Pourquoi on ne comprend plus le staff des Bleus

Tout au long de cette édition 2014 du Tournoi, Philippe Saint-André, Patrice Lagisquet et Yannick Bru, dépositaires du jeu du XV de France, n’ont cessé d’être sous le feu des critiques, en France comme à l’étranger. Et pour cause : une multitude de décisions aléatoires. Alors que les Bleus peuvent toujours espérer être sacré Champions d’Europe, moyennant un raté inattendu des Anglais à Rome et une orgie d’essais des Français contre l’Irlande, voici cinq choix énigmatiques opérés par le staff.

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• . LE CAS PICAMOLES

Pourquoi ? Evincé du groupe des 30 joueurs appelés à préparer le match face à l’Ecosse pour avoir applaudi l’arbitre Alain Rolland qui venait de l’exclure pour dix minutes lors de la rencontre au pays de Galles, le numéro 8 toulousain, Louis Picamoles, a été réintégré pour la réception finale de l’Irlande. Le manque de puissance aperçu face à l’Ecosse y étant forcément pour quelque chose…

Ce qu’on reproche au staff: Quelle équipe se passerait de l’un de ses meilleurs joueurs pour ne pas avoir été irréprochable envers le corps arbitral, surtout lorsque celui-ci est un des seuls à franchir les défenses adverses ? De plus, comment ne pas noter la différence de sanctions entre Picamoles et les cas de Sébastien Vahaamahina (contre l’Italie) et Pascal Papé (Galles) ?

• 2. LE CAS PARRA

Pourquoi ? On l’a dit et répété après la déconvenue chez les Gallois : avec les blessures de ses cadres, les Bleus sont en manque de tauliers, à l’image de Dusautoir, capables d’essuyer les critiques et de s’en servir sur le terrain. Invité à rejouer contre l’Ecosse, le Clermontois, Morgan Parra, écope d’un rouge contre Montpellier et ne peut être sélectionné avant l’Irlande. Or, juste après la victoire face au XV du Chardon, PSA snobe Parra, misant sur une certaine stabilité au sein du groupe.

Ce qu’on reproche au staff: Ni Machenaud ni Doussain ne sont parvenus à poser leurs pattes sur l’orchestration du jeu tricolore. Doussain mâché physiquement, cela n’aurait pas été une sanction de le sortir avant l’Irlande pour réintégrer Morgan Parra, bon gestionnaire et buteur très fiable…

• 3. LE CAS TRINH-DUC

Pourquoi ? Intégré au groupe pour l’Italie, le demi d’ouverture montpelliérain, François Trinh Duc, en pleine forme avec son club, a ensuite disparu des écrans radars au profit de Rémi Tales, de retour de blessure. Choix somme toute assez logique… Avant ce match en Irlande. Jules Plisson a semblé émoussé et a multiplié les choix hasardeux en Ecosse.

Ce qu’on reproche au staff: Parra-Trinh Duc, c’est une charnière qui a déjà été testée par le passé. Les deux joueurs se connaissent, pratiquent un jeu porté sur l’attaque de la ligne. La victoire du Tournoi passera forcément par une large victoire. Qu’avait PSA à perdre à tenter le pari ? Une preuve que Trinh-Duc n’est plus du tout en odeur de sainteté chez les Bleus…

• 4. LA COMMUNICATION

Pourquoi ? "Je ne suis pas là pour faire de la politique" avait dit Philippe Saint-André au début du Tournoi sur la mise à disposition des internationaux. Avec une victoire contre l’Angleterre, tout semblait permis. Mais comment se réjouir d’une victoire totalement imméritée ? Presse, spécialistes, simples spectateurs,… Tous sont au moins d’accord sur un point : même si la France a gagné trois matchs, il n’y a aucun motif de satisfaction sur le jeu proposé.

Ce qu’on reproche au staff: Se voiler la face. Quel intérêt ? Alors que le Top 14 a son lot de "grandes gueules", dire la vérité une bonne fois pour toutes, crever l’abcès tant qu’il est encore temps, voilà qui changerait de phrases toutes prêtes.

• 5. LA GESTION DU GROUPE

Pourquoi ? Entre les remplacements "non poste pour poste" et les joueurs qui ont pris part à la préparation et qui se sont fait doubler, on n’a guère compris la méthode de management du camp français. Un troisième ligne qui remplace un pilier. Virgile Bruni devancé par Antonie Claassen et Sébastien Vahaamahina (un deuxième ligne !) et Fickou par Mermoz en Ecosse. Les trois talonneurs pour préparer l’Irlande. Quelle est la logique ?

Ce qu’on reproche au staff: Un manque évident de clarté.

A près d’un an de la Coupe du monde en Angleterre, et alors que PSA avait martelé attendre le Tournoi pour réellement savoir où en était son équipe, force est de constater que le bilan ne prête pas à l’optimisme. Souhaitons à l’Equipe de France de se "défoncer" (il n’y a pas d’autres termes) contre l’Irlande, en osant des relances, en dominant en conquête, en attaquant avec de la profondeur. Et qu’importe le résultat…