Cotter: "Ce sera un grand match!"

Par Rugbyrama
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L'entraîneur néo-zélandais de Clermont-Auvergne, Vern Cotter, a joué franc avant la demi-finale des siens face à Perpignan... et avoue ne pas aimé être sous-estimé, ce qu'il a cru comprendre à travers les propos qui lui ont été rapportés.

Vern, dans quel état de forme sont vos joueurs à l'issue de la phase régulière ?

V. C. : On aimerait penser qu'ils sont au top de leur forme. Chaque joueur a pu bénéficier d'une quinzaine de jours de repos lors des six dernières semaines. La fraîcheur physique et mentale sera je pense là. Mais nous verrons à la fin du match samedi après-midi. Nous voulons jouer avec 22 joueurs à 100%. C'est pour cela que je ne sais pas si j'annoncerai l'équipe mardi ou jeudi. Tout dépend des tests réalisés sur les joueurs légèrement touchés.

Vous avez décidé de vous isoler et de rester à Clermont...

V. C. : L'engouement extérieur est extraordinaire à Clermont. On aimerait que les joueurs puissent se focaliser sur l'essentiel. Mais nous n'avons pas opté pour la mise au vert. En fait, il y a eu deux options. Soit partir au vert, soit conserver nos habitudes d'entraînement, de famille, de vie tout simplement. C'est notre choix. Mais si nous avions joué à Bordeaux je pense que nous serions partis deux jours au vert parce que nous ne connaissons pas le stade et que la rencontre est à 15 heures. Là nous jouons à Marseille que nous connaissons un peu mieux et à 17 heures, ce qui nous laisse le temps.

Jouer samedi et non dimanche donne un jour de récupération en plus. Est-ce important ?

V. C. : Oui, avoir 24 heures de récupération en plus surtout après cette saison très longue est très important. Mais si nous avons la chance de nous qualifier, le jour de plus pèsera pour la finale.

La performance de Nalaga replacé au centre face à Dax vous offre-t-elle une solution supplémentaire ?

V. C. : J'ai aussi pensé à Napo pour suppléer Elvis Vermeulen en troisième ligne centre (Nalaga avait remplacé Vermeulen poste pour poste à Montauban, ndlr). J'ai plein de solutions pour Napo. Il peut jouer partout. Il a bien joué en effet face à Dax, ce qui nous laisse beaucoup de flexibilité par rapport à son jeu.

Cotter : "Les joueurs y croient plus. La chance doit nous sourire aussi"

Dax est-il un match référence ?

V. C. : C'était bien pour retrouver les automatismes, les enchaînements. C'était bien aussi sur les courses, ce qui a permis d'enlever une séance de physique en ce début de semaine (rires). Ce match est dans le bon timing.

Dax, un match de tous les records pour une saison de tous les records puisque Clermont finit à 96 points, soit plus que Paris ou Biarritz les années précédentes. Etait-ce important pour vous de terminer premier ?

V. C. : Tous les records sont importants. On joue toujours pour quelque chose. Les joueurs peuvent être fiers de ce qu'ils ont accompli. Nous avons un bon parcours en H Cup malgré notre élimination. Nous nous sommes rapidement penchés sur le championnat. Toulouse était en tête, et pour les dépasser, il fallait gagner là-bas, ce que nous avons réussi. Dans l'ensemble, nous sommes très contents, mais aujourd'hui ça ne compte pour rien. Il n'y a plus que quatre équipes. Nous avons savouré ces records, mais depuis lundi, nous avons tourné la page et sommes pleinement dans la préparation de la demi-finale.

Qu'est-ce qui différencie le Clermont de l'an dernier du Clermont d'aujourd'hui ?

V. C. : Nous étions en finale et là nous n'y sommes pas encore... Je n'ose donc rien dire. Mais si nous regardons au niveau des statistiques, nous avons une meilleure défense. Les joueurs aussi ont réussi à mieux mettre en place le système de jeu travaillé. Ils ont une plus grande cohésion. Il y a de la confiance grâce aux victoires sur de grandes équipes comme le Munster, les Wasps, Toulouse et Biarritz. Ils y croient davantage. Maintenant, la chance doit nous sourire aussi un peu aussi…

Le match face à Castres n'est-il pas aussi dans son opposé une référence dans votre saison ?

V. C. : C'est bien aussi de passer par la difficulté. Nous étions sur notre série de dix victoires et à ce moment-là nous n'avons plus regarder les fondamentaux. C'était une leçon très simple de rugby. Il faut avant tout du combat et de l'envie. C'était une leçon bienvenue, les défaites permettent de gratter un peu plus, de poser les bonnes questions. Celles qu'on ne se pose plus quand on gagne. La réponse avec le match gagné à Biarritz nous a beaucoup plus.

Que pensez-vous de votre adversaire, l'Usap ?

V. C. : C'est une équipe qui j'aime bien car elle s'appuie sur les bonnes valeurs, simples et honnêtes du rugby avec une grande solidarité et des joueurs puissants. Ils y croient, ils ont beaucoup gagné en confiance. C'est une formation qui a su se remettre en question quand ça n'allait pas bien en plein court de saison. Nous avons beaucoup de respect pour ce qu'ils ont fait. Nous savons que ce sera très difficile : la chaleur, le stade, l'ambiance, les supporters... Ce qui est sûr, c'est que ce sera un grand match.

Est-ce que vous êtes serein ?

V. C. : Euh... oui ! Je suis serein même si nous, les entraîneurs, ne le sommes jamais vraiment (rires) ! Ce sont les bons moments qui arrivent. A partir de maintenant ce n'est que du bonheur. Nous avons gagné le droit de jouer une deuxième demi-finale de suite, alors nous voulons en profiter. Maintenant, nous sommes inquiets parce que les Perpignanais nous ont choisi pour ce match. Cela veut dire qu'ils nous connaissent très bien et nous devons donc être très méfiants...

Ce "choix" semble vous vexer ?

V.C. : En tant que compétiteur, nous n'aimons pas être sous-estimés. Il me semble avec ces propos que c'est le cas. A nous de faire du mieux possible.

Si vous vous qualifiez, vous préférez Paris ou Toulouse ?

V. C. : Comme l'a dit récemment un joueur parisien, c'est comme choisir entre la peste et le choléra ! Je trouve que cette phrase résume parfaitement la situation ! Honnêtement, nous n'y sommes pas encore et nous voulons rester concentrés sur la demie.

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