Toulon : Gervais Cordin, jeune et large d'épaules

  • Gervais Cordin (Toulon) contre le Racing
    Gervais Cordin (Toulon) contre le Racing
  • Gervais Cordin (Grenoble) face à Brive
    Gervais Cordin (Grenoble) face à Brive
  • Gervais Cordin (Lyon) face à Toulon
    Gervais Cordin (Lyon) face à Toulon
Publié le
Partager :

Arrivé à l'intersaison en provenance de Grenoble, Gervais Cordin a joué l'intégralité des rencontres toulonnaises depuis de début de saison. Quatre matchs, quatre fois quatre-vingt minutes et un statut qui devrait encore se renforcer davantage, avec la longue absence d'Hugo Bonneval.

Un premier crochet, un deuxième, une accélération, un troisième crochet et Gervais Cordin explosait aux yeux du rugby français. On joue la 64e minute de la 3e journée de ProD2 et l'arrière qui n'a pas encore soufflé sa 19e bougie dispute sa deuxième rencontre professionnelle. Le soir du 1er septembre 2017, le buzz est lancé. Sa relance et son essai de 80 mètres face à une équipe de Mont-de-Marsan aux abois, qui ne peut qu'admirer la vitesse, l'explosivité et la capacité de ré-accélération du jeune arrière grenoblois, font le tour de la planète rugby. "Cet essai m'a clairement donné de la visibilité. Il m'a un peu mis en lumière. Ensuite, j'ai enchaîné et tout se passait pour le mieux à Grenoble".

Tout semble alors réuni pour le voir poursuivre son apprentissage et définitivement exploser au plus haut-niveau. Mieux, l'arrière isérois est appelé avec les moins de 20 ans et remporte le Tournoi des 6 Nations, avec la génération Carbonel. Mais une rupture des ligaments croisés du genou droit vient enrayer la folle ascension de Cordin. "C'était horrible, car la blessure intervient juste avant les phases finales et la Coupe du monde U20... J'étais tellement triste. Ça a vraiment été difficile dans la tête. Ensuite, il m'a fallu du temps pour revenir. "

Gervais Cordin (Grenoble) face à Brive
Gervais Cordin (Grenoble) face à Brive

Toulon comme une évidence

Il doit ainsi patienter jusqu'au 7 décembre 2018, soit trois jours avant son 20e anniversaire, pour retrouver la compétition. "Malheureusement, j'ai eu du mal à trouver du temps de jeu. Je jouais, mais pas autant que j'aurais voulu. Je pense que j'étais performant, mais le staff me disait "t'es bon, mais on peut pas te faire jouer car on a besoin de tel ou tel profil" ". Dans l'incompréhension, Cordin prend alors une décision : "Ça ne m'a pas plu et j'ai décidé de trouver un nouveau challenge. J'ai joué en fin de saison, et notamment le barrage contre Brive, mais c'était trop tard. J'avais décidé de quitter Grenoble". Plusieurs équipes font alors la cour à ce grand espoir du rugby français.

"J'avais eu pas mal d'offres et je ne savais quelle décision prendre... Puis mon agent a reçu un coup de fil de Toulon. Je n'y avais pas pensé jusque-là, mais forcément ça m'a intéressé. J'ai ainsi rencontré Patrice (n.d.l.r. Collazo) et Laurent (Emmanuelli)." Le discours, le projet de jeu et les ambitions du club aux trois étoiles finissent de convaincre le feu-follet, qui s'engage "immédiatement" avec Toulon. "J'ai aimé la façon dont Patrice appréhendait le travail et le rugby. Pour moi ç'a été comme une évidence ! "

Gervais Cordin (Lyon) face à Toulon
Gervais Cordin (Lyon) face à Toulon
Pas exactement le joueur que j'étais à Grenoble

Désormais âgé de 20 ans, Gervais Cordin se retrouve ainsi parachuté dans l'effectif étoilé du RCT. "Je voulais franchir une nouvelle étape et le projet porté par le RCT, qui allie tant les jeunes que les joueurs d'expérience a fait tilt pour moi". La suite de l'histoire ? Auteur d'une pré-saison convaincante, le tonique et finalement puissant arrière (et ce malgré son 1m72 pour 73 kilos) est aligné en première journée, à Agen et réalise une performance remarquée. À tel point que le staff lui refait confiance lors des trois rencontres suivantes. Tantôt à l'aile, tantôt à l'arrière, Cordin dispute quatre fois 80 minutes. Un bilan intermédiaire prometteur. Pour le club en tout cas.

Car le joueur, lui, n'est pas véritablement satisfait de son début de saison. "J'ai un peu d'appréhension à l'idée de jouer avec des grands joueurs et ça se ressent sur mon jeu. Il faut que j'essaye d'évacuer la pression, que je me lâche davantage. C'est ce qui me manque pour l'instant. Je ne suis pas exactement le joueur que j'étais à Grenoble. Mais au fur et à mesure des matchs je me libère... Il faut que je sois patient, que je me laisse du temps, ça va se régler !" Son objectif, désormais : "Qu'importe le nombre de matchs que je disputerai, je souhaite réussir à retrouver mon jeu, afin de montrer au staff qu'il peut compter sur moi. Le but ultime étant, en fin de saison, d'être dans le groupe si on arrive à rallier les phases finales".

D'autant que s'il était déjà un joueur de confiance du staff, la blessure longue durée d'Hugo Bonneval (ischios-jambiers, 4 à 6 mois) combinée à l'arrivée tardive de Nehe Milner-Skudder (programmée en décembre), que l'ancien grenoblois reconnaît avoir longtemps admiré -"Il n'est pas très grand, comme moi, mais il contre-attaque sans cesse, c'est forcément inspirant"- devrait permettre à Cordin de retrouver définitivement ses sensations, et ainsi de redevenir le joueur d'instinct qu'il a toujours été. Pour le plus grand plaisir des supporters varois.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?