Le collectif toulousain plus fort que l’individu

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TOP 14 - En ces jours de pré-finale du Top 14, les mystères autour de la composition d’équipe du Stade Toulousain, et notamment la charnière, vont durer jusqu’à l’échauffement du Stade de France, dans la plus grande tradition du club aux 19 Brennus. Si changements il y aura, ce sera sans aucun complexe tant le collectif et le jeu sont plus forts que les individualités.

Si les hommes ont toujours été très talentueux à Toulouse, ils l’ont toujours été pour le bien du collectif. Ce jeu de relances, ce jeu debout, ce jeu où l’on s’adapte au porteur, le tout à partir d’un pack qui doit être craint, il est de nouveau à la mode.

"Quand il y a un ballon qui traîne, quand c’est le désordre, voire le bordel sur le terrain, ça nous va bien," argumente l’entraîneur Ugo Mola. Souci, en phases finales, défense et discipline sont les maître-mots, ce qui induit de passer davantage par du jeu ordonné. Qu’importe, le leader de la phase régulière avec seulement trois défaites n'a pas tout révolutionné lors des sept jours le séparant du Stade de France.

Autre signe que le système est plus fort que l’individu, la force accordée au turnover. En français, à la rotation au sein de cet effectif de 45 éléments concernés depuis un an. William Servat a souvent rappelé cette saison que "que 12 éléments de la feuille de match étaient les mêmes à avoir pris les 66 points à Montpellier à 14 contre 15 (avec le carton rouge de Faasalele) puis à avoir battu le Leinster à domicile" moins d’un mois plus tard dans un succès charnière.

Champions Cup - Ugo Mola (Toulouse)
Champions Cup - Ugo Mola (Toulouse)

Ancien deuxième-ligne des Rouge et Noir devenu entraîneur de Béziers, David Gérard a remarqué que "le collectif a clairement repris le pouvoir à Toulouse. Les individualités se mettent à la disposition de l’équipe. Le nom sur le maillot est moins important que le maillot en lui-même. Peu de clubs ont cette capacité à fédérer des effectifs de plus de 40 éléments tout en gardant un tel niveau de performance très élevé. C’est une richesse incontestable."

Turnover et polyvalence

La polyvalence est cette autre signature rouge et noire. Quasiment tous les hommes qui composent les 23 peuvent évoluer à plusieurs postes sans que des changements n’altèrent le niveau de performance. "Le Stade change de visage mais avec toujours la même ligne de conduite," insiste David Gérard. Ceci permet de déplacer voire de se passer d’un élément en cours de match ou de saison sans trop de préjudices. Selon Ugo Mola, "la polyvalence peut-être une faiblesse en termes de spécialisation. Quand un garçon passe à côté, il faut vite rectifier le tir avec du coaching pour reprendre le fil du match. Ce sont les qualités de nos défauts et les défauts de nos qualités."

Top 14 - Cheslin Kolbe (Toulouse)
Top 14 - Cheslin Kolbe (Toulouse)

Fort de ces principes, casser le credo footballistique selon lequel on ne change pas une équipe qui gagne est envisageable. "Ma composition d’équipe pour la finale, je l’ai depuis samedi soir" a lancé l’entraîneur Ugo Mola en conférence de presse cette semaine. "Hormis des bobos, on espérait récupérer des joueurs dont le profil aurait pesé dans la balance. Les caractéristiques de Clermont sont différentes de celles de La Rochelle, ce qui peut rabattre les cartes du XV de départ."

Ramos et Holmes, clés de voûte

La clé de voûte de la composition tient en un nom : Thomas Ramos (6 titularisations en 10 cette saison). Décevant dans sa gestion et face aux barres en demie, de son cas et de son poste (10 ou 15) dépendent les autres. "Il aurait pu être l’homme du match avec quatre passes décisives, rappelle Ugo Mola. Malheureusement, il passe pour celui qui est passé à côté car son jeu au pied l’a mis hors de ses standards habituels."

Top 14 - Thomas Ramos (Toulouse) contre La Rochelle
Top 14 - Thomas Ramos (Toulouse) contre La Rochelle

L’autre facteur prépondérant concerne Zack Holmes. Rayon com, Ugo Mola l’a volontairement écarté de la course aux charnières (titulaire et remplaçante). "On va jouer avec une charnière jeune. Que ce soit Bézy, Dupont, Ntamack ou Ramos, ils auront l’inexpérience de ce niveau. Mais c’est comme en boîte de nuit. On est habitués que quand on y rentre." Pourtant, comme ce fut le cas à Bordeaux avec un Zack Holmes se testant à l’échauffement, il ne faudra pas écarter l’option de l’Australien, choix N°1 en 10 sur le papier (22 titularisations en 10). Ugo Mola : "Si Zack était à 100%, il serait dans le groupe. Mais quand on est ouvreur et qu’on ne peut pas taper dans le ballon, c’est un peu emm... Jusqu’au bout, nous essaierons de le récupérer mais on n’est pas très optimiste." Info ou intox, alors que de grandes bâches noires empêchaient d’épier des préparatifs du côté d’Ernest-Wallon cette semaine ?

Un cadre en tribunes ?

Car même si la possibilité Dupont à l’ouverture (3 titularisations en 10) avec Bézy en 9 tout en conservant le triangle arrière de Bordeaux Médard-Kolbe-Huget, cela n’offrirait qu’un seul buteur pour démarrer. Impossible lors d’une finale avec le taux de réussite de Ramos cette saison, meilleur buteur du Top 14. Enfin, à moins d’un énorme coup de poker, le polyvalent Romain Ntamack (4 titularisations en 10) devrait débuter sur le banc.

Pour évoquer les maux de l’équipe de France, on a souvent le réflexe de tirer sur la charnière qui n’est pas installée sur la durée, contrairement aux autres nations. Sur les bords de Garonne, les variations aux postes de 9 et de 10 sont un choix assumé et surtout, payant !

Top 14 - Sébastien Bézy (Toulouse) contre La Rochelle
Top 14 - Sébastien Bézy (Toulouse) contre La Rochelle

Mettre sur le banc voir en tribunes un joueur majeur (si encore six avants sur le banc) n’est pas un problème dans la cité de Nougaro. Remember Huget non retenu la saison dernière en phases finales. Et cela met en lumière une autre spécificité des habitudes toulousaines : la traditionnelle importance du banc. La signature Guy Novès a fait des émules dans la Ville rose (et ailleurs). Ou quand proposer un banc de touche avec des cadres permet de changer le cours d’un match proche de l’heure de jeu.

Qu’importe la composition donc, l’individu sera toujours moins important que le collectif et surtout, moins prioritaire que la gagne. "J’espère que ce match sera aussi emballant que le dernier Toulouse – Clermont au Stadium (47-44), sourit Ugo Mola. Mais en général, les finales sont un peu plus recroquevillées. Si Clermont nous bat, il faudra qu’il batte un très très bon Toulouse." Quels que soient les individus.

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