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Transfert - Les derniers dossiers chauds d'un mercato en or massif

Par Vincent Bissonnet et Jérémy Fadat
  • Des transferts en or massifs
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Publié le
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Le marché des transferts, qui prend fin ce vendredi pour toutes les équipes, promus exceptés, a été marqué par le retour en nombre d’internationaux sudistes et par le flux inédit de vedettes britanniques. Focus sur ces tendances du moment.

Il y a un an, à l’heure de composer le très officieux et subjectif mais inévitable XV des recrues pour la saison à venir, les étoiles étrangères avaient un éclat limité : aucun joueur de renom n’était attendu, les arrivants les plus connus se nommant Warrick Gelant, Irae Simone, Liam Coltman… Les vedettes étaient françaises, dans le sillage des Woki, Jaminet, Carbonel et autres Tanga. Cet été, la donne est toute autre : un simple coup d’œil sur le XV type des recrues à l’international suffit pour en prendre conscience. Les stars vont débarquer en masse dans l’Hexagone d’ici la fin de l’année : des légendes Siya Kolisi et Sam Whitelock aux nouvelles pépites Leicester Fainga’anuku et Henry Arundell, l’exode brasse large et a de quoi soulever une vague d’attentes dans les clubs d’arrivée.

Comment expliquer un tel retournement de situation alors que les Jiff, sous l’effet des quotas et de la qualité du vivier français, avaient grandement animé le marché ces dernières années ? L’après Coupe du monde, par définition, donne généralement des envies d’ailleurs aux internationaux, sudistes notamment. Et le Japon, s’il reste attractif, ne peut pas accueillir tout le monde et le challenge sportif que propose la League One reste loin de ceux qu’offrent le Top 14 et la Champions Cup. Les autres raisons sont plus conjoncturelles. La très grande majorité des Bleus, contrairement à l’an passé, était verrouillée sur le long terme. D’ailleurs, parmi les hommes forts de l’ère Galthié, seul Damian Penaud devrait changer d’écurie cet été. Les recruteurs, lancés dans une farouche lutte à l’armement, avec onze voire douze clubs candidats au top 6, ont été amenés à élargir leur horizon. Si Toulouse et La Rochelle se sont logiquement attachés à solidifier leur ossature, Montpellier, Bordeaux-Bègles, Clermont, Toulon ou encore le Racing 92, en phase de transition et en fin de cycle pour certains, ont été particulièrement offensifs.

Quelques contrats au-dessus des 500 000 €

L’argent, incontournable nerf de la guerre, entre en jeu, inévitablement. Au sein de la grande bourse mondiale, le Top 14 a vu sa puissance financière se renforcer depuis le début de la décennie. Portés par les aides de l’Etat pendant la pandémie de Covid, les clubs affichent une vigueur financière inédite, grâce à des droits télés solides et à un dynamisme économique indéniable. Pendant ce temps, Irlande mise à part, toute la planète rugby est en souffrance : le Premiership traverse une crise sans précédent, le pays de Galles est au bord de la banqueroute et les franchises du Sud ont des moyens bien plus limités. La France, avec un salary cap maintenu à 10,7 millions d’euros (contre 5 millions de livres + un marquee player en Premiership), n’en devient que plus attirante. Sa force d’attraction est symbolisée par le cas de l’ailier ou centre Leicester Fainga’anuku, à qui tout le monde prédisait une place de titulaire chez les Blacks au sortir de la Coupe du monde mais qui a cédé aux sirènes toulonnaises et à l’envie de se tester en Champions Cup. Le meilleur marqueur du dernier Super Rugby se serait vu proposer un contrat légèrement au-dessus des 500 000 € bruts l’année, tout comme Semi Radradra. Parmi les joueurs les plus cotés du moment à l’international, Siya Kolisi aurait accepté des émoluments un tantinet inférieurs. L’ère des millionnaires est suspendue, encore plus avec le départ de Cheslin Kolbe.

En parallèle, jamais l’Hexagone n’avait capté autant d’éléments évoluant outre-Manche (Joe Marchant, les frères Simmonds, Jack Nowell, David Ribbans, Will Rowlands…). Même le Pro D2 en profite pour attirer des joueurs de renom : les Gallois Tomas Francis, Rhys Webb et Sam Davies, l’Anglais Jonathan Joseph ou encore le Néo-Zélandais Jimmy Gopperth ont opté pour la deuxième division française. Le recrutement à l’étranger, limité en quantité par la réglementation (treize joueurs non-Jiff sont autorisés à évoluer dans chaque club) afin de faire la part belle aux produits tricolores, va regagner en qualité. À l’arrivée, le spectacle devrait en sortir gagnant.

Les derniers dossiers chauds

Après la finale de Top 14, un nom est vite revenu dans la rubrique transferts, celui de l’arrière international Melvyn Jaminet (23 ans ; 14 sélections). Mais, comme indiqué dans ces colonnes vendredi dernier, le Stade toulousain – où il est arrivé durant l’été 2022 et où il est engagé jusqu’en 2025 – a fermé la porte, malgré un vif intérêt de Toulon. Le président Didier Lacroix l’a confirmé à La Dépêche du Midi : "Melvyn est sous contrat, il a besoin de faire une saison entière au Stade toulousain en pleine possession de ses moyens et le meilleur service que nous pouvons lui rendre, c’est de le mettre dans cette position de compétiteur." Position définitive ? "À part séisme que je n’ai pas identifié, oui." Le RCT doit donc partir en quête d’un autre numéro 15, besoin presque vital après les départs de Cheslin Kolbe et Thomas Salles. S’ils attendaient une réponse de l’ailier du Racing 92 Louis Dupichot (27 ans), désormais libre et qui doit se décider cette semaine (Perpignan est aussi sur les rangs), les dirigeants toulonnais pourraient-ils entrer dans la danse pour le jeune Biarrot Joe Jonas (22 ans), un des animateurs du marché ? Pas sûr, et tout dépendra d’ailleurs de la vente du BOPB. Mais le Stade français semblait avoir une longueur d’avance sur ce dossier, même si Toulouse était aussi venu aux renseignements. Du côté parisien, il faut également régler le cas du talonneur Mickaël Ivaldi (33 ans). Sous contrat, le joueur a exprimé sa volonté appuyée de rejoindre l’Usap mais a reçu une fin de non-recevoir de la part de sa direction. Il paraît prêt à partir au bras de fer… Affaire à suivre.

Quid de Biarritz et Agen

Par ailleurs, d’autres clubs n’ont pas fini leur recrutement. C’est le cas notamment de l’Union Bordeaux-Bègles, qui cherche encore un flanker et un ailier. Clermont devrait aussi partir à la recherche d’un pilier droit d’envergure, vu la tournure des événements avec Mohamed Haouas. Il se murmure que Bayonne pourrait essayer d’attirer un nouveau numéro 10, notamment pour décharger davantage Camille Lopez. Le club basque avait déjà approché le Parisien Joris Segonds il y a quelque temps mais il est toujours sous contrat avec le Stade français, qui souhaitait le conserver. Reste à voir si l’Aviron va revenir à la charge. Et les choses vont forcément bouger, en Pro D2, du côté de Biarritz et d’Agen. L’actualité chargée des deux entités, au fil des rebondissements concernant les ventes par lesquelles elles sont liées, les a empêchées de vraiment avancer. Le BOPB a demandé un délai supplémentaire, qui lui a été refusé. Enfin, de nombreuses signatures de jokers Coupes du monde vont intervenir dans les semaines à venir.

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Les commentaires (1)
CasimirLeYeti Il y a 10 mois Le 01/07/2023 à 18:55

Ne chantons pas trop tôt, nous ne sommes pas à l'abri d'une future crise en France...