France - Angleterre. "Un Tournoi d'enfer, au sens propre comme au figuré", estime Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France
Après ce match remporté au bout du suspens par le XV de France, le sélectionneur national Fabien Galthié a avant tout salué l'état d'esprit de ses hommes, à Lyon.
La conclusion est heureuse mais on est passé par tous les états d’âme, à Lyon…
J’enlèverais le "mais" à votre question. Je dirais plutôt "et" : on est passé par tous les états d’âme et cette conclusion heureuse, on est allé la chercher. Elle est importante. C’est beau.
Comment expliquer ce scénario ?
L’expliquer, c’est difficile. Le raconter, c’est possible. On est très bien entrés dans le match notamment grâce à nos avants et une domination physique sur les collisions. Mais on manquait aussi de lucidité, on ne concrétisait pas toujours… En face, l’équipe anglaise était en place, on s’est exposés et on a pris un 21-0. Là, c’était un moment où l’édifice tremblait vraiment et il a fallu être sacrément solide pour réaliser ce que l’équipe a fait. Les gars se sont jetés sur les miettes, ont remis la main sur le ballon… Et une fois de plus, tous les joueurs qui sont rentrés nous ont permis de reprendre la main, de reprendre le score.
Ce match, par ses nombreux rebondissements, rappelait étrangement le quart-de-finale de Coupe du monde perdu face à l’Afrique du Sud...
Exactement. Sauf qu’à la fin, on gagne… Je souhaitais que ce Tournoi soit la suite de notre histoire et ce fut le cas.
Au terme d'un match au scénario fou, les Bleus s'imposent face à l'Angleterre à Lyon ! #FRAANG #XVdeFrance
— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) March 16, 2024
Le film du match > https://t.co/vGUMsanmQi pic.twitter.com/3xnDyQvZOL
L’équipe a-t-elle grandi, au fil de ce Tournoi des 6 Nations ?
L’équipe s’est battue même si, parfois, c’était complexe. On a commencé le Tournoi à quatorze (après l’expulsion prématurée de Paul Willemse contre l’Irlande, N.D.L.R.), ce n’était pas une bonne idée. On a payé cher ces errances mais l’équipe a continué d’être résiliente. Après le nul contre l’Italie (13-13), il nous restait deux matchs importants en six jours. C’était majeur. Les joueurs se sont levés et ont dit : « C’est pour nous ».
Comment avez-vous vécu l’ultime pénalité de cette rencontre ?
Je suis descendu. Je voulais la voir en face. De toute façon, je ne pouvais pas faire autre chose. Maxime Lucu était aussi chaud pour la taper. Les deux étaient bouillants mais Thomas Ramos a gardé la main. Bravo à lui.
Ce Tournoi des 6 Nations vous a-t-il permis de vous affranchir de l’ombre d’Antoine Dupont ?
Je ne veux pas parler des absents. L’enjeu, quand on sélectionne une équipe de France, c’est de parler des présents. Ceux-là ont relevé le défi et ont permis de faire ce que l’on a fait ces huit dernières semaines.
Qu’avez-vous pensé des performances de Nolann Le Garrec ?
C’est un super gamin et il a fait un très bon Tournoi des 6 Nations. (il marque une pause) Vous savez, on était presque gênés d’accueillir dans le groupe France tous ces jeunes dans ces conditions. On leur a dit en quelque sorte : "Bienvenue dans la tempête". Mais Nolann, comme les autres, a été hypersolide. Le potentiel, il l’a et quand la porte s’est entrouverte, il nous a beaucoup apporté.
Ces deux dernières victoires face au pays de Galles et l’Angleterre effacent-elles un début de compétition poussif ?
C’est un super tournoi. Un tournoi d’enfer. Au sens propre comme au figuré. C’était brûlant, il n’y avait pas de répit. On était parfois sur la brèche, parfois sur la cime, parfois sur la tranche… Mais on a été solides, joueurs comme staff. Nous, entraîneurs, on se sentait coupables de faire vivre ces moments-là aux joueurs et on a tout fait pour qu’ils ne durent pas.
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