Escande : "Le problème mental est réel"

  • Eric Escande (Toulon)
    Eric Escande (Toulon)
  • Xavier Chiocco, Eric Escande, Liam Messam and Emerick Setiano (Toulon)
    Xavier Chiocco, Eric Escande, Liam Messam and Emerick Setiano (Toulon)
  • Eric Escande (Toulon)
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TOP 14 - Eric Escande attaque sa cinquième saison sous le maillot toulonnais. De retour dans le groupe et sur le terrain après avoir été piqué par Patrice Collazo, le demi de mêlée revient sur le début de saison du RCT ainsi que sur son évolution personnelle.

Rugbyrama : Si vous avez décroché la victoire face à Agen, l'équipe a de nouveau connu quelques errements. Comment l'expliquer ?

Eric Escande : Nous avons encore des choses à améliorer. Sur la première période, nous sommes assez rigoureux, nous restons dans le cadre. Mais dans l'entame de deuxième mi-temps, c'est plus compliqué. Nous sommes privés de ballon et sur le peu de possession que nous avons eu, nous nous sommes un peu affolés. Nous étions un peu frustrés. Puis en fin de rencontre, nous remettons la main sur le ballon avec des choses plus simples et plus précises, ce qui fait que nous finissons ce match de la bonne façon

Le problème n'est-il tout simplement pas dans les têtes aujourd'hui ?

E. E. : Je pense que le problème mental est réel. Nous devons passer ce cap. L'an passé, nous avions également ces trous en début de saison, lors des débuts de secondes périodes. Mais nous avions un effectif pléthorique, avec des joueurs qui pouvaient débloquer les choses individuellement. On revenait ainsi plus facilement dans le match. Aujourd'hui, nous avons peut-être moins ça. Si collectivement, nous n'avons pas cette faculté à nous remobiliser très vite, nous aurons des difficultés. C'est certain.

Si le problème est identifié, comment y remédier ?

E. E. : La solution n'est pas évidente à trouver. C'est un état d'esprit, ça doit venir du groupe. Nous devons nous tirer vers le haut les uns les autres, afin de ne pas avoir ces trous d'air pendant 20 minutes. Surtout à domicile. Quand à l'extérieur, tu mènes à la pause et que l'équipe en face réagit, tu défends ta ligne, c'est positif. Mais à la maison, c'est compliqué de vivre ça. Il nous faut cette dimension mentale pour franchir un cap, ça passe par les entraînements pour le reproduire en match .

Xavier Chiocco, Eric Escande, Liam Messam and Emerick Setiano (Toulon)
Xavier Chiocco, Eric Escande, Liam Messam and Emerick Setiano (Toulon)

Le calendrier vous offre deux gros tests à l'extérieur pour vous jauger...

E. E. : ça, c'est certain que ce sont de beaux tests. Ce sont des gros matchs, si tu te trompes, si tu fais des erreurs ou si dans l'engagement tu n'es pas là, tu vas perdre et ça peut être sévère. Les joueurs ont conscience de cela, mais si nous ne le décidons pas de le faire ensemble, ce sera compliqué . Encore une fois, ce sera collectif et pendant 80 minutes .

J'ai été piqué par Patrice

Sur le plan personnel, vous avez inscrit votre premier essai de la saison face à Agen, racontez-nous.

E. E. : J'ai François (Trinh-Duc) qui m'appelle sur l'extérieur, ce qui permet d'étirer la défense. Mais je le vois un peu esseulé, je me dis que si je lui donne le ballon, ça risque d'être compliqué pour lui. Je décide de la garder et je parviens à me faufiler pour aller aplatir. Ça fait toujours du bien de marquer des essais, c'est gratifiant, surtout que je n'en marque pas non plus chaque week-end ! C'est toujours positif, puis là, ça arrive assez tôt dans le match ça aide à basculer pour le reste de la rencontre .

Pour vous, cela intervient après une intersaison et un début de saison où Patrice Collazo vous a un peu piqué en vous écartant dans un premier temps.

E. E. : Patrice est venu me voir durant la préparation, il m'a dit des choses, des vérités. J'étais d'accord avec lui. C'est un fonctionnement que j'apprécie, j'aime savoir où je vais, ce que je dois améliorer et faire. Forcément, j'ai été piqué, un peu agacé, mais je pense avoir eu une bonne réponse. Il attendait certaines choses de moi, j'ai amélioré cela pour revenir en forme physiquement.

Eric Escande (Toulon)
Eric Escande (Toulon)

A 25 ans, vous estimez-vous à un tournant dans votre carrière ?

E. E. : C'est un peu l'âge de la maturité à ce poste. J'aimerais bien passer un palier. Je peux commencer à prendre du plaisir sur le terrain. Par rapport au groupe, je pense avoir plus de crédibilité pour parler aux joueurs, savoir ce que j'attends d'eux et inversement. C'est plus simple, derrière, tu prends plus de plaisir et pas que sur le jeu.

Avec Titi, nous parlons le même rugby

L'arrivée de Rhys Webb peut-elle vous servir pour passer ce palier ?

E. E. : Ça tire vers le haut. En début de saison, j'avais du retard physiquement. Patrice attendait que je revienne en forme. Rhys, lui, n'avait peut-être même pas besoin de la préparation pour être en forme. Je me suis dit que je devais me remobiliser, retrouver l’entraînement le plus vite possible, sinon j'allais galérer. Je peux apprendre de lui, il a une grosse expérience. Nous avons des profils différents, il joue plus sur le défi physique, mais quand il est sur le terrain ou à l’entraînement j'analyse ce qu'il fait, je compare avec ce que je peux faire. Ça aide à progresser .

Cette année, vous avez également un de vos entraîneurs, ex demi de mêlée et coéquipier, quelle relation entretenez-vous ?

E. E. : Avec Titi (Sébastien Tillous-Borde), on se connaît depuis 5 ans maintenant. Je me suis un peu formaté au jeu et au modèle toulonnais depuis mon arrivée. Sur certaines choses, nous parlons le même rugby. Nous nous comprenons sans forcément dialoguer. Il vient me voir disant qu'il comprend ce que j'ai fait et si c'est bien ou pas. Après, il n'a pas changé, avec Juan (Lobbe), ce sont les mêmes, et ils auraient eu tort de changer. Pour eux comme pour nous, c'est agréable et ça facilite les choses.

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