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Saga Toulon - Esteban Abadie, terrien avant d’être aérien

Par Mathias Merlo
  • Mignoni voit en Abadie un joueur très complet, pas seulement expert de la touche.
    Mignoni voit en Abadie un joueur très complet, pas seulement expert de la touche. Icon Sport - Loic Cousin
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Mis en avant pour ses qualités en touche, l’ex-Briviste Esteban Abadie, séduit par le discours de Mignoni, veut sortir de ce stéréotype qui lui colle à la peau dans sa nouvelle aventure varoise.

Diable, pourquoi les hommes ont-ils toujours tendance à mettre leurs homologues dans des cases ? Le monde ovale ne déroge pas à la règle : des gros aux maigres, des coureurs aux puissants… Les joueurs sont tour à tour, entre chaque décennie, entrés dans des schémas. À 25 ans, Esteban Abadie (1,88 m, 100 kg) a sur son dos une pancarte 4 par 3 : sauteur en touche. Une caractéristique qui ravit les supporters rouge et noir, tant l’alignement varois donne des sueurs froides ces dernières saisons.

Si l’intéressé comprend les tourments et souhaite mettre sa patte dans ce secteur, il ne vient pas en rade en qualité de parachutiste. Il est aussi un combattant sur terre. "J’avoue que c’est parfois un peu chiant (sic) que tout le monde me réduise à ça (rires). Tout le monde s’attarde sur les statistiques. À Brive, la touche était bonne. Mais ce qui m’a plu et convaincu, ici, c’est que Pierre (Mignoni, N.D.L.R.) ne s’est pas attardé uniquement sur cet aspect." Paroles au nommé : "C’est un joueur qui est capable de tout faire sur un terrain. Il va nous apporter de la vitesse dans le jeu que l’on veut mettre en place notamment avec des relais dans la ligne. C’est un mec passe-partout. Il plaque, il joue, il saute. Je veux aussi qu’il progresse sur les contests. C’est déjà un mec assez complet qu’on veut continuer à faire évoluer. Il ne fait pas 200 kg mais il a une activité qui va plaire aux supporters."

Je me vois entrer à Mayol avec ce maillot…

Mignoni n’est pas le seul à avoir le sourire au moment d’évoquer Abadie. Teddy Baubigny retrouve un ami du centre de formation du Racing 92. "J’étais comme un dingue quand j’ai appris par la presse qu’il y avait des contacts. Je l’ai appelé pour lui mettre des pièces, tout en lui parlant de mon expérience ici. Je crois que ça a plutôt bien fonctionné (rires) ! L’éducation de son père (Geoffrey Abadie) a ancré ses valeurs dans celles du rugby. C’est un mec brillant, qui a fait de longues études. Il est humble, généreux, tourné vers les autres. Tout se passe avec humour avec lui. Dans le vestiaire, chez les jeunes, il était un leader respecté et positif. Toulon accueille vraiment quelqu’un de bien, un compétiteur. Il n’a pas eu peur de se mettre en danger en quittant Brive alors qu’il était au cœur du projet."

Avant les vagues de la Méditerranée, le passionné de surf et diplômé d’un master commerce et management à l’école de Grenoble s’impatiente de découvrir une autre secousse. "Je ne le prends pas comme une revanche de signer chez un prétendant à la phase finale après mes années au Racing. La marche était trop haute. Brive a été une aventure exceptionnelle, un tremplin. Maintenant, c’est le moment de montrer que je suis digne de Toulon. Je me vois entrer à Mayol avec ce maillot… Ça me fait rêver ! Ça va être exceptionnel, j’ai hâte d’y être et de tout donner." M. M.

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