Kayser : "Jouer à Deflandre c’est excitant"

  • Top 14 - Benjamin Kayser (Clermont) contre La Rochelle
    Top 14 - Benjamin Kayser (Clermont) contre La Rochelle
  • Benjamin Kayser (ASM Clermont) vs Ospreys le 20/01/2018
    Benjamin Kayser (ASM Clermont) vs Ospreys le 20/01/2018
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TOP 14 - Le talonneur de l’ASM n’a pas oublié la déconvenue de l’an dernier à Marcel Deflandre (Défaite 51-20) mais préfère se focaliser sur ce match passionnant. En fin de contrat en juin prochain, le joueur de 34 ans évoque aussi son avenir.

Rugbyrama : Après le Racing, vous poursuivez votre tournée de stades où cela avait été très compliqué l’année dernière. La Rochelle vient de perdre à Bordeaux, comment abordez-vous ce match ?

Benjamin Kayser : On essaye de ne pas concentrer toute notre motivation là-dessus sinon c’est un peu maigre et ce serait un manque d’ambition. Bien sûr, quand on sera à Deflandre cela rappellera de mauvais souvenirs. L’an dernier, il y avait 43-6 à la mi-temps, c’était assez violent. On avait pris une belle "brasse" à la mi-temps sans réellement inverser la tendance en seconde. C’était une humiliation. Mais on essaye surtout de se concentrer sur ce que nous avons envie de faire. On a fait une bonne performance contre Toulon mais on n’oublie pas qu’à Pau et à Bordeaux c’était très moyen. On s’en sort à Pau, on a l’occasion de gagner à Bordeaux mais on ne saisit pas cette opportunité. On était déçu.

Le groupe tourne et cela rend les semaines plus agréables et l’annonce de l’équipe plus excitante car les gars ont envie d’y être. Quand on sera dans les vestiaires on se rappellera de l’an dernier car on a eu mal à la tête mais cela reste un match de championnat. Je préfère que l’on s’excite sur le cadre de ce match qui est assez spécial car c’est super de jouer à La Rochelle contre une des plus belles équipes du Top 14 et pouvoir tester encore notre défense. Jouer dans un environnement hostile mais excitant à Marcel Deflandre, devant un public de passionné, cela va être un grand moment.

#DeclaASM Toute l'expérience de @BenjaminKayser dans ses propos avant le déplacement des "jaune et bleu" à la Rochelle, samedi à 14h45.#YellowArmy pic.twitter.com/x8ieo5tg1a

— ASM Rugby (@ASMOfficiel) October 4, 2018

Qu’est-ce qui a changé cette saison pour l’ASM au-delà d’une infirmerie quasiment vide ?

B.K. : Une préparation totale, une infirmerie moins remplie et une envie énorme générée par une saison frustrante l’année dernière, c’est un cocktail de réussite pour le début de saison. Ce que je dis là, c’est la motivation et l’essence d’un début de saison, pas d’une saison complète. J’espère que l’on va basculer vite sur une bonne saison parce qu’on va la faire ou sur une grande saison et ramener quelque-chose.

La mêlée est l’une de satisfactions de ce début de Top 14. Quel est votre secret ?

B.K. : Il y a beaucoup de travail de fait avec Didier Bès et Bernard Goutta et un rapport humain qui est important et droit. Le fait d’avoir toutes nos armes sur la table, cela aide et c’est plus agréable pour bosser. La mêlée est un travail de précision, d’abord individuel avec certains joueurs et ensuite collectif en opposition car le travail en machine nous n’y croyons pas trop. C’est juste pour s’y retrouver. Il y a aussi du travail en vidéo, de précision et de position. Et c’est surtout une école d’humilité où tous les weekends il faut y retourner. Mais des joueurs comme Dato (Zirakashvili) et Rabah (Slimani) sont des joueurs qui bossent et ne se prennent pour personne d’autre.

Et chaque journée ils veulent être encore meilleurs. Quand cela se passe bien, ils bossent encore plus. Mais on n’est jamais satisfait car on sait que l’on va tomber encore contre de grosses mêlées, déjà samedi.

Mon souhait c’est de finir de la plus belle des manières. Je suis très attaché au club donc si on peut trouver un arrangement cela me va. Si cela ne se fait pas, je pense revenir en Angleterre pour jouer encore deux ans

Personnellement, vous êtes en fin de contrat en juin prochain. Comment se dessine votre avenir à l’ASM ?

B.K. : On discute. Il n’y a pas grand-chose à dire. Mon souhait c’est de finir de la plus belle des manières. Je suis très attaché au club donc si on peut trouver un arrangement cela me va. Si cela ne se fait pas, je pense revenir en Angleterre pour jouer deux ans. J’ai toujours des attaches familiales depuis mes années à Leicester (Sa belle famille est anglaise ndlr) mais j’aime vraiment le rugby anglais. Le fait d’avoir joué deux ans là-bas, les France-Angleterre, cela m’a toujours branché. C’est ça le rugby. C’est tellement désolant quand on a des affrontements franco-français en Coupe d’Europe, c’est triste à mourir. Ce qui est beau c’est cet affrontement de culture, de langage… Ils ont l’impression de défendre leur terre, on défend la notre, c’est chouette.

On oppose souvent le dynamisme des matches de la Premiership anglaise au rythme parfois plus lent du Top 14. Vous êtes d’accord avec cette analyse ?

B.K. : D’abord ce n’est pas arbitré pareil. Il y a un arbitrage plus orienté vers le jeu avec moins de rucks et de "bêtises". Ce n’est pas le cas à l’ASM mais on a vu des matches franchement "tristounes" en ce début de saison donc de ce point de vue-là, les gens ont raison. Il y a trop peu d’équipes en Top 14 qui prônent un jeu ambitieux car il y a un stress pas possible et l’arbitrage n’est pas toujours homogène. Les clubs anglais ont des super stars qui arrivent mais ils ont beaucoup de joueurs sélectionnables pour le XV de la Rose dans leur équipe. Et parfois cela m’attriste un peu de voir le nombre de joueur sélectionnables pour le XV de France dans les équipes françaises.

Benjamin Kayser (ASM Clermont) vs Ospreys le 20/01/2018
Benjamin Kayser (ASM Clermont) vs Ospreys le 20/01/2018

Dans le dernier Midi olympique magazine, un article évoque le fait que vous ne battrez peut-être pas le record de matches dans la "grande" Coupe d’Europe car vous disputez cette saison la Challenge Cup. Ce serait un regret ? (1)

B.K. : Je suis très triste (sourires). Cela m’embête car je suis très attaché à cette compétition et plus que le record, j’avais vraiment envie de la jouer cette année. Je n’ai jamais joué la Challenge Cup et si on la gagne, c’est un beau trophée à mettre dans la vitrine.

Il vous manque 7 matches pour égaler ce record…

B.K. : Donc il faut que je joue un an de plus et puis voilà. Donc rendez-vous l’année prochaine !

(1) Benjamin Kayser a joué 90 matches de Coupe d’Europe. Il se place derrière Leo Cullen (92), Clément Poitrenaud (96) et Donncha O’Callaghan (97).

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