Nallet, signé furax

Lionel Nallet sera à Marcoussis cette semaine avec le XV de France. L'air de l'Essonne fera sans doute le plus grand bien au capitaine des Bleus, car celui du Tarn était légèrement vicié ce week-end. La défaite face à Montpellier (26-31), la quatrième en cinq matches à domicile pour le Castres Olympique, est restée en travers de la gorge du deuxième ligne international. Alors, trop, c'est trop. Calme sur la forme, mais violent sur le fond de son propos, Nallet a livré ses quatre vérités devant les journalistes. Elle fait mal à entendre.

Nallet ne prend pas de gants. Selon lui, certains ont tendance à se prendre pour d'autres. "Nous sommes des petits joueurs, a-t-il asséné. On se prend pour des stars, mais on n'est pas des stars. Nous n'avons pas de mental. Il suffit de regarder notre classement. Nous sommes tout en bas, pas tout en haut. " Après neuf journées, alors que le cap du tiers du championnat vient d'être franchi, Castres, 13e, se trouve effectivement en position de relégable. Une bien mauvaise surprise pour le club tarnais, qui n'est décidément jamais là où on l'attend. Etonnant 5e au printemps dernier alors que personne ne le voyait titiller les ténors, le CO surprend à nouveau, désagréablement cette fois.

"On a pris Montpellier de haut"

Les Castrais n'ont finalement peut-être pas digéré leur brillante saison dernière. Peut-être ont-ils cru que les résultats allaient venir d'eux-mêmes, oubliant les vertus qui leur avaient permis de se hisser tout près des sommets. Comment expliquer autrement qu'un candidat à l'Europe s'incline cède quatre fois sur sa pelouse lors de ses cinq premières sorties à domicile. Bayonne, Dax, Toulouse et donc Montpellier sont venus s'imposer à Pierre-Antoine. "Quand on perd quatre fois à domicile, c'est qu'on a pas de potentiel ", soupire Nallet, qui se dit "abattu."

Cette défaite face au MHRC fait particulièrement mal, pour deux raisons. D'abord parce qu'il s'agissait d'un match charnière pour Castres. Une semaine après sa victoire à Toulon, le CO avait une occasion en or d'entamer une série positive, avec la perspective d'un nouveau match à domicile lors de la prochaine journée, face à la lanterne rouge, Mont-de-Marsan. C'était donc le moment idéal pour s'extirper de la zone dangereuse. A partir de là, la saison castraise aurait pu prendre une autre dimension. Au lieu de quoi les Tarnais font dangereusement du surplace.

L'autre facteur aggravant tient au scénario du match. En menant 26-14 à l'heure de jeu, les hommes d'Alain Gaillard avaient toutes les cartes en main pour l'emporter. Ils se sont sabordés. "On a pris Montpellier de haut. On croit que le match est plié, que la vie est belle et que l'on va aller boire une bière avant de partir en vacances", peste Lionel Nallet. On comprend l'agacement du capitaine du XV de France. D'autant qu'il n'a connu que la défaite cette saison. Lors des deux seules victoires du CO depuis le début de la saison, contre Clermont et à Toulon, il était absent pour cause de blessure. Décidément, l'air de Marcoussis lui fera le plus grand bien...