L'antisèche : Castres peut remercier son banc

Le match :

Désireux de montrer le même niveau que depuis le début de la saison, pour se faire en quelque sorte pardonner de la raclée encaissée à Montpellier dimanche dernier (malgré un effectif très rajeuni rappelons-le), les Toulousains ont attaqué ce match avec beaucoup d'envie et d'intentions. Mais malgré une pénalité de Ramos à la 10ème minute, les Haut-Garonnais ont peiné à mettre leur vitesse habituelle, gênés par une défense haute et agressive des Castrais (au mauvais souvenir du barrage de la saison passée), laissant le score à 3-0 durant un bon moment. Mais Toulouse ensuite su trouver des solutions au verrou castrais, d'abord par un exploit personnel de Bézy après maul, qui déposait les défenseurs tarnais sur 25 mètres (10 à 0), avant que Maxime Médard ne conclut une relance de 100 mètres initiée par Ramos.

A la pause, menant 15 à 3, on pensait d'ailleurs que les stadistes étaient à l'abris de tout retour des champions de France en titre, d'autant que cinq minutes après le retour des vestiaires, Ntamack était à la conclusion d'une superbe percée de Bézy, décidément très inspiré ce samedi, et offrait même un bonus offensif provisoire à son équipe!

Mais une fois l'heure de jeu approchant et comme depuis le début de saison, les hommes de Didier Lacroix ont baissé le pied et les Castrais ne s'en sont pas privé. Ainsi grâce à un doublé de son numéro 8 remplaçant Alex Tulou en même pas dix minutes (55ème et 64ème), les partenaires de Kockott, intenable dès son entrée, revenaient à deux petits points des locaux (22 à 20). La fin de match marquait plus encore le regain tarnais en seconde période et grâce à un drop et une pénalité de d'Urdapilleta, ces derniers s'imposent à Toulouse et ce, pour la troisième fois consécutive!

Le tournant : L'entrée des remplaçants castrais

Incontestablement, dans une rencontre où ils étaient menés 22 à 3 à la 50ème minute de jeu, les Tarnais peuvent remercier leur banc. A sa manière, chacun des nouveaux entrants du CO à apporté un vrai regain d'énergie à ses partenaires, leur permettant d'inscrire un incroyable 20 à 0 en l'espace des 25 dernières minutes! Que ce soit Vialelle, Tulou ou encore Rory Kockott, accélérateur au possible du jeu castrais, tous les hommes frais ont apporté l'énergie et le réalisme qu'il fallait aux Castrais pour renverser l'avance toulousaine. Preuve une nouvelle fois du coaching gagnant de Christophe Urios, comme il l'avait déjà fait face au LOU il y a un mois maintenant.

L'homme du match : Alex Tulou

A l'issue de la première période, les Toulousains étaient potentiellement nombreux à pouvoir prétendre au titre honorifique d'homme du match, à l'image de Kaino ou Bézy, en forme cet après-midi. Mais que dire alors de l'entrée en jeu d'Alex Tulou, placé sur le banc au coup d'envoi et surpuissant durant les 30 minutes qu'il passa sur le terrain? Auteur d'un doublé salvateur pour le CO, précieux dans le combat et constamment dans l'avancée, le Néo-Zélandais a démontré une nouvelle fois qu'il était le parfait complément du plus rude Ma'amu Vaipulu au centre de la troisième ligne castraise. Et après cinq matchs joués cette saison, il s'affirme déjà comme le meilleur marqueur tarnais avec quatre essais inscrits.

L'essai : Maxime Médard (Toulouse)

Si la victoire s'adjuge aux Castrais, l'essai de la partie est lui bel et bien toulousain. On joue la 39ème minute du côté d'Ernest-Wallon lorsque Thomas Ramos décide d'emballer la partie en jouant une touche rapidement depuis ses cinq mètres. Servi, Holmes décale Guitoune d'une longue passe flottante, qui remonte le terrain sur une vingtaine de mètres. La sortie est rapide et Holmes (encore lui) sert à l'intérieur Arthur Bonneval qui accélère sur 50 mètres avant de naviguer et de servir Maxime Médard venu à son soutien. Pour son premier match de la saison, le joueur de 31 ans conclut cette superbe contre-attaque de 100 mètres et inscrit au passage son 80ème essai en Top 14. Une broutille quoi!

La question : Toulouse est-il prêt physiquement?

A en voir son début de saison, il ne fait aucun doute que dans la lignée de la saison dernière, Toulouse à retrouvé sa force offensive d'antan, son jeu qui faisait frissonner l'Europe du rugby.

Mais alors comment expliquer que les Hauts-Garonnais flanchent systématiquement en fin de match le depuis de la saison? Comme nous l'a montré la fin de match amorphe des Toulousains, similaire à celle déjà vue face à Grenoble, La Rochelle puis au Racing, les hommes d'Ugo Mola semblent avoir un vrai problème physique à l'aube d'attaquer la Coupe d'Europe. S'il n'est jamais bon de tirer des conclusions hâtives après un match perdu de manière incompréhensible, nul doute que ces derniers devront réaliser de vrais progrès dans la gestion de leurs fins de match.

Par Théo Fondacci