Quand l’ASM veut, elle a

On peut le dire, Toulon a endormi Clermont en deuxième période, mettant en péril un bonus offensif durement acquis en première mi-temps. Mais personne n’a vraiment tremblé pour ce point qui comptera plus tard, tellement il semblait écrit que les Clermontois allaient revenir aplatir en terre varoise. "Clermont est en pleine confiance avouait Patrice Collazo le coach du RCT. Le contraste est saisissant. Quand je vois les efforts qu’il nous faut pour marquer… Alors que Clermont quand il décide de marquer, il n’a pas trop à forcer."

C’est sûr mais ce n’est pas si simple non-plus. Il a fallu 12 minutes avant de voir Beheregaray marquer le 4e essai et la maîtrise affichée par l’ASM, ce sang-froid dans cette fin de match pour glaner les cinq points ont marqué les esprits. "J’ai senti une grosse force collective, on n’a pas lâché on a vraiment été costaud sur un gros match comme celui-là expliquait Arthur Iturria. Il faudra s’appuyer dessus". Comme à Pau où mené au tableau d’affichage, Clermont a tranquillement remonté le score pour l’emporter avec là-aussi un essai collectif ponctué par le jeune talonneur. Comme si c’était écrit.

Ce bonus, on a été capable de le reprendre après l’essai de Toulon. On est reparti de plus belle dans les cinq dernières minutes pour marquer. Cela montre notre caractère.

Cet état d’esprit, ce contrôle de l’adversaire et ce pragmatisme déjà vu au Racing et au Hameau, développé par l’équipe depuis plusieurs saisons a plu à l’entraîneur Franck Azéma. "Ce bonus, on a été capable de le reprendre après l’essai de Toulon. On est reparti de plus belle dans les cinq dernières minutes pour marquer. Cela montre notre caractère. Il y avait une communion avec le public et on n’avait pas envie de lâcher ce point. "

Le leader qui a pris 24 points sur 30 ne s’emballe pas mais il sait que laisser des points en route pouvait être dommageable plus tard. "Cela fait quatre bonus que l’on prend, c’est comme une victoire rappelait Azéma. Il faut garder ça." Quand l’ASM veut, elle marque. Quand elle n’a pas fait tomber les ballons (14 ballons perdus), cette équipe a pu rapidement se mettre en situation de scorer. Les brèches de Cancoriet et d’Ulugia comme le coup de pied de Lopez sur l’aile de Grosso ont pris de vitesse la défense et amener les essais. C’est travaillé, c’est calculé. La patience est aussi de mise dans la construction et la zone de marque avec une charnière qui excelle. Et si cela ne passe pas on passe par la botte de Lopez, auteur de drops contre Paris et le Racing.

Contre Toulon, l’ASM a mis les choses dans l’ordre : grosse défense, super mêlée, touche retrouvée et conservation du ballon, avant de faire jouer ses trois-quarts. Et pour une fois, Clermont a marqué sur un groupé pénétrant… "On a marqué sur un maul le bonus offensif, c’est le deuxième de la saison alors que c’était notre point faible avant donc c’est positif de concrétiser cette phase de jeu avouait Iturria. Les trois-quarts nous chambraient en disant que l’on ne marquait jamais sur cette action. Cela va les calmer un peu…"

Bien sûr, le leader peut encore mieux faire. "On aurait eu envie d’avoir moins de déchets précise Morgan Parra. On a été présent dans l’agressivité, ce qui nous manquait lors des deux derniers matches même si on gagne à Pau. On était en place défensivement ce qui nous a permis d’avoir des ballons et de mettre en place notre jeu. On a réglé ce problème de touche mais c’est un domaine fragile, car on est étudié, il faut revoir, retrouver des touches adaptées." Mais même avec ces scories, l’ASM a dégagé une belle assurance.

Avant de penser à la Challenge Cup, Clermont doit terminer ce bloc de 7 matches du mieux possible pour conserver ses cinq points d’avance sur le Stade français. Cela passe d’abord par un gros match à La Rochelle. "On a un gros mois qui arrive avec une nouvelle compétition et cela va être costaud avec Northampton d’entrée déclarait Arthur Iturria. Mais on a aussi La Rochelle. Ils ont perdu à Bordeaux donc ils vont nous attendre de pied ferme." Ce Top 14 est décidément sans répit. "On a à peine le temps de savourer qu’un gros combat nous attend face à une équipe structurée, bien en place expliquait Franck Azéma. On va se préparer au mieux. Dans les moments costauds on a su répondre présent cette saison. C’est un gros challenge qui arrive."

A Deflandre, patience et maîtrise devront être encore plus affutées qu’au Michelin pour pouvoir exister.