Top 14 - Waisea Nayacalevu : "Il y a une attente et une pression dingues autour du rugby à Toulon !"

Par Mathias Merlo
  • Waisea Nayacalevu (Toulon) s'échappe dans la défense de Toulouse, au stade Vélodrome
    Waisea Nayacalevu (Toulon) s'échappe dans la défense de Toulouse, au stade Vélodrome Icon Sport - Alexandre Dimou
Publié le Mis à jour
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En début de semaine, le capitaine des Flying Fijians s’est confié sur son acclimatation au Rugby Club Toulonnais, ses retrouvailles avec le Stade Français Paris, et sur les soubresauts qui ont traversé la sélection des Fidji.

Comment allez-vous alors que vous enchaînez les rencontres, et que vous avez toujours le genou droit bandé à la suite de votre blessure en novembre dernier ?

Je me sens bien, à 100% de mes capacités. Je commence à prendre mes marques dans ce club, et également dans ma nouvelle région. Je continue à apprendre beaucoup de choses tous les jours au sein du club, et même en dehors. Ce n’est pas un changement facile vous savez. J’ai rejoint un club complètement différent de celui que j’ai quitté. Je me bats pour revenir à mon meilleur niveau et aider l’équipe sur le terrain du plus que je le peux.

Votre genou droit inquiète beaucoup de personnes à Toulon…
Waisea Nayacalevu est soigné au genou droit lors du match entre les Barbarians français et les Fidji en novembre dernier
Waisea Nayacalevu est soigné au genou droit lors du match entre les Barbarians français et les Fidji en novembre dernier Icon Sport - Sandra Ruhaut

(il sourit) Tout va bien. Cette période a été difficile à gérer. J’avais envie de jouer, de prouver, et de continuer à créer des automatismes avec mes partenaires. Je sentais que je commençais à avoir une bonne connexion avec eux. Puis, cette blessure… Après plus de deux mois à l'infirmerie, c’était si bon de revenir et de porter le maillot de Toulon.

Vous avez évoqué que ce changement de club n’avait pas été facile. Avez-vous été surpris par certaines spécificités propres au RCT ? Beaucoup de nouveaux joueurs sont surpris par la passion, voire la pression, de l’environnement.

Les supporters sont vraiment spéciaux, mais c’est aussi pour cela que je suis venu à Toulon. Mais, c’est clair… Il y a une attente et une pression dingue autour du rugby à Toulon ! Je n’ai jamais connu ça. Maintenant, je dois continuer à l’appréhender et aller de l’avant. J’essaie de faire de mon mieux tous les week-ends pour aider l’équipe à atteindre ses objectifs. Je sens que les choses sont en train de se mettre en place et qu’on va de l’avant.

Pourtant, votre revers et surtout votre performance globale à Clermont paraissent comme des pas en arrière…

Il nous manque de la constance, et surtout maintenir un haut niveau d’attitude. Je pense que c’est la chose la plus importante en tant qu’équipe.
Waisea Nayacalevu (Toulon) face à George Moala (Clermont)
Waisea Nayacalevu (Toulon) face à George Moala (Clermont) Icon Sport - Franco Arland


Quand vous parlez d’attitude, doit-on penser à des attitudes à l’entraînement ou en match ?

J’évoque uniquement les attitudes en match. Nous devons continuer à travailler sur ça et garder un haut degré d’exigence. À Clermont, tout a été une question d’attitude et d’indiscipline. Tout ça, c’est un peu lié. Si vous n’avez pas la bonne attitude, l’équipe n’est pas performante, et derrière elle est indisciplinée. Il est temps d’être plus consistant sur ces aspects, et de le faire bien chaque semaine. On a déjà su le faire, et dans ces cas-là, nous sommes performants.

Samedi, ce sera le Stade Français Paris. Est-ce que c’est un match particulier pour vous, alors que vous avez manqué le match aller ?

Vous avez utilisé le bon terme. C’est un match spécial. Absolument un match spécial… (Ému) Depuis lundi, les souvenirs me reviennent en tête. C’est un sentiment étrange à gérer. Je n’ai jamais joué face à autant d’amis.  C’est dix ans de ma vie, une grande partie de ma carrière… c'est énorme pour moi. 

Quels sentiments prédominent chez vous ?

Là, j’ai un peu plus de pression (rires), et le club aussi… Je suis heureux de jouer contre mes amis et Gonza. Je connais leurs qualités. Ils vont bien nous étudier... sauf moi. Ils savent qui je suis, je compte leur montrer ! 

Suivez-vous encore le Stade français-Paris de près ?

Bien sûr, je regarde leur match quand je le peux. Ils sont très bien cette saison, et je suis heureux pour eux. Ils sont en forme. Ils sont parvenus à rester cohérents avec ce qui a été fait depuis plusieurs saisons. C’est important de travailler dans la continuité. Et en ce sens, je suis triste que Gonza quitte le club. Voilà, en résumé c’est ça : heureux pour Paris, et triste pour Gonza.

Avez-vous des regrets quand vous comparez la saison de Toulon et de Paris ?

Pas de regrets ! J'ai fait mon temps à Paris. J’ai profité, et j’ai donné tout ce que j’avais à donner pour le club. J’ai fait un choix, je l’assume, et j’en suis heureux. J’avais besoin de relever un nouveau challenge, ici dans le Sud.

Dans quelques mois, ce sera la Coupe du monde. Votre nation vient de vivre un moment délicat avec le départ de Vern Cotter…

Ça a été un choc pour tout le groupe, alors qu’on était en train de préparer ce grand rendez-vous. La situation a été réglée rapidement, et nous en sommes heureux. La coupe du Monde arrive vite, et il est temps de tout mettre en œuvre pour atteindre notre objectif. Il est temps d’avancer pour les Fidji.

Êtes-vous satisfait de la venue de Raiwalui ?

Je vous le dis franchement : oui. C’est quelqu’un que je connais bien pour l’avoir côtoyé au Stade Français Paris. On a discuté ensemble la semaine dernière, il était très heureux d’avoir été intronisé sélectionneur. C’est un bon mec, et c’est surtout quelqu’un d’honnête et de franc. C’est très important à mes yeux. 
Waisea Nayacalevu tente d'échapper au centre irlandais Garry Ringrose
Waisea Nayacalevu tente d'échapper au centre irlandais Garry Ringrose Icon Sport - Sportsfile


Quel sera l’objectif des Fidji ?

Nous visons la demi-finale, c’est notre principal objectif. On a conscience que nous visons haut. Ça ne sera pas facile à réaliser. Nous allons travailler dur, et nous nous présenterons à la coupe du Monde avec beaucoup de confiance. Nous savons pourquoi nous y allons.

Savez-vous si vous allez continuer à être le capitaine de votre pays ?

Je ne sais pas. Vous savez, il y a un groupe de leaders avec des joueurs comme Levani Botia. Il y a des mecs expérimentés qui peuvent avoir ce rôle. Rien n’est jamais promis en sélection. Nous verrons en temps venu, mais vous savez, ce n’est pas si important. Peu importe le capitaine, nous le soutiendrons et nous irons à la coupe du Monde en étant un groupe soudé.

Quel type de capitaine êtes-vous ?

Je le suis par les paroles et par les actes. J’aime cette responsabilité et le fait de partager mon expérience avec mes équipiers. En tant que capitaine, je donne mon ressenti sur ce qui est bon ou ne l’est pas dans le but de faire avancer mes partenaires. J’aime diriger, et donner le bon exemple. Ça m’aide également en tant que personne. En fait, ça fait de moi une meilleure personne.
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