Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Vincent Clerc - Maxime Medard - 29.12.2010 - Toulouse
    Vincent Clerc - Maxime Medard - 29.12.2010 - Toulouse
Publié le Mis à jour
Partager :

Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Cette fois, ils mettent en valeur le public bayonnais, l'essai magnifique de Toulouse ou le gros combat entre Clermont et Perpignan.

Agen/Toulouse: 8-25 - Nicolas AUGOT

Armandie a battu son record d'affluence pour la venue des champions d'Europe, mais les 13903 spectateurs venus assister à ce derby de la Garonne ne garderont pas un souvenir impérissable de cette confrontation. Un seul éclair est venu égayer cette rencontre. Un chef d'œuvre de rugby pour un essai de 95 mètres. Poitrenaud récupérait le ballon mais ne dégageait pas comme il est de coutume. Feintes, crochets, tour sur lui-même, pour sortir des 22 mètres avant de servir Yannick Nyanga au soutien. Le troisième ligne aile déposait plusieurs défenseurs avant de trouver Maxime Médard. Le meilleur marqueur du championnat réalisait un superbe numéro le long de la ligne de touche avant de redresser sa course vers le centre du terrain. Vincent Clerc bénéficiait de l'offrande pour marquer entre les poteaux. Tout simplement génial !

Castres/La Rochelle: 25-10 - Jérémy FADAT

On a beaucoup parlé du triplé de Joe Tekori. Il est vrai que la performance est remarquable mais celle de Josh Tatupu, beaucoup moins commenté, est également à souligner… Arrivé dans un certain anonymat, le Samoan a été recruté par le duo Travers-Labit car le staff cherchait un joueur puissant pour renforcer sa ligne d’arrières. Et le moins que l’on puisse dire est que ses premières prestations sous le maillot castrais n’avaient pas été particulièrement brillantes. Elles avaient même été plutôt décevantes. A l’image de Sonny Bill Williams quand il avait débarqué à Toulon, il a d’abord été essayé à l’aile pour s’acclimater au rugby français. Expérience peu fructueuse… Mais replacé au centre mercredi soir, il a été excellent. A la fois rapide, inspiré et solide physiquement, il se montre toujours prompt à défier la ligne adverse et à créer des points de fixation intéressants. Surtout, il nous a gratifié de quelques gestes de classe comme des passages de bras après plaquage ou des passes improbables après contact. Il n’a certainement pas le talent de SBW mais devrait assurément se montrer précieux pour le CO.

Racing/Brive: 6-6 - Arnaud BEURDELEY

"Quand on regarde notre équipe à côté de celle du Racing, on dirait des cadets". La réflexion est signée Didier Casadéï, l'entraîneur en charge des avants brivistes durant la minute d'applaudissements en soutien aux deux otages français retenus en Afghanistan. Et pour cause. Vu des tribunes, la différence était flagrante. Presque criarde. Au strict point de vu des kilos, Brive ne pesait pas bien lourd face à l'armada du Racing. Seulement voilà, durant 80 minutes, les Brivistes ont joué (et surtout défendu) à quinze quand le Racing s'est obstiné à chercher des solutions de façon individuelle. En vain. Et forcément, au rugby, sport collectif par excellence, cela ne pardonne pas. Qu'on se le dise, les hommes de Pierre Berbizier étaient probablement bien supérieurs à ceux d'Ugo Mola. "Mais on a vu ce soir que les CV et les réputations, il faut savoir les remettre en jeu à chaque match", a sourit le manager Briviste. Evidemment, cela n'a pas fait rire Pierre Berbizier. "Ce sont les joueurs qui rendent l'entraîneur intelligent ou con. Ce soir, je suis dans la peau du con". Tout ça pour dire que, autant Didier Casadéï que Pierre Berbizier ou Ugo Mola, ces trois entraîneurs-là nous ont bien fait marrer mercredi soir avec des petites phrases à conserver pour le "best off" de l'année 2010.

Clermont/Perpignan: 22-16 - Marc DUZAN

Le Boxing Day a beau être un immonde anglicisme, il fut accueilli mercredi soir comme le plus somptueux des cadeaux de Noël par le stade Michelin, une nouvelle fois ras la gueule pour ce match au sommet. Quel combat ! Quelle intensité ! Quel suspens ! Au terme de cette rencontre remportée au forceps par les champions de France en titre, on ne pouvait douter une seule seconde de la volonté des Catalans de frapper un grand coup chez leur mortel ennemi. "Un vrai match de phases finales", confessait Franck Azéma peu après la rencontre. "Un combat comme je les aime", ajoutait Jamie Cudmore,  par ailleurs coupable d'une manchette sur le flanker de l'Usap Grégory Le Corvec. Au delà du résultat sec de la revanche de la dernière finale du championnat de France, on retiendra surtout, côté ASMCA, la réaction des joueurs de Vern Cotter et Franck Azéma, enfin conquérants sur la guerre des rucks. Et si tout commençait maintenant ?

Bayonne/Toulon: 20-9 - Pierre-Laurent GOU

Chaque match à Jean Dauger est une fête. Le public de l’Aviron est réputé pour être l’un des meilleurs de France et il l’a une nouvelle fois prouvé mercredi soir. Oh ce n’est pas les envolées de ses attaquants qui lui ont permis de s’enflammer, mais bien un adversaire : Juan-Martin Fernandez-Lobbe. En fin de match, devant la cascade de blessure chez les trois-quarts, Wilkinson et Contepomi et même Messina qui finira le match avec un énorme bandage à la cheville, le Puma s’est reconverti en goaléador. Toulon bénéficie d’une pénalité 22 mètres en face des poteaux. Van Niekerk en capitaine indique à l’arbitre qu’il choisit de la tenter. Seulement les Toulonnais n’ont plus de buteur sur la pelouse. Fernandez-Lobbe s’avance, prend le ballon et se positionne pour tirer. Quand il comprend cela, le public de Jean Dauger se met à l’encourager par des "Argentina ! Argentina !" Le ballon passera au milieu des perches et le RCT pourra croire, revenu alors à 17 à 9 à un possible point de bonus. Il n’en sera rien, mais la réaction du public de Jean Dauger méritait d’être soulignée.

Montpellier/Biarritz: 22-16 - Jérôme PREVOT

Nous on aime Biarritz, c'est sûr, ce n'est pas du jeu, de la baballe, des falbalas pour amuser la galerie. Bien sûr, ça ne va pas à cent à l'heure sur toutes les actions mais quand même, on aime bien le rouleau compresseur de ce BO, cette faculté à ne pas baisser les bras même quand tout va mal et cette faculté à trouver, on ne sait comment, une pente ascendante quand tout le monde croit que c'est plié. Les Montpelliérains ont eu très peur dans les trente dernières minutes alors qu'ils avaient survolé le premier acte. Quant à leur public, il a dû secrètement remercier ces rudes Biarrots, ils lui en on donné pour son argent, jusqu'au bout là où d'autres auraient laissé filer.

Bourgoin/Stade français: 16-26 - Jean-Pierre DUNAND

A quoi se joue un match de haut niveau ? Les entraîneurs aiment parler des détails. Eric Catinot et Xavier Péméja ne diront pas le contraire car leur formation a laissé filer la victoire face à Paris en raison d'un renvoi anondin. Il a fallu d'une seconde d'inattention de leurs joueurs pour que Sergio Parisse ne s'empare du ballon, ne le transmettre à Philipps. Complètement désorganisés sous ce renvoi, les Berjalliens encaissaient le premier essai de la rencontre (47e) et précipitaient leur chute alors que les débats avaient été jusque-là équilibrés. Une erreur d'inattention aux conséquences fatales. Le CSBJ peut nourrir des regrets.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?