Paris aux portes de l’enfer

La forteresse était dite imprenable ! Un coffre-fort précieusement gardé durant 27 rencontres ! 22 mois (depuis le 26 novembre 2011, ndlr) à terrasser le moindre adversaire venu se risquer aux emmêlées boueuses du Haut-Bugey ! Jusqu’à ce 21 septembre 2013 (7ème journée de la saison 2013-2014, ndlr) et cette victoire inattendue du Stade Français sur la pelouse de Charles-Mathon (16-15) grâce à un essai de Hugo Bonneval (72e) ! Un exploit qui, un an après, est dans toutes les mémoires. "On garde ce souvenir bien en tête, savoure encore le talonneur Laurent Sempéré. S’imposer à Oyonnax, ça marque un joueur. On sait que ça n’arrive pas souvent dans une carrière. Alors deux fois d’affilé, ce serait beau…"

"S’imposer à Oyonnax, ça marque un joueur." (Laurent Sempéré)

Et si l’exploit n’était pas hors de portée de la formation parisienne ? Les dernières rencontres du Stade français soulignent en effet la plus grande liberté d’expression des protégés de Gonzalo Quesada à l’extérieur, loin de la pression de Jean Bouin où le revers devant le Racing-Métro (22-32, 23e journée), puis la désillusion contre les London Wasps (barrages pour l’ERCC) ont quelque peu entamé la sérénité du groupe. Le succès décroché face au Castres Olympique (22-25) en ouverture de la saison constitue ainsi le plus bel exemple d’émancipation des coéquipiers de Raphaël Lakafia loin de leur antre. Sans excès de confiance ! "On ne se voit pas trop beau", assure l’ancien troisième-ligne biarrot.

"Ce sera le feu à Charles-Mathon." (Raphaël Lakafia)

Il est vrai qu’après deux revers à l’extérieur (contre le Stade toulousain et l’Aviron bayonnais), Oyonnax aura très certainement à cœur de briser le début de saison parisien. "Ils ont besoin de gagner chez eux, souligne le demi de mêlée Jérôme Fillol. Il faut qu’ils marquent des points pour repartir sur de bonnes bases et se mettre en confiance pour la suite de la saison. Ça ne nous facilite pas la tâche." Car c’est bien la peur du ridicule confiée par Jérémy Sinzelle qui guette le Stade français. "Si on veut exister, il faut hausser notre niveau et être beaucoup plus agressif dans les zones de combat, insiste Lakafia. Oyonnax une équipe très accrocheuse qui jouera son premier match à domicile avec la nouvelle tribune." Autant dire que l’accueil du peuple de l’USO s’annonce pour le moins chaleureux. "Ce sera le feu. Et on ne sera pas loin de l’enfer..."