Brive, le devoir de patience

Par Rugbyrama
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La nouvelle ère annoncée à Brive, avec des ambitions dans le jeu et pour le classement (accéder à l'Europe), devra attendre un petit peu. La sèche défaite face à Toulouse (9-24), le week-end dernier pour la 1ere journée du Top 14, a rappelé des vertus sim

Neuvième du Top 14 deux saisons de suite, Brive, encore financièrement précaire l'an passé, a assaini sa situation (budget: 8,5 millions d'euros) et tourné une page à l'intersaison: changement d'actionnaire majoritaire (le groupe Derichebourg), de président, de directeur sportif, avec le retour en France de Tim Lane. Le globe-trotter australien de 46 ans, ancien entraîneur-adjoint des Wallabies champions du monde 1999, coach du Clermont finaliste en 2001, adjoint auprès des Springboks, entraîneur des Cats (RSA), a suscité de ferventes attentes en Corrèze, renforcé par le recrutement le plus important (12 arrivées) depuis le retour de Brive dans l'élite en 2003-2004.

"Ce qui marque le plus, c'est sa prise en main du groupe à travers deux axes, le jeu et l'état d'esprit", résume l'ailier Farid Sid, illustrant l'adhésion du groupe briviste à la méthode -"convivialité et exigence"- comme à la philosophie de Lane: "jouer débridé, sur toute la largeur, un jeu commun avant-trois-quarts, un jeu complet et intéressant pour tous". Créer un langage commun, langage de jeu et langage tout court, n'a pas été évident dans la "multinationale" du CABCL, enrichie à l'intersaison d'un Anglais, d'un Samoan, d'un Sud-Africain, d'un Australien, d'un Tongien et de deux Fidjiens notamment. Le franglais pour l'instant domine, mais l'anglais reste le recours, avec le talonneur Jawad Djoudi en interprète.

Un manque de finition

Et si le volume de jeu nouveau a étiré avec succès la défense toulousaine samedi à Amédée-Domenech, donnant aux Brivistes deux-trois occasions brillantes, un manque cruel de finition et des carences en conquêtes en touches ont été payées cash. "Je ne suis pas complètement étonné par nos difficultés en touches et en mêlée ", analyse Laurent Rodriguez, co-entraîneur chargé des avants. "Nous avons bossé dur pendant des semaines le physique et les lancements de jeu au détriment de la conquête. Il faut rattraper le temps perdu ". "No panic", commente Tim Lane, rappelant que le projet n'est ni plus ni moins "de changer la façon dont Brive joue, jouer davantage avec le ballon et changer l'attitude avec celui-ci: un chantier en cours, pas un simple interrupteur qu'on allume".

Le réalisme toulousain, "que tous ceux qui jouent en France depuis des années connaissent", glisse le centre international Ludovic Valbon, a-t-il déjà douché les ardeurs australo-corréziennes? "Il ne faut pas qu'on baisse les bras, car on a montré qu'on était capable de bousculer" Toulouse, tempère Valbon. "Mais si la générosité c'est bien, quelques fois la tête aussi aide à gagner des matches ", ajoute-t-il en référence à quelques relances impatientes et fatales samedi. Elle devra s'employer dès les deux prochains matches, en déplacement à Bourgoin puis Agen, faute de quoi le CABCL pourrait bien se retrouver dernier du Top 14 sans un point après trois journées, un environnement guère idéal pour un chantier de jeu, fut-il prometteur.

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