Oyonnax : l’ovni Botica

Le sacre de Victor Vito l’an dernier avait déjà mis fin à une décennie où le joueur de l’année de Top 14, récompensé à la Nuit du Rugby, était toujours issu d’un des deux clubs finalistes de la saison écoulée. Le champion du monde neo-zélandais n’y était certes pas bien loin, lui qui avait atteint les demi-finales avec La Rochelle. Il y était en tout cas bien plus proche que Ben Botica, lauréat 2018 bien que joueur d’une USO reléguée à la fin du dernier exercice.

Je ne m’y attendais vraiment pas

D’où une surprise non-feinte de l’ouvreur neo-zélandais de 29 ans au moment de recevoir son trophée : "Je ne m’y attendais vraiment pas, d’autant plus que nous sommes descendus avec Oyonnax. Même le fait d’être nominé m’avait choqué. Alors gagner, c’est juste incroyable. Ce sont les joueurs qui m’ont élu et j’en suis particulièrement fier. Ce titre, je le dois aussi à mon club qui m’a tendu la main, m’a donné l’opportunité d’être un leader de cette équipe et qui m’a permis de donner le meilleur de moi-même". Et de réaliser une saison exceptionnelle sur le plan individuel, avec un titre de meilleur réalisateur du championnat à la clé.

Devant Radradra et Dumora

Benjamin Botica a été préféré par ses pairs à l’ex-Toulonnais Semi Radradra et au Castrais Julien Dumora. Aurait-il obtenu le même plébiscite s’il avait dû affronter la concurrence de têtes d’affiche étonnement absentes du casting comme Chris Ashton, qui a pulvérisé le record d’essais en Top 14 l’an dernier (24) ou encore Nemani Nadolo, l’homme au 19 essais en 20 titularisations et finaliste du championnat ? On ne le saura jamais. Une chose est certaine : l’absence d’un joueur de Montpellier qui a écrasé la phase régulière parmi les trois nominés, décrédibilisait quand même quelque peu la récompense.

Des considérations qui n’enlèvent rien au mérite d’un joueur "qui pourrait faire le bonheur de n’importe quel club de Top 14 mais qui a choisi de rester à Oyonnax, ce qui est tout à son honneur" dixit Mourad Boudjellal, présent ce lundi à l’Olympia pour récupérer le trophée de meilleur international de la saison décerné Mathieu Bastareaud. Et c’est bien sur les terrains de Pro D2 que Botica étrennera son nouveau statut dès son retour de blessure (six semaines). Le genre d’histoire dont on se souviendra encore dans vingt ans.