Usarraga : "Je me sens chez moi"

  • Asier Usarraga à l'entraînement sous les couleurs de l'Aviron bayonnais
    Asier Usarraga à l'entraînement sous les couleurs de l'Aviron bayonnais
  • Pro D2 - Asier Usarraga sous les couleurs du BO en janvier 2020
    Pro D2 - Asier Usarraga sous les couleurs du BO en janvier 2020
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Blessé juste avant la reprise du Top 14, le troisième ligne n’a pas encore disputé le moindre match en championnat avec l’Aviron. Désormais rétabli, Asier Usarraga revient, pour Rugbyrama, sur les derniers mois, évoque son transfert de Biarritz à Bayonne, parle de la place du rugby dans le Pays Basque espagnol, livre ses ambitions sous ses nouvelles couleurs...

Tout d’abord, comment allez-vous ?

Je me sens très bien par rapport à ma blessure aux ischio-jambiers. Je n’ai pas de douleur, la blessure a évolué favorablement. J’aurais pu revenir un peu plus tôt, mais avec la période Covid que nous avons traversée, nous avons repris l’entraînement plus tard et ainsi, j’ai pu revenir encore plus en forme.

Vous avez souffert d’une désinsertion tendineuse aux ischio-jambiers. Qu’avez-vous fait pendant ce temps ?

J’ai dû être opéré, puis sont arrivées les phases de réhabilitation, rééducation… Avec ce genre de blessure, au début, tu ne peux pas faire grand-chose, car tu n'as pas beaucoup de mobilité. Après des premières semaines un peu pénibles, j’ai pu commencer à m’entraîner, j’ai essayé d’améliorer des aspects physiques.

Mentalement, comment avez-vous vécu ces six derniers mois sans jouer ?

Après le confinement, j’avais fait toute la pré-saison et je me suis blessé juste avant le premier match de championnat. C’est donc arrivé au pire des moments. À cause de cette blessure et du Covid, j’ai passé quasiment un an sans jouer. Ça a été compliqué de ce côté-là, mais je suis resté positif. J’ai pu revenir dans les dates prévues avec l’envie de prendre du plaisir.

Comment fait-on pour s’intégrer dans une équipe sans jouer ?

C’est compliqué. Tu fais des choses différentes, tu es un peu à part, mais il faut essayer de rester le plus proche du projet de jeu, des mecs qui jouent chaque week-end. Il faut poser des questions pour rester dans la même ligne que les autres. Entre l’opération et les premières semaines passées au CERS (Centre Européen de Rééducation du Sportif, NDLR), il y a des moments où tu n’es pas là. J’ai fait tout mon possible pour m’intégrer. Là, je vais reprendre et je me sens bien intégré dans le groupe.

Êtes-vous impatient avant ce week-end ?

Oui. Je ne sais pas encore si je vais jouer, mais si j’ai cette occasion, j’ai beaucoup d’envie après quasiment un an sans jouer. Ça reste un match de rugby, je veux prendre du plaisir et me régaler dans les choses que je sais faire.

Depuis tout petit, c’était un objectif, pour moi, de jouer en Top 14

Quelles sont vos ambitions avec l’Aviron ?

Petit à petit, je veux intégrer le groupe et me donner à 100 % quand j’aurai des opportunités de jouer. Je souhaite prendre le rythme et retrouver mon meilleur niveau. On verra ensuite pour le reste, je veux faire les choses pas à pas.

Vous allez découvrir le Top 14. À quoi vous attendez-vous ?

Depuis tout petit, c’était un objectif, pour moi, de jouer en Top 14. C’est un rêve de pouvoir y être d’autant que ça a été compliqué d’y arriver. Ça va être spécial, mais j’ai beaucoup d’envie et je suis sûr que ça va bien se passer.

Vous étiez partis en Fédérale 1, il y a quatre ans, avant de gravir à nouveau les échelons…

La Fédérale 1 m’a donné l'opportunité de monter petit à petit, de connaître le rugby français et de progresser. Je pense que, chaque année, j’ai continué à évoluer pour devenir un peu meilleur. C’est beau de faire tout ce chemin et de se retrouver là. Et encore, je suis jeune, je pense qu’il me reste beaucoup à apprendre.

Racontez-nous comment s’était faite votre arrivée à Bayonne ?

Le club m’avait demandé si j’étais intéressé. Ça remonte, ça fait déjà plus d’un an. À l’époque, je n’avais pas d’autres propositions. Bayonne est venu avec un projet très sérieux et la possibilité de jouer en Top 14. Je n’ai pas hésité.

Comment les supporters biarrots avaient-ils accueilli la nouvelle ?

La plupart des supporters avaient compris. Je parlais souvent avec eux et ils ont connu mon chemin au BO, ils ont compris mon envie d’aller en Top 14, de progresser. La carrière d’un joueur n’est pas infinie. On ne sait pas quand elle va s’arrêter. Quand tu as une chance, il faut la prendre.

Et les supporters bayonnais ?

Très bien. Il y en a plein qui sont venus me parler en basque. Je pense qu’ils sont contents de voir un joueur avec qui ils peuvent parler en euskara. Maintenant, je pense qu’ils ont envie de me voir sur le terrain, comme moi.

À l’automne 2019, votre signature avait fait parler, puisque Jean-Baptiste Aldigé avait annoncé votre départ pour Bayonne, alors que Philippe Tayeb expliquait n’avoir rien signé. Comment aviez-vous vécu cette situation confuse ?

J’avais parlé avec tous les coachs et les présidents. J’avais envie de faire une bonne fin de saison avec le BO. Tout était clair dans ma tête, donc il n’y avait pas le moindre problème de mon côté.

Vous avez joué quelques derbies avec le BO. Comment imaginez-vous votre première Peña Baiona, même sans supporters ?

Je n’ai pas encore joué le moindre match, donc ça reste une inconnue. Mais bon, je suis très motivé à l’idée d’être sur le terrain. Quand je suis allé voir les premiers matchs, cette saison, c’est vrai que ça fait bizarre la Peña sans public, et je pense que ma première rencontre aura lieu à huis clos… Après, quand j’ai vécu la Peña de l’autre côté, c’était impressionnant. C’est un moment que tous les joueurs aiment vivre, c’est spécial.

Pro D2 - Asier Usarraga sous les couleurs du BO en janvier 2020
Pro D2 - Asier Usarraga sous les couleurs du BO en janvier 2020

Êtes-vous le seul joueur à parler Basque, dans l’effectif ?

Oui, puisqu’Aretz Iguiniz a arrêté sa carrière.

Quel regard portez-vous sur l’évolution du rugby basque, en Hegoalde (Pays Basque espagnol), dont vous êtes originaire ?

C’est en développement, mais c’est lent. Il y a plein de jeunes Basques qui viennent à Biarritz comme à Bayonne. C’est une très belle opportunité pour nous tous. Ces jeunes joueurs doivent permettre une évolution. Pour l’instant, en Hegoalde, il y a beaucoup de travail à faire au niveau des entraîneurs, des institutions, de la connaissance du rugby.

Kerman Aurrekoetxea porte les couleurs du BO en Pro D2. Lucas Santamaria ou Gorbeï Allende, qui jouent chez les Espoirs à Biarritz, frapperont bientôt aux portes du monde professionnel. À Bayonne, Iker Aduriz ou Alex Saleta suivent les mêmes pas. Cette passerelle fonctionne bien...

Bien sûr et c’est intéressant même si tu n’arrives pas à franchir le cap du rugby professionnel. Il peut y avoir mille raisons qui empêchent de percer : une blessure, un coach qui ne t'aime pas… Mais l’expérience reste très positive, car en venant ici, tu découvres un autre rugby plus développé, tu apprends une autre langue. Les joueurs qui tentent leur chance en France avant de repartir en Espagne vont pouvoir apprendre à leurs coéquipiers une autre manière de s’entraîner pour les faire progresser. C’est un plus, même si tu n’arrives pas à devenir professionnel. Si des joueurs, en Hegoalde, hésitent à sortir de chez eux pour venir de l’autre côté, je leur dis qu’il ne faut pas hésiter. Il n’y a que du positif à prendre ici.

Il n’y a pas de raison pour que l’on fasse une contre-performance

Formé à Bera Bera puis au BO, désormais Bayonnais, vous représentez une certaine identité. Le ressentez-vous, au quotidien ?

Oui, oui. Avec les supporters, nous sommes de la même terre. On se comprend, on a des manières similaires. Je me sens chez moi.

Revenons à l’Aviron. Vous pouvez dépanner en deuxième ligne, puisque vous l’avez fait avec le BO par le passé. Cette hypothèse a-t-elle été évoquée avec le staff ?

Non, pas du tout. Après, s’il y a des blessures, ou qu’il y a besoin, ça ne me dérange pas de jouer deuxième ligne. Tant que je suis sur un terrain de rugby…

Vous vous êtes forgé une réputation en Pro D2, celle d’un plaqueur-gratteur redoutable dans les rucks. Votre style de jeu va-t-il évoluer en Top 14 ?

On verra bien ! Je veux rester fort sur mes bases. Ces dernières années, je pense que j’ai progressé dans l’aspect offensif. Je vais essayer de rester fort défensivement, de continuer ce que je faisais déjà l’an dernier et poursuivre ma progression.

Vous affrontez Pau, ce week-end, après un mois et demi sans Top 14. Comment abordez-vous ce retour du championnat après cette période Covid ?

J’ai vu, cette semaine, une équipe bien à l’entraînement. Il faudra voir sur le terrain, mais il n’y a pas de raison pour que l’on fasse une contre-performance. C’est vrai que nous n’avons pas pu nous entraîner pendant deux semaines, mais on verra bien.

Pendant que vous étiez à l’arrêt forcé, vos concurrents au maintien ont engrangé des points. Est-ce que cela peut avoir un impact mental sur l’approche du match ?

Un match contre Pau, c’est toujours spécial. On connaît l’importance de la rencontre. C’est le moment de faire un grand match...

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