Bordeaux-Bègles, l’électrochoc avant la phase finale

  • Top 14 - Cameron Woki (Bordeaux-Bègles)
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  • Top 14 - Matthieu Jalibert (Bordeaux-Bègles) contre Perpignan
    Top 14 - Matthieu Jalibert (Bordeaux-Bègles) contre Perpignan
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TOP 14 - Christophe Urios ne regrettait pas d’avoir ciblé des joueurs après la défaite à Perpignan, dimanche dernier. L'entraîneur de Bordeaux-Bègles voulait créer un électrochoc avant la phase finale. Cette semaine, il est même resté presque silencieux pendant deux jours.

C’est peu de dire que la défaite à Perpignan est mal passée dans le camp bordelais. Mercredi, seul Christophe Urios est venu s’exprimer. Les joueurs sont restés cois, c’est de leur volonté à indiqué le manageur. "C’est probablement une façon pour eux de se resserrer et c’est bien..."

Dimanche soir, après ce match perdu 22-15 face à l’USAP, le manager n’avait pas hésité à cibler nommément ses cadres, Matthieu Jalibert et Cameron Woki. Il a expliqué mercredi qu’il ne le regrettait pas. On a donc bien senti le coup d’aiguillon adressé à ses troupes, on a aussi compris que le technicien n’avait quasiment pas parlé à son groupe pendant deux jours comme il en a l'habitude.

Au troisième jour, il allait mieux de son propre aveu, mais n’a pas baissé le curseur pour autant : "Je suis dans le même état d’esprit. Je suis déçu, ils ont été déçus. On n’a pas fait ce qu’on avait dit. Je ne regrette pas d’avoir cité des joueurs, je n’ai fait que répondre à une question... Quand nos meilleurs joueurs ne sont pas bons, je le dis. Quand ils sont bons, je le dis aussi. Ça ne peut pas marcher que dans un sens."

Une réaction est évidemment attendue par les cadres du groupe, ce dimanche face au Racing 92.https://t.co/Qn6SxFmIoD

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) June 7, 2022

Le manager a d’ailleurs revu les deux hommes dès le lundi matin, ainsi que Thomas Jolmès sorti à la mi-temps, lui aussi parce que ses performances n’ont pas été jugées à la hauteur. Le parcours de l’UBB n’est pas très lisible depuis quelques mois, avec des performances en zig zag.

Mais on a compris que Christophe Urios voulait mettre son équipe en mode phase finale. Un autre monde selon lui. "Tout devient différent. Prenez l’exemple de Bayonne. Est-ce que Bayonne a fait un grand championnat, pas forcément, même si je ne les ai pas suivis. Ont-ils fait une bonne demi-finale ? Ils ont été accrochés drôlement par Oyonnax. Et ils ont fait une grande finale ! Après, j’ai toujours la faiblesse de penser qu’en phase finale, c’est aux joueurs, aux leaders, de passer devant. Nous, le staff ,devons être dans leur roue. Pour ma part, lundi et mardi, je n'ai pas pas fait de réunion. Ce sont eux qui ont fait des réunions."

Top 14 - Matthieu Jalibert (Bordeaux-Bègles) contre Perpignan
Top 14 - Matthieu Jalibert (Bordeaux-Bègles) contre Perpignan

Le manager s’est mis volontairement en retrait, même si le conseil des sages a voulu rencontrer le staff et qu’il a écouté. Il n’a pas voulu se réfugier derrière l’argument du barrage, finalement bénéfique, car il a toujours clamé sa volonté de finir dans le top 2. "Dimanche, je n’ai pas vu une équipe affamée, je n’ai pas vu une équipe qui jouait le top 2. Mais vous avez vu que Perpignan a fait sortir ses joueurs à vingt minutes de la fin. Nous, on n’a pas fait sortir nos meilleurs, mais c’est ce qu’on voulait faire. On n’avait pas l’état d’esprit de ceux qui se battent pour quelque chose et c’est vrai que ça a le don de me mettre en colère."

On a coutume de dire que cette équipe de l’UBB n’est pas assez "méchante", au bon sens du terme bien sûr. Le mot a été prononcé. "Méchant, je ne sais pas ce que ça veut dire… Nous sommes une équipe qui n’est pas câblée sur de l’agressivité, sur le fait de serrer le jeu. Il faut qu’on soit affamés. Parfois on s’amuse. Non, il ne faut pas s’amuser, derrière il y a des enjeux importants, du public, un président..."

Mais malgré son exigence assumée, le manager a fait briller une lueur d’espoir : "Quand je vois Lyon, Toulon, Clermont (qui ne sont pas là… NDLR). On est quand même sur le chemin pour avoir ce qu’on veut, même si le chemin n’est pas celui que j’aurais aimé, même s’il est plus chaotique... Quand je dis que nous ne sommes pas cablés, je pense aussi à une forme d’agressivité, au jeu frontal. Ce ne sont pas nos qualités. Mais si nous sommes la meilleure équipe à l’extérieur, c’est que nous avons quand même des vertus."

Nous sommes capables de tout

L’exigence de Christophe Urios est donc tempérée par des souvenirs, ces moments où son équipe a su répondre présente. Ils l’ont aidé à aborder le continent de la phase finale : "Sur les matchs à élimination directe, c’est la prime à l’équipe qui a le plus envie, celle qui contrôle le mieux son jeu, qui s’adapte le mieux à l’arbitre, celle qui est la plus réaliste aussi. Si je prends le match de l’USAP, ça fait un peu flipper, si je prends le match face à Montpellier, ça fait moins flipper. Et puis notre équipe reste jeune, on découvre encore. Les Cameron, les Matthieu que j’ai ciblés dans mes propss restent des jeunes. Ils ont été en difficultés, ils boudent, mais il faut savoir ce qu’on veut."

Ce top 2, les Girondins le voulaient. Ils l’ont manqué et ses joueurs se retrouvent face à leur destin. Cette équipe a du talent, elle sait parfois se faire mal, mais elle manque de régularité. "Nous sommes capables de tout. C’est la première fois que j’aborde une phase finale sans trop savoir comment mon équipe va réagir, comment je dois programmer ma semaine, ce qui est rare chez moi, sans trop connaître même ma composition d’équipe. Normalement, je devrais avoir mon XV de départ et juste ajuster mon banc, ceci montre bien que nous sommes à la fois fragiles et je le répète, capables de tout. J’ai des solutions, ne rien dire pendant deux jours en était une."

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