Trinh-Duc : "Ça commence à être long"

Par Rugbyrama
  • François Trinh-Duc Montpellier 2011-2012
    François Trinh-Duc Montpellier 2011-2012
Publié le Mis à jour
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Ce vendredi, Midi Olympique vous proposait un portrait de François Trinh-Duc, pour comprendre pourquoi l'ouvreur, brillant avec Montpellier, peine à s'imposer chez les Bleus. Retrouvez une interview du joueur, qui profite de quelques jours de repos pour se ressourcer en famille.

La victoire face à Agen (44-18) a permis au MHR de retrouver la quatrième place du classement. Était-ce important avant la trêve et après la défaite à Castres ?

François TRINH-DUC : C'est sûr qu'on est content de se retrouver à cette quatrième place après le début de saison compliqué que nous avons connu. Les matchs les plus importants arrivent et c'est une belle fin de saison qui se dessine. Cette victoire face à Agen était très importante. En cas de défaite, une qualification dans les six premiers du classement aurait été quasiment impossible. Maintenant, il faut remporter les matchs à domicile et prendre un maximum de points parce que ça va être très compliqué à l'extérieur, vu qu'on se déplacera chez le premier et le second. On a encore notre destin entre les mains.

Fulgence Ouedraogo affirmait il y a quelques jours que l'équipe était plus forte cette année que la saison dernière. Êtes-vous d'accord ?

F.T-D. : Honnêtement, je pense que les joueurs sont meilleurs individuellement. Ça, c'est une certitude. Mais collectivement, je n'en suis pas aussi sûr. A mon avis, le MHR jouait un rugby plus léché l'année dernière. C'est normal. Nous avions bénéficié de presque deux mois d'intersaison pour travailler tous ensemble. Cette année, elle n'a duré que deux semaines, alors que beaucoup de nouveaux joueurs arrivaient. Ceux qui étaient présents ont bossé moins longtemps ensemble avant le début de la saison, et puis les internationaux sont arrivés au compte goutte. Je crois que tout cela explique beaucoup de choses.

Où se situe le MHR aujourd'hui ?

F.T-D. : Nous sommes dans une forme ascendante. Mais nos résultats et nos productions dépendent de plusieurs facteurs, parce qu'il nous arrive de changer notre façon de jouer. Nous avons plusieurs systèmes de jeu et, parfois, les gens ont l'impression qu'on joue moins bien, mais c'est juste qu'on revient dans un vieux système... Ceci dit, je pense qu'on commence à être sur un bon rythme.

Personnellement, vous sortez d'un Tournoi des 6 Nations assez compliqué, puisque vous l'avez commencé titulaire à l'ouverture et terminé remplaçant à l'arrière. Comment vous sentez-vous ?

F.T-D. : Disons que ça commence à être long. Je suis un peu fatigué mentalement et physiquement parce que j'ai l'impression de jouer un an non stop. Il y a eu les deux mois de préparation au Mondial, la Coupe du monde en elle-même, le retour en club, puis le Tournoi, qui comporte toujours des périodes assez longues sans être chez soi. Les choses s'accumulent... Et ça fait beaucoup d'enchaîner autant de matchs, de vivre autant de moments chargés d'émotion, de moments difficiles aussi... Que ce soit à la Coupe du monde ou au Tournoi, ça n'a pas été exceptionnel pour moi en terme de rugby.

Dans quel état d'esprit êtes-vous revenu du Tournoi ?

F.T-D. : Retrouver le club, ma ville, mon petit cocon quelque part m'a fait du bien quelque part. C'est à travers le collectif et la bonne ambiance qui règne ici que je retrouve confiance pour finir cette saison aussi longue.

Ce passage en équipe de France vous a-t-il fait perdre de la confiance  ?

F.T-D.: Forcément. Quand tu ne joues pas, que tu ne fais pas tes meilleurs matchs en équipe de France... C'est une sélection, il faut l'accepter. Des choix sont faits et tu sais que chaque week-end, tu joues ta place et que tu as de grandes chances d'être remplaçant le week-end d'après si tu n'es pas bon alors qu'en club, il y a moins en concurrence. Et quand tu passes remplaçant, tu te mets vite le doute.

Avez-vous eu des explications quant à votre repositionnement à l'arrière ?

F.T-D.: Je dois recevoir un retour des coachs. Au début du Tournoi, j'ai parlé avec Philippe Saint-André. Nous avons discuté de mon poste, je lui ai dis que je me voyais bien sûr demi d'ouverture. J'avais entendu dire qu'il voulait me faire jouer centre alors je lui ai demandé si c'était vrai. Il m'a dit : "Non, par contre, je te vois bien dépanner à l'arrière s'il y a un souci. Ton côté polyvalent m'intéresse aussi". Je lui ai dit que je n'étais pas forcément très à l'aise à ce poste puisque j'y ai très peu joué mais je comprends son raisonnement.

Que vous manque-t-il, selon vous, pour vous imposer en équipe de France comme vous le faites à Montpellier ?

F.T-D. : Du temps déjà. On va encore me dire que ça fait quatre ans que je suis là... Mais... Je ne sais pas... Sur certains matchs, je ne sais pas ce qu'on attend de moi. Les gens crient : "Ouah, c'est un super joueur" quand je fais deux percées ou que je marque un essai. Mais il faudrait savoir vraiment ce qu'on demande à un demi d'ouverture : est-ce qu'on veut que les centres marquent, qu'il y ait des essais d'ailiers, du jeu produit, de la conservation de balles ? Il ne faut pas faire d'amalgame entre le poste d'ouvreur et le joueur de rugby. Souvent, j'ai été encensé parce que j'avais fait deux percées et un essai. J'avais beau avoir raté deux coups pied et fait des erreurs stratégiques, personne ne disait rien. Par contre, il se produit aussi l'inverse : quand je ne fais aucune percée, que je ne marque pas de points et que je loupe un plaquage mais que je ne fais que des bons choix, là on dit : "François ne fait que passer" ou "François, on l'a pas vu du match". Donc bon. Moi, je sais faire mon autocritique, je la fais avec le staff et il n'y a que ça qui m'importe.

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