Comment le RCT s'est-il réinventé ?

  • Top 14 - Sebastien TILLOUS BORDE (Toulon).
    Top 14 - Sebastien TILLOUS BORDE (Toulon).
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Quatrième du Top14 et qualifié en Challenge Européen, le RCT s'est réinvité au sein du gratin ovale. La recette de Patrice Collazo ? S'appuyer sur un staff made in Toulon, ne jamais hésiter à donner sa chance à un jeune méritant et croire quoi qu'il advienne en ses convictions.

Après avoir été pendant plusieurs saisons dans le creux de la vague -dont une 9e place de Top14 en 2018/2019- le RCT est de retour au premier plan. Qualifié en coupe d'Europe (six victoires, dont quatre bonifiées, pour une première place au ranking global de la Challenge Cup) et bien installé parmi les barragistes en Top14 (plus sorti des six premières places depuis la huitième journée), le club varois semble aujourd'hui sur une pente ascendante continue. La meilleure preuve ? Toulon reste sur onze victoires, deux nuls et une seule défaite lors des quatorze dernières rencontres. S'il a toujours préféré travailler dans l'ombre, un homme est évidemment indissociable de la réussite nouvelle du RCT : Patrice Collazo qui -ayant compris que la politique des multi-stars n'était financièrement plus envisageable- aide le club a réinventer son modèle et a repenser sa philosophie.

Un staff made in Toulon

La première volonté de Collazo dès sa signature a été de faire confiance à un staff connaissant sur le bout des doigts le contexte toulonnais. En ce sens, l'ancien international tricolore a fait le choix de s'entourer de plusieurs techniciens ayant, comme lui, des attaches particulières avec le club Rouge et Noir : Sébastien Tillous-Borde, triple champion d'Europe et champion de France avec le maillot toulonnais, Eric Dasalmartini, que tout un chacun connaît sous le nom de "Brique" sur la rade, et qui a notamment remporté le Brennus 1992 avec le RCT ou encore Juan-Martin Fernandez-Lobbe (9 saisons pour le RCT) même s'il est depuis rentré en Argentine. "Ça fait beaucoup de bien au club de se recentrer sur quelques valeurs que nous partageons tous, notait à ce propos l'actuel entraîneur des trois-quarts du club varois. Je pense que durant les trois ans qui ont suivi le dernier titre nous avons perdu une partie de la fameuse "toulonnitude". On s'est dispersé et Patrice a tenté de remettre cette culture au centre du club. Ça passe par des attitudes sur le terrain, du combat, un état d'esprit, de la formation... Ce tout fait partie de l'identité du club ! Et les fruits de ce travail commencent à apparaître. Puis il était important que le public se retrouve à travers cette équipe. Je pense que c'est en train de prendre."

Plutôt que de faire signer la star d'aujourd'hui, on préfère former la star de demain

L'autre grand axe du chantier Collazo a été de construire un groupe à l'image du projet 2019_23, qui vise à mettre Toulon et les Toulonnais au centre de la carte du rugby français et européen. Pour ce faire, l'ancien rochelais n'a pas hésité à mettre les mains dans le recrutement, pour attirer de jeunes joueurs à fort potentiel. Théo Dachary ? C'est Collazo. Julien Hériteau ? C'est encore Collazo. Et Gervais Cordin ? On vous le donne dans le mille : c'est Collazo. Si on ajoute que le manager varois n'a jamais hésité à lancer dans le grand bain des jeunes du centre de formation et c'est tout un groupe qui trouve son rythme de croisière depuis plusieurs semaines. Pour le plus grand plaisir de Bernard Lemaître, qui nous confiait début janvier : "Désormais plutôt que de faire signer la star d'aujourd'hui, on préfère former la star de demain." Et si cette politique continue de porter ses fruits, Toulon pourrait bien retrouver les sommets du rugby hexagonal très prochainement. Au point de s'imaginer un destin à la Stade toulousain qui, après des années de disette, a ressurgi au visage du rugby français pour arracher un bouclier de Brennus en juin dernier ? Ce serait en tout cas la récompense d'un travail entrepris depuis plus d'un an et demi par un coach qui s'est accroché -même quand le navire tanguait- coûte que coûte à des valeurs et des principes qu'ils considéraient indispensables à la réussite d'un club qu'il connaît mieux que quiconque.

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