Montpellier doit rebondir

Voilà, c’est fini. Le fameux refrain de Jean-Louis Aubert aurait parfaitement meublé le silence du bus montpelliérain qui quitta samedi l’Aviva Stadium du Dublin, théâtre du dernier épisode européen des joueurs du MHR sur la scène européenne. Un revers forcément atténué par la prestige de l’adversaire, champion d’Europe en titre, qui n’est pas passé loin du sans-faute en phase de poule (cinq victoires, un seul nul concédé, à... Montpellier, lors la première journée).

Pas catastrophique donc, mais néanmoins chargé de frustration : "Nous n’avons pas mis assez d’intensité dans le combat, pas assez d’engagement... c’est ce qui fait mal", pestait le deuxième ligne Drickus Hancke. Une analyse confirmée par le staff après analyse vidéo  : pour Didier Bès, l’entraîneur des avants, "On ne peut pas gagner ce genre de match sans un engagement total". "Les joueurs savent là où ils ont failli. Maintenant, ils savent aussi ce qu’ils doivent faire pour ne pas reproduire ce genre d’erreur".

Changement de planning

L’erreur justement, serait de commettre un nouveau faux-pas à domicile dans une compétition (le Top 14) où ils en comptent déjà quatre : Brive, Bordeaux-Bègles, Castres et plus récemment le Stade toulousain sont venus imposer leur loi à Yves-du-Manoir. Trop, à mi-saison, pour un candidat affiché à la qualification. Alors forcément, la venue du Stade français prend des allures de rencontre décisive, d’autant que les Parisiens sont des concurrents directs qui comptent actuellement quatre points d’avance sur les Héraultais. "Tous les matchs à domicile sont importants, mais au vu de nos quatre défaites, celui-ci le sera encore plus. Il faut laisser le Leinster derrière nous", expliquait Drickus Hancke. Même écho du côté de Rémy Martin qui, préservé la semaine dernière, assista impuissant à la leçon irlandaise. "C’est sûr que c’est difficile de prendre une leçon de rugby comme ça. C’est toujours compliqué d’enchaîner après. Il faut être capable de regarder ce qui n’a pas marché. L’équipe a envie de se racheter", assurait l’ex-Parisien.

Pour mieux rebondir, les Montpelliérains ont, depuis deux semaines, changé leurs habitudes et brisé la routine. Ainsi, ils s’entraînent en soirée (de 15h à 20h au lieu de 7h à 13h) pour faire correspondre leurs séances de travail avec les horaires de match: "On s’entraîne depuis quinze jours comme donc nous serons prêts physiologiquement", assure Martin. Le calendrier de fin de saison est favorable au MHR, avec six réceptions pour cinq déplacements. Les Héraultais ne doivent plus laisser passer leur chance.