Toulouse s'est arraché

Par Rugbyrama
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Globalement dominé sur sa pelouse, Toulouse a fini par venir à bout d'une remarquable équipe de Perpignan (16-12) lors du choc au sommet de la 18e journée. Une victoire qui permet aux hommes de Guy Novès de s'installer à la troisième place, devant leur vi

Il valait cher, ce choc. On ignore si les deux équipes seront au rendez-vous des demi-finales dans quelques mois. Mais Toulouse et Perpignan se livraient une sorte de quart virtuel samedi à Ernest-Wallon, dans une ambiance de feu. Vainqueur à l'arraché, le Stade peut respirer. Et l'USAP peut se maudire. Dominateurs, surtout lors du deuxième acte, où ils ont mis une terrible pression sur leur adversaire, les Catalans quittent les bords de la Garonne avec une défaite. Même le point du bonus défensif doit leur sembler amer, tant il y avait mieux à glaner au vu de leur match.

Deux semaines après sa victoire à Biarritz, Toulouse confirme en tout cas son retour au premier plan, même s'il n'y a pas eu la même maîtrise qu'au Pays Basque. Les hommes de Guy Novès ont pu se reposer cette fois sur un sens du combat retrouvé, qui leur a permis de tenir bon au plus fort de la tempête, avant de planter une terrible banderille à dix minutes de la fin. Désormais troisième du classement, le triple champion d'Europe croit à nouveau en son destin. Avec raison.

Bouilhou, le symbole

Ce succès, c'est vraiment celui de tout un groupe, car les remplaçants stadistes se sont tous montrés décisifs. Jean Bouilhou, d'abord. C'est lui qui a conclu l'action décisive de la partie. L'unique essai du match, mais quel essai! Une relance de Kunavore, invisible jusque-là, un relais d'Elissalde, une accélération d'Heymans (tiens, un autre joker de luxe entré en cours de jeu) et, enfin, la rage de Bouilhou. Le tout sur plus de 60 mètres. Bouilhou, le remplaçant symbole, tout comme Valentin Courrent, auteur de la transformation sur son premier ballon du match, mais aussi Grégory Lamboley, qui eut la bonne idée de chiper un ballon brûlant à l'ultime seconde, alors que l'USAP bénéficiait d'une pénaltouche.

Toulouse a gagné ce match à 22. Un match qu'il aura subi presque constamment, à l'exception des 20 premières minutes. Fraicheur dans les têtes et dans les jambes, intensité, envie, ambition, il y avait alors tous les ingrédients propices à une belle partition stadiste. Deux pénalités de Jean-Baptiste Elissalde vinrent concrétiser cette bonne entame (6-0, 29e), avant que Perpignan ne reprenne le fil de son jeu. Sans paniquer, sûre de sa force, la machine catalane s'appuya sur la botte de Nicolas Laharrague (un drop, deux pénalités) pour rester au contact.

Le rythme, terriblement élevé, allait forcément laisser des traces. Imperceptiblement d'abord, puis de manière plus nette au fil des minutes, Toulouse déclina, laissant le monopole du ballon et l'occupation à son adversaire. Le carton jaune de Nyanga, juste avant l'heure de jeu, aurait pu sonner le glas de la bande à Yannick Bru. Mais Perpignan, incapable de convertir ses temps forts, pourtant nombreux, en points, laissa passer sa chance. Remis sur pied par ses remplaçants, le Stade, ressuscité, n'en demandait pas tant. C'est la victoire du courage. Paradoxale USAP tout de même, qui a perdu ce duel en l'ayant toujours maîtrisé, mais sans jamais avoir mené au score.

Les points
Toulouse: 1 essai Bouilhou (71), 1 transformation Courrent (71), 3 pénalités Elissalde (20, 28, 49)

Perpignan: 3 pénalités N. Laharague (46, 55, 72), 1 drop N. Laharrague (30)

Les équipes
Toulouse: Poitrenaud (Heymans, 63) - Clerc, Jauzion, Fritz , Kunavore (Du Toit, 75) - Dubois, Elissalde (Courrent, 70) - Dusautoir, Maka, Nyanga (Bouilhou, 65) - Albacete, Millo-Chluski (Lamboley, 65) - Poux (Hassan, 53), Bru (cap) (Lacombe, 60), Perugini (Poux, 71)

Perpignan: Grandclaude (J. Laharrague, 50) - Bomati, Marty, Hume, Manas - N.Laharrague, Durand - Tonita (Vaki, 72), Bortolaso, Le Corvec (cap) - Olibeau (Alvarez-Kairelis, 56), Gaston - Mas, Konieck (Guirado, 62), Chobet (Freshwater, 47)

LA DECLA : Serge Laïrle (entraîneur des avants du Stade Toulousain)

"En première mi-temps, on a produit énormément de jeu mais inefficace dans l'avancée de nos actions. On savait qu'on allait tomber sur un gros rideau défensif, il aurait fallu peut-être les jouer sur un jeu au pied que l'on n'a pas su mettre en forme. Le résultat de la première mi-temps n'est pas conforme à nos intentions de jeu car on a eu des déchets, ce qui n'avait pas été le cas à Biarritz."

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