Saga Toulon - "On doit rééquilibrer notre club", exprime Pierre Mignoni

À date, quelle analyse portez-vous sur le club ?

On a encore beaucoup de travail sur l’effectif et sur le club que l’on peut et veut avoir. On est en reconstruction. J’entends beaucoup parler de recrutement. Mais je veux avant tout stabiliser notre effectif. Je ne parle pas des années où je n’étais pas là, je juge ce que l’on a fait en un an. Des recrues sont là, d’autres vont arriver. Je veux conserver, sur deux ou trois ans, la majorité des joueurs de cette saison. Le meilleur recrutement, c’est de fidéliser notre effectif. Je connais les joueurs avec lesquels j’ai envie de voyager.

L’an dernier, l’effectif a parfois manqué d’homogénéité. Partagez-vous ce constat ?

On a un bon collectif mais nous n’avons pas encore un grand groupe. Il faut faire grandir nos jeunes. Ils sont en train d’évoluer, d’autres arrivent. On doit rééquilibrer notre club et notre effectif sur quelques postes. Tout cela va nous permettre, peu à peu, d’avoir une plus grande homogénéité pour gagner en consistance sur notre saison. Mais il faut être honnête, dans mon idéal, il faudra deux ans pour atteindre mon objectif.

Plus d’un tiers de votre effectif arrive en fin de contrat en 2024. Est-ce une source d’inquiétude ?

Chaque cas est différent. Nous sommes en train de conserver des joueurs. À la fin du mois, j’espère que Laurent (Emmanuelli, N.D.L.R.) annoncera la prolongation de cadres. On se donne corps et âme. En revanche, on ne le fera pas à n’importe quel prix. Il est important de le dire. Nous allons respecter le salary cap. Quand je parle d’être homogène, je parle de l’équipe et de la grille salariale. On ne peut plus avoir un modèle au-dessus de nos moyens. Ça ne veut pas dire que ça sera moins bien. Il faut juste faire attention dans notre construction, d’où l’importance de notre travail entrepris dans la formation.

Le départ de Cheslin Kolbe s’inscrit-il dans cette nouvelle philosophie ?

Ça n’a rien à voir. On s’inscrit dans une réflexion globale. Avant tout, j’aurais voulu le conserver. Quand je parle de prix, la valeur de quelqu’un n’est pas forcément liée aux plus gros salaires. Il faut savoir payer les joueurs à la bonne valeur. On doit trouver un équilibre financier. Il faut aussi que les joueurs montrent leur envie de rester. Parfois, des mecs veulent gagner plus ailleurs. Pourquoi certains clubs conservent l’équilibre ?

On vous écoute…

La réponse est simple : les joueurs croient au projet et sont heureux. Je veux cet environnement au RCT. Après, les bons joueurs, et c’est normal, il faut les payer. Mais on ne peut pas faire n’importe quoi. […] Pour Cheslin, j’ai été clair avec lui. À un moment donné, tout le monde a fait un choix. Parfois, on ne peut pas tout avoir.

Avez-vous eu la volonté d’avoir un staff moins étoffé pour cette saison ?

Non, pas forcément. Je suis heureux de ce que l’on a mis en place. Je crois au travail et aux valeurs. Sergio Parisse représente ça. Il va être vite jugé sur ce qu’il est en capacité de transmettre. Il a toutes les qualités. Je ne suis pas inquiet. Je suis excité de l’accompagner, tout comme Andrea Masi. Il est dans la même mouvance. Son travail a permis à Trévise d’être une des équipes qui se créent le plus d’opportunités en Europe. Nous serons exigeants dans ce que l’on veut mettre en place. Je veux ajouter des compétences mais pas tout changer car nous sommes sur le bon chemin.