du monde... Nous avons des joueurs de qualité. Tout est mis dans notre sens pour avancer. Ce qui est embêtant, même si l'on progresse et que quelque chose commence à prendre, c'est que nous arrivons fin novembre et sur les matchs comme à Bordeaux, nous prenons zéro point. C'est ce qui fait mal. Nous progressons, mais ne prenons pas de point. Bien entendu je préfère jouer et ne pas défendre tout le match, mais si nous gagnons 3-0 en étant nuls...Vous ne serez pas contents, nous non plus, mais bon en gagnant des matchs comme ça, tu remontes au classement.

Même si les résultats ne suivent pas, ce groupe semble être solidaire et soudé...

H. B. : J'espère que ce groupe reste sain ! C'est la moindre des choses. Bien entendu c'est compliqué, mais nous restons des privilégiés. Attention, je ne dis pas qu'il faut tout relativiser, c'est notre quotidien et il faut se rendre compte dans quoi nous nous sommes mis. Mais nous ne pourrons nous en sortir que par nous mêmes. Il y a des cercles vertueux et vicieux. En ce moment, nous ne sommes pas du bon côté, nous devons essayer d'enrayer cela et ça ne passera que par nous.

Samedi, Grenoble se déplace à Mayol. C'est clairement un match pour le maintien. Comment l'abordez-vous ?

H. B. : Il faut être honnête et respecter l'adversaire. Grenoble a fait un très gros match au Racing. Comme nous, ils sont dans une situation comptable délicate. Nous avons conscience que c'est une équipe qui arrive avec des certitudes et l'envie de faire un coup. A nous d'essayer, dans notre construction, d'avancer et de ne pas nous louper.

Ressentez-vous une forme de pression dans ce contexte toulonnais ?

La pression ne pèse pas. Au contraire. Pour moi, c'est agréable de jouer ces matchs à Mayol. Il y a des gens qui viennent, qui nous supportent et nous aident à nous surpasser. Même si actuellement, ils ne sont pas contents et c'est normal.

Sur le plan personnel, vous avez inscrit cet essai à Bordeaux. Cela vous a fait du bien après un début de saison compliqué ?

H. B. : J'ai de nouveaux copains parce que j'ai marqué ? Je m'en fous en fait. Je ne vais pas dire que je ne suis pas content, mais c'est marrant de voir que tu as de nouveaux amis parce que tu as marqué...

J'ai eu du mal à redémarrer, je n'ai pas été bon

Cela ne vous enchante pas plus que ça ?

H. B. : Bien entendu, je suis content de cet essai. Tu traverses, tu marques, c'est plaisant. Je joue par ça, c'est ce que j'aime. Mais avec les années, je sais que lorsque c'est compliqué pour l'équipe, il faut resserrer les vis et se dire "j'enlève mon plaisir personnel, il y a 14 mecs autour de toi, il faut être à l'unisson.

Cela vous permet tout de même de valider votre retour en forme, notamment après une préparation tronquée par votre présence dans le groupe France lors de la tournée d'été durant laquelle nous n'avez pas joué.

H. B. : Cet été n'a pas été marrant. Mais en même temps, j'étais en Nouvelle-Zélande avec l'équipe de France. Ce n'était pas le bagne. Ne pas jouer, ça fait mal, mais après, je suis rentré ici. J'ai eu du mal à redémarrer, je n'ai pas été bon. C'est tout. Après, c'est comme ça. Patrice a instauré un turnover en me disant droit dans les yeux ce qu'il voulait et attendait. Lui, au moins, a eu l'honnêteté de me dire les chose.

Gardez-vous un espoir de disputer la coupe du Monde ?

H. B. : Il y a beaucoup de choses à penser et à valider avant cela. Depuis que j'ai eu la chance d'être appelé en équipe de France, je sais que c'est qui se passe au quotidien qui compte. Ça commence avec le club. Le reste on verra.

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