Mola : "Je n’ai pas d’aigreur par rapport à Kolbe"

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Ugo Mola, entraîneur du Stade toulousain
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TOP 14 - Au lendemain du match amical contre le RCT et surtout du transfert du champion du monde sud-africain à Toulon, le manager toulousain Ugo Mola est revenu pour nous sur cet épisode marquant de l’intersaison et sur la manière dont Toulouse doit le digérer. Sans surprise, c’est un manager convaincu que le collectif du Stade toulousain en ressortira plus fort qui a répondu à nos questions.

Le départ de Cheslin Kolbe a fait les gros titres ces derniers jours, perturbant logiquement votre préparation. Comment l’avez-vous encaissé ?

Déjà, son départ n’est pas le seul, puisque nous perdons aussi Yoann Huget et Jerome Kaino, autant de joueurs qui ont tenu un rôle majeur lors de nos dernières campagnes. En plus, avec Yoann, cela fait tout le même deux joueurs du fond du terrain qui nous quittent. Et quand on sait à quel point ce secteur reste déclencheur de jeu et d’opportunités dans notre notre système, c’est évidemment tout sauf anodin... Tout ce qu’on peut se dire, c’est qu’il n’y a pas le temps de s’apitoyer, et qu’il va falloir chercher et trouver des solutions rapidement.

En tant que manager, comment avez-vous vécu son départ ?

Sportivement, c’est une grosse perte, car Cheslin faisait partie de ces éléments déterminants, capables de changer la physionomie d’un match. Après, nul n’est indispensable. On voit bien que celui qui est unanimement considéré comme le meilleur joueur du monde depuis quelques saisons, Beauden Barrett, ne joue plus beaucoup avec les All Blacks. Cela prouve que dans les grandes équipes, l’institution et le collectif sont toujours plus grands que le plus grand des joueurs. Je veux donc croire qu’en son absence, par le phénomène de l’appel du vide, d’autres joueurs vont se révéler. L’an dernier, on a quand même réussi à être champion de France et d’Europe avec deux axes 2-8-9-10-15 différents, à l’exception de notre demi de mêlée. Cela prouve, je crois, que le collectif demeure toujours supérieur aux individualités.

Et humainement ?

Sur le plan humain, c’est compliqué, parce que même si on a un peu échangé durant cette période on n’a pas pu avoir de vraie conversation. Son environnement voulait aller vite et savait comment faire pour arriver à ses fins, il a réussi, bravo à lui. C’est juste dommage qu’il parte de la sorte, sans dire au revoir à ses coéquipiers, son staff et son public. C’est le rugby pro d’aujourd’hui et il faut malheureusement en accepter les nouveaux usages.

On vous trouve bien philosophe...

Je n’ai pas d’aigreur par rapport à Cheslin ni à ce qu’il s’est passé. En tant qu’entraîneur, ce que je regrette, c’est qu’on n’a pas vraiment pu faire ce que l’on fait depuis toujours avec le Stade toulousain, à savoir anticiper son départ et préparer un plan de succession, puisqu’il lui restait deux années de contrat. Parce qu’avec la retraite de Yoann Huget et le prêt de Max Marty, d’un point de vue strictement numérique, il nous manque désormais un mec dans notre effectif.

Justement pour combler le "trou" Kolbe, le Stade toulousain peut-il envisager d’annuler le prêt de Nelson Epée avec France 7 ?

Non. Nelson Epée sera toujours prêté à France 7, parce qu’on a passé avec la Fédération un accord sur lequel on ne se voyait pas revenir. Quand on signe quelque chose, on essaie de s’y tenir, d’autant qu’on pense qu’il n’est pas nécessaire de précipiter son évolution et qu’une saison sur le circuit mondial ne peut être que bénéfique pour lui pour Nelson. En revanche, en cas de réelle urgence ponctuelle, on ne s’interdit pas de le réintégrer.

Cela signifie-t-il donc que Toulouse se trouve à l’affût d’une opportunité sur le marché des transferts, avant la saison prochaine ?

Je vais rester à l’affût des opportunités s’il y a possibilité d’aller chercher un joueur dès cette saison mais effectivement, il est possible qu’il y en ait surtout la saison prochaine. On ne va pas se mentir, un international néo-zélandais qui cherche à faire une pige de six mois va surtout cibler le championnat japonais, plus court et plus lucratif que ce qu’on peut proposer. Et nous, on ne veut pas faire n’importe quoi et prendre quelqu’un pour prendre quelqu’un, au contraire. Si on doit aller chercher un nouveau joueur, il faudra qu’il soit à la hauteur de celui qu’il doit remplacer.

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