Coupe du monde de rugby 2023 - De l'Uruguay au Tonga, le même agacement de ne pas assez jouer les grandes nations, hors Mondial
Les défaites de l'Uruguay et du Tonga avaient presque un goût amer, face au XV de France et l'Irlande. Les deux nations ont exprimé la frustration de ne pas assez jouer contre les équipes du Tier 1, hors période de Mondial.
D'un côté, une défaite à soixante points, nette et sans bavure. De l'autre, une prestation héroïque qui méritait bien mieux qu'un revers à zéro point. Mais pour les deux camps, Tonguien et Uruguayen, un même goût amer : celui de ne pas avoir eu plus d'armes pour rivaliser face à l'Irlande et le XV de France. Suite à la claque reçue par les coéquipiers de Ben Tameifuna, ce samedi, le Tonga a laissé parler sa frustration de ne pas assez jouer contre les nations du "Tier 1" (les participants du Tournoi des 6 Nations et du Rugby Championship).
"L'Irlande est une équipe vraiment complète et trop forte pour nous. C’est clair qu’en jouant plus souvent contre des équipes de ce niveau, ça changerait. Ce n’est pas une excuse, mais c’est vrai qu’il faudrait jouer contre plus d’équipes de haut niveau. Dans ces matchs, on ne peut pas se permettre de donner des points facilement comme ça. Peu de joueurs sont habitués à ce niveau" s'est notamment exprimé le sélectionneur Toutai Kefu, vite rejoint par son capitaine Ben Tameifuna.
Deux ans sans jouer une équipe du Tier 1
"Je suis d’accord à 110 %. Si nous étions exposés plus souvent à un rugby de ce niveau... Je crois que notre dernier match contre un grand pays de rugby remonte à 2021, c’était contre l’Angleterre. Ça remonte un peu. Là, on a pu se mesurer à une nation du Tier 1". De l'autre côté du globe, l'Uruguay peut elle aussi nourrir de pareils regrets. Depuis le Mondial 2019, où ils ont notamment affronté l'Australie et le pays de Galles, les Teros n'ont disputé qu'une rencontre face à une "grande nation" (Italie, en 2021).
Auteurs d'une véritable démonstration face au Tonga, les Irlandais envoient un message à la concurrence !
— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) September 16, 2023
Le film du match > https://t.co/nRbYuQgUu1 pic.twitter.com/hU59tPw3F1
Le capitaine Andres Vilaseca pestait lui aussi contre cette tendance. "Affronter la France à armes égales, devant son public, lors d’une Coupe du monde, ça témoigne de la confiance qui anime cette équipe et de la qualité de nos joueurs. Cette équipe a un potentiel illimité. Nous sommes venus ici pour écrire l’histoire et aujourd’hui, on a fait le premier pas dans cette direction. En quatre ans, l’Uruguay n’a rencontré qu’une seule équipe du tier 1. Aujourd’hui, c’était la deuxième fois. À 10 minutes de la fin, nous étions encore tout près au score. Il faut dire les choses clairement : nous sommes prêts à nous battre à armes égales avec n’importe qui".
Dans la poule A, le sélectionneur de la Namibie est également monté au créneau. Châtiés par la Nouvelle-Zélande (71-3), les hommes d'Allister Coetzee. "La Namibie a joué pour la dernière fois contre une équipe de premier plan comme les All Blacks probablement lors de la dernière Coupe du monde 2019 et c'est la différence. L'équipe nationale n'a pas le privilège de disputer le Rugby Championship ou d'autres compétitions de haut niveau, mais elle s'est qualifiée pour accéder à cette Coupe du monde. J'espère donc qu'à l'avenir, nous aurons davantage l'occasion de disputer ce genre de matchs"
Le projet de ligue mondiale devrait doucher les espoirs
Mais malgré cette volonté légitime et farouche de s'élever aux côtés des grandes nations du rugby, l'Uruguay et le Tonga devront patienter encore de longues années. En juillet dernier, l'organisation du Tournoi des 6 Nations et la Sanzaar (Super Rugby et Rugby Championship) entérinaient le projet de ligue mondiale, remplaçant les traditionnelles tournées de novembre. Une compétition regroupant les six équipes du Tournoi et les quatre nations majeures du Sud (Australie, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande et Argentine) verra le jour à partir de 2026.
Si ce projet prévoit d'inviter deux nations du sud, il semble que les Fidji et le Japon ont un temps d'avance sur les Teros et les Ikale Tahi. Au nord, la Géorgie toque à la porte, tout comme le Portugal, auteur d'une prestation héroïque face au pays de Galles. Mais le chemin est plus que jamais interminable pour les petits.
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