Bonneval: "Tu deviens un intermittent du spectacle... C’est affreux"

  • L'arrière du Stade français, Hugo Bonneval
    L'arrière du Stade français, Hugo Bonneval
  • Hugo Bonneval se blesse lors du dernier test match contre l'Australie - 21 juin 2014
    Hugo Bonneval se blesse lors du dernier test match contre l'Australie - 21 juin 2014
  • Hugo Bonneval à Brisbane - 7 juin 2014
    Hugo Bonneval à Brisbane - 7 juin 2014
Publié le Mis à jour
Partager :

TOP 14 - Absent des terrains depuis le 21 juin 2014 (rupture des ligaments croisés du genou gauche), Hugo Bonneval (24 ans) est enfin sur pied pour retrouver la compétition. Après une saison blanche, l’arrière du Stade français doit désormais retrouver toutes ses sensations de rugbyman.

Hugo, est-ce difficile de ne pas être impatient ?

Hugo BONNEVAL: (Il souffle) C’est difficile. Ces moments sont particuliers. Ça a été une année très difficile pour moi. Après, je pense qu’il faut vite tourner la page. Le fait d’entrer dans le vif du sujet avec tout le monde sans passer par la case "on vérifie que tout va bien", tu t’entraînes avec les autres et tu serres les dents. Mécaniquement, mon genou est nickel. Il n’y a pas plus aucun souci, plus de problème de flexion, de ménisque. Maintenant, c’est à moi de faire le travail sur le terrain et en musculation pour être au niveau du Top 14.

Après une saison sans jouer, a-t-on encore l’impression d’être un joueur de rugby?

H.B: Tu deviens un intermittent du spectacle. C’est affreux. (silence) Depuis tout jeune, tu joues, tu t’entraînes mais tu as un rythme de vie calqué sur ce que tu aimes et le week-end, tu sais que tu as match. Là, pendant un an, tu te réveilles le samedi matin en te disant: "Qu’est ce que je vais faire tout le week-end?" Tes potes jouent et toi, t’es tout seul. C’est un moment délicat. J’espère vraiment que cette année me permettra de mettre du plomb dans l’aile et dans la cervelle pour continuer à avancer.

Hugo Bonneval se blesse lors du dernier test match contre l'Australie - 21 juin 2014
Hugo Bonneval se blesse lors du dernier test match contre l'Australie - 21 juin 2014

Au mois de septembre 2014, vous visiez un retour pour mars 2015. Comment avez-vous vécu votre rechute (problème au ménisque, ndlr) ?

H.B: J’étais programmé pour ce retour après, on ne le disait pas, mais j’avais tout le temps mal. Je serrais les dents en pensant que ça allait passer. Mais je descendais les escaliers, j’avais mal. Jusqu’au jour où on a refait une IRM. On a vu finalement qu’un bout de la suture du ménisque interne n’avait pas tenu.

Psychologiquement, qu’est-ce qui vous a permis de tenir le coup?

H.B: Ca dépend. Chacun vit le truc à sa manière. Je ne suis pas le premier à vivre une saison comme ça et je ne serai pas le dernier. Ça fait partie du job. J’aurais préféré ne pas me péter pendant cette période mais la vie continue.

Je n'ai pas touché le Brennus. Je ne le toucherai pas

Vous sentez-vous un peu champion de France?

H.B: Non. Je l’ai déjà dit. Je n’ai pas touché le Bouclier. Je ne le toucherai pas. Je ne veux pas le toucher. Je ne voulais pas monter prendre la médaille. Je ne sais pas si c’est de la superstition mais j’aimerais un jour y revenir et pouvoir l’embrasser pendant de longues heures. C’est au moins une source de motivation supplémentaire pour réattaquer et remettre de l’intensité dans ce que je fais. Mais quand tu n’es pas dans le truc, c’est compliqué. Je ne me suis mis aucune légitimité.

#CONF @hugobonneval: "Ça fait du bien. C'est un énorme plaisir de reprendre avec les copains !" #reprise pic.twitter.com/rMdvQ4rezu

— Stade Français Paris (@SFParisRugby) July 23, 2015

Et la médaille?

H.B: C’est Pierre Camou (Président de la FFR, ndlr) qui me l’a mise dans la poche. Mais je ne la voulais pas.

Physiquement, où en êtes-vous?

H.B: Je sais qu’il me manque encore du jus, de l’explosivité, de la caisse et que je dois retrouver un physique de sportif de très, très haut niveau. Après, je ne pense pas être le dernier dans la préparation. Je sais qu’il me manque par rapport à ce que j’étais capable de produire avant mais c’est de l’ordre du physique et du travail. Ce n’est plus mécanique ou dépendant des kinés, d’une IRM ou d’une infiltration. Maintenant, j’ai la main. C’est peut-être le plus dur mais je sais que ça va revenir.

Hugo Bonneval à Brisbane - 7 juin 2014
Hugo Bonneval à Brisbane - 7 juin 2014

On a l’impression que vous vous êtes étoffé du haut du corps…

H.B: J’en ai profité pour faire un peu de musculation même si à des moments, tu n’as vraiment pas envie. Quand tu trottines et que tu as l’impression d’être un grand père de 95 ans et que tu n’avances pas… C’est bien mignon de faire de la musculation mais je ne suis pas haltérophile.

Vous serez prêt pour le premier match de la saison (contre Pau, le 22 août, ndlr)?

H.B: Je ne suis pas coach. Je ne décide pas si je joue mais je fais mon job pour être performant.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?