6 Nations 2024 - Les chantiers du staff du XV de France (3/3) : L'attaque : Patrick Arlettaz, un équilibre à trouver
Loin d’être placée dans de bonnes conditions, l’attaque tricolore semble souffrird’uncertain manque d’alternance et de spontanéité.Ainsi que de lancements trop imprécis. Constat et débats.
Soyons honnêtes : juger l’attaque du XV de France sur ce début de Tournoi constitue un exercice périlleux. La faute, d’abord, à une conquête en touche pas franchement performante qui a trop rarement abreuvé la ligne de trois-quarts en ballons exploitables. Et encore, plus globalement, aux stratégies de jeu davantage portées sur l’occupation que la construction.
Toutefois, on peut tirer certains constats, au sujet du travail effectué depuis sa prise de fonction par Patrick Arlettaz.à ce titre, la première évidence est que les Bleus naviguent à vue quant à leur formes d’animation privilégiées. Ainsi les Tricolores avaient-ils usé et abusé contre l’Irlande du « jeu en black » (jeu pénétrant à zéro passe autour des rucks, visant à concentrer la défense).Et, après l’expulsion de Willemse, avaient-ils commis l’erreur de jouer systématiquement des « retours » pour les avants parfaitement lus par les Irlandais.
Face à l’Écosse, le XV de France est passé d’un extrême à l’autre, en faisant travailler les avants par le biais de « 900 » ou de « 1 000 » (blocs de trois après le 9 ou le 10), sans jamais alterner. Ceci avec le sentiment d’un jeu d’autant plus facile à lire pour la défense adverse que lesdits blocs ne jouent que trop rarement lancés, qu’ils évoluent souvent avec des leurres sans conviction, condamnant fatalement les trois-quarts alertés dans le dos à des courses en travers. Des conditions e moins optimales que la connexion entre Jalibert et Ramos tarde toujours à trouver ses marques et son efficacité : la tendance du premier à beaucoup porter le ballon réduisant l’influence du second…
Un seul franchissement en première main… sans soutien
Alors, certes, les Bleus ont marqué deux (jolis) essais à Édimbourg, dont celui de la victoire où Le Garrec et Bielle-Biarrey ont fait preuve d’un soupçon de spontanéité malgré le sous-nombre. Mais ces chiffres ne font pas oublier le sentiment d’une attaque loin de son meilleur rendement, qui souffre de la comparaison avec la précédente mandature au niveau du jeu en première main.
Contre l’Irlande, les deux seules attaques au large se sont soldées par deux pertes de balle (un «coffré», l’autre en touche). Et en Écosse, on s’étonne encore d’avoir vu que sur cette mêlée de la 20e qui semblait pourtant idéale (plein axe du terrain, à 25 mètres des poteaux), les Bleus n’aient eu à proposer qu’un « retour intérieur » de Jalibert pour Ollivon, qui plus est du côté où défendait le 9 écossais ! Alors certes, à la 15e, Gaël Fickou avait bien réussi à franchir nettement après une jolie croisée avec son ouvreur. Mais le manque de convergence au soutien pour conclure la combinaison ne lui avait pas permis d’aller au bout... En voilà donc assez pour que Patrice Arlettazmesure l’ampleur du travail qu’il lui reste à accomplir.
L'œil du technicien : David Darricarrère, entraîneur de Castres
Les Français n’ont pas trouvé beaucoup d’espaces
"J’ai trouvé qu’il était difficile pour le XVde France de lancer des attaques car les conditions étaient défavorables, et cela explique beaucoup de choses. Il y avait de la tension, de la pression et, surtout, le match s’est déroulé dans des conditions climatiques assez mauvaises, avec notamment un ballon glissant. Il faut que les téléspectateurs en soient conscients et c’est ce qui explique cette profusion de coups de pied. Malgré tout, sur un plan général, les Français n’ont pas trouvé beaucoup d’espaces. Mais sur quelques actions, j’ai trouvé que nos attaquants ont bien su prendre les intervalles qui se présentaient. Gaël Fickou, en particulier, nous a offert une belle percée, peut-être la seule du match.
Mais sur le plan offensif, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de bons moments. L’essai de Fickou fut le fruit d’un joli mouvement avec une volonté de resserrer la défense pour mieux l’écarter ensuite avec du jeu dans le dos. J’ai remarqué la belle et longue passe de Matthieu Jalibert, mais auparavant, ça s’est moins vu, forcément... Il y eut aussi une petite passe d’Atonio pour décaler un partenaire et installer un point de fixation près de la ligne; le geste m’a bien plu. Après, les Écossais sont montés très fort en défense, ils voulaient couper nos extérieurs et nous gêner dans la verticalité. Mais ils ont finalement perdu pas mal de duels et les Français, individuellement, ont trouvé des quelques brèches."
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