Godener : "On dit que les dents rayent le parquet, là elles l’ont transpercé"

  • Top 14 - Loic Goderner (Grenoble) face au Stade Rochelais
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  • Top 14 - Travail de mêlée pour les joueurs de première ligne de Grenoble
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Top 14 - Victime d’une désinsertion des ischio-jambiers fin novembre, Loïc Godener devrait faire son retour sur les terrains avec Grenoble samedi face au Stade français (18 heures). Après avoir rongé son frein, le troisième ligne revient plein d’envie.

Rugbyrama : Le 24 novembre dernier, on vous avait vu en pleurs sur le bord de touche de l’Arena du Racing. Vous aviez senti tout de suite que la blessure était grave et que votre absence serait longue ?

Loïc Godener : Au début, j’étais surtout déçu. Après, on s’accroche toujours à l’espoir d’avoir juste une déchirure mais je me suis déchiré deux fois l’ischio, je sais ce que ça fait. J’avais une douleur que je n’avais pas ressentie auparavant, ça m'a alerté. En plus j’étais fatigué, ça n’a pas trop dû aider et puis je pense que je ne connaissais pas mon corps tout simplement. J’aurais pu arrêter à la 5e minute.

Je n’ai pas écouté mon corps, j’ai pris une sanction

Que se passe-t-il à ce moment-là ?

L.G. : À la 5e, je conteste (un ballon, Ndlr), (Eddy) Ben Arous me pousse, j’ai mal derrière la cuisse et je continue (il sortira finalement à la 51e). Si j’écoute mon corps, j’arrête. Je continue parce que je veux jouer, parce que c’est le Racing, mon ancien club, surtout. Je n’ai pas écouté mon corps, j’ai pris une sanction. Après, j’ai eu la chance de revenir en quatre mois parce que les kinés et les préparateurs physiques ont fait un super boulot. Maintenant, c’est le plaisir.

Qu’est-ce qui a été le plus dur à vivre pendant cette longue indisponibilité ?

L.G. : Déjà, tu te fais opérer. Il y a deux semaines où tu dois rester dans ton lit, tu ne peux pas bouger parce que tu as du mal à te déplacer, etc. Ça a été dur pour ma copine, je n’ai pas été cool tous les jours. Habitué à faire du sport, de ne rien faire, rester enfermé, c’est impossible pour moi. Ensuite, c’est accepter la blessure. Après l’acceptation, ça a été parce que les préparateurs physiques te font bosser. J’ai pris une préparatrice mentale, Christine Herrera, qui m’a fait beaucoup de bien. Je la remercie parce qu’elle m’a appris à avoir confiance en moi, à savoir ce que je veux dans la vie et ne pas avoir peur de le dire. J’ai même été voir un magnétiseur. J’ai essayé aussi de profiter de ma copine, de ma famille et de choses qu’on ne faisait pas d’habitude. […] C’était bien mais il me tardait de reprendre.

L’équipe de France ? Pour l’instant, je ne pense qu’au FCG

Grâce à vos performances avec Grenoble, votre nom circulait à l’automne pour peut-être intégrer l’équipe de France. Vous pensiez aux Bleus ?

L.G. : Au début, quand on te dit que (Julien) Bonnaire était dans les tribunes pour regarder, on n’y croit pas. On te dit si, puis lui te dit si, tu entends ceci, cela, au fond de toi tu veux y croire. Après, au jour d’aujourd’hui non, parce qu’il y a des gens beaucoup plus qualifiés et meilleurs que moi actuellement. Je sors de blessure, je veux juste reprendre avec mon club tranquillement. Après, si tout s’enchaîne vite oui, mais pour l’instant je ne pense qu’au FCG.

L'action du match, c'est Daniel Kilioni (et ?Loïc Godener), qui permettait au FCG de mener à la mi-temps ! #FCGST #AllezFCG
Résumé complet de la rencontre ➡ https://t.co/u36M8Ywkj7 pic.twitter.com/J37Qpk3zvk

— FC Grenoble Rugby #FCGSA #AllezFCG (@FCGrugby) September 3, 2018

Vous avez repris l’entraînement collectif il y a quelques jours. Comment cela s’est-il passé ?

L.G. : C’était dur. J’ai repris avec les joueurs non retenus pour Perpignan. Je me suis retrouvé en face de Gervais Cordin. Au niveau crochets, j’ai dû danser la samba au moins dix fois, mais après on reprend vite les habitudes, ça va. Je m’entraîne normalement.

Il y a quelques semaines, vous espériez revenir contre le Stade français. Ce ne sera pas un peu juste ?

L.G. : Non, c’est bon. Normalement, je serai dans le groupe.

Top 14 - Travail de mêlée pour les joueurs de première ligne de Grenoble
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Vous sentez-vous prêt pour cette reprise ?

L.G. : Oui, après je sais qu’au niveau du cardio ça va piquer et que je n’ai pas 80 minutes dans les jambes, mais ce que le coach me demandera de faire je le ferai sans problème.

Tu te sens à l’écart et tu te mets à l’écart parce que tu ne joues pas

Comment avez-vous vécu le fait de ne pas pouvoir aider vos coéquipiers alors que les défaites se sont enchaînées ?

L.G. : Quand tu as l’habitude d’enchaîner, qu’ils perdent ou qu’ils gagnent, c’est dur parce que tu les vois et tu as envie de jouer avec eux. Tu te sens à l’écart et tu te mets à l’écart parce que tu ne joues pas. Tu n’es pas dans le groupe. J’ai passé presque quatre mois sous le hall (le chapiteau à Lesdiguières pour notamment la prise en charge des blessés et leur réathlétisation, Ndlr) et trois mois avant de revoir la pelouse. (Au niveau sportif, Ndlr), il y a eu des difficultés, normales aussi, parce qu’on rencontre de grosses équipes. Je ne pense pas qu’on ait été ridicules. Il y a eu un coup de mou. On va se "rebooster" pour la fin de saison.

Qu’espérez-vous apporter au groupe ?

L.G. : Je vais essayer déjà d’apporter une frustration. Quatre mois sans jouer… On dit que les dents rayent le parquet mais là elles l’ont transpercé (rires). J’essaie d’amener mon énergie, je vais tenter de faire avancer l’équipe comme je le faisais avant. Après, ce n’est pas un joueur qui fait une équipe.

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