Rugby Championship - "Tu peux me blâmer, mec, si tu veux" : Jones fait le spectacle après la débâcle de l'Australie

Par Paul Arnould
  • Eddie Jones n'a toujours pas gagné avec l'Australie depuis son retour à la tête de la sélection.
    Eddie Jones n'a toujours pas gagné avec l'Australie depuis son retour à la tête de la sélection. PA Images / Icon Sport
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Rien ne va plus pour la sélection australienne, qui vient de terminer le Rugby Championship à une triste dernière place. Face aux journalistes, le sélectionneur Eddie Jones a fait le show, mais a souhaité s'excuser auprès de ses supporters. 

C'est bien connu, Eddie Jones n'a pas sa langue dans sa poche, et aucun contexte ne semble le changer. Malgré deux défaites en autant de matchs depuis son retour à la tête des Wallabies, le sélectionneur n'avait pas manqué de se payer les Blacks avant le match de Bledisloe Cup. "Il n'y a rien de mieux que de battre la Nouvelle-Zélande parce qu'on sent le pays sombrer. Ce n'est pas seulement le rugby qui coule, mais le pays. C'est toute l'économie qui s'effondre. Le Premier ministre croise les doigts en espérant que les All Blacks gagnent parce qu'il sait que l'économie chutera s'ils perdent." Tout en philosophie et en confiance, Ian Foster lui avait répondu : "Je l'adore, il est ce qu'il est. Il prépare son équipe à sa manière et nous préparons la nôtre".

La suite ? Le terrain a parlé bien entendu, et malgré une bonne première période où en effet, les Australiens furent surprenants dans leur engagement et perturbèrent les hommes en noir de longues minutes durant, les coups du sort (blessure du capitaine Ala'alatoa et de son remplaçant Tupou), l'indiscipline (deux cartons jaunes), une charnière en perdition et des Blacks plus conquérants après la pause, eurent raison de la gouaille légendaire du coach australien. 7-38, l'addition fut salée pour des Wallabies bons derniers du Rugby Championship, et toujours pas victorieux en 2023. Face aux journalistes, Eddie Jones a d'abord tenu à s'excuser auprès des fans, dans des propos rapportés par The Sydney Morning Herald"Je suis très fier de nos joueurs, de la façon dont ils ont travaillé. Ils bossent très dur. Mais nous savons que ce n'est pas suffisant. Je m'excuse auprès de tous les supporters, ce n'est pas suffisant. C'est ma faute, j'en prends la responsabilité."

Auteur d'une prestation délicate, le jeune ouvreur Carter Gordon a été défendu par son entraîneur : "Je pense qu'il est le meilleur jeune 10 d'Australie. Richie Mo'unga, si vous regardez ses 45 premiers tests, il y a eu aussi des hauts et des bas"
Auteur d'une prestation délicate, le jeune ouvreur Carter Gordon a été défendu par son entraîneur : "Je pense qu'il est le meilleur jeune 10 d'Australie. Richie Mo'unga, si vous regardez ses 45 premiers tests, il y a eu aussi des hauts et des bas" ActionPlus / Icon Sport

Il a ensuite répondu à un journaliste qui faisait référence à la courte défaite des Australiens l'année dernière dans un match légendaire. Sortez les pop-corn, le "sorcier" était en forme : "Je ne pense pas que l'on puisse comparer. Ce qui a changé, c'est l'entraîneur. Donc encore une fois, tu peux me blâmer, mec, si tu veux. Si tu veux le titre : "Le problème, c'est Jones", utilise-le. Je serai heureux que tu l'utilises, mon pote." Sur les réseaux sociaux après la défaite, de nombreux messages de critiques ont visé Eddie Jones, certains supporters estimant que la sélection avait régressé depuis le limogeage de Dave Rennie en janvier 2023.

"L'horloge tourne, mais nous avons encore assez de temps"

S'il a l'habitude de cristalliser l'attention, les sorties médiatiques de Jones ont souvent pour but d'éloigner journalistes et grand public du fin fond du problème, c'est-à-dire du niveau affiché par son équipe nationale. Ce fut le cas avec le XV de la Rose, au moment où les résultats commencèrent à baisser. C'est sensiblement la même stratégie avec l'Australie depuis plusieurs semaines. Au sujet du terrain, l'Australien, par excès de zèle, communication ou folie, ne s'est pas montré inquiet outre mesure malgré la lourde défaite des siens. "J'ai vu une équipe cohérente et connectée, qui savait comment elle voulait battre la Nouvelle-Zélande. Mais nous n'avons pas été assez bons pour convertir cette pression en points. Ensuite, nous avons été un peu bousculés, et les blessures sont arrivées. L'horloge tourne, mais nous avons encore assez de temps." 

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Un discours que son joueur Angus Bell comprend et défend (on peut le comprendre) : "C'est un Australien fier, et il nous pousse à nous améliorer. Et nous nous améliorons, dans certains aspects. Nous devons juste reproduire ces 20 premières minutes." Les Australiens affronteront les Blacks pour le deuxième match de la Bledisloe Cup le week-end prochain, avant de défier les Bleus le 27 août prochain pour le dernier match de préparation du XV de France. On a hâte de savoir ce que nous prépare Eddie Jones... 

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Les commentaires (2)
chtibigor Il y a 8 mois Le 31/07/2023 à 18:27

A force de se planter sur tout ce qu'il dit ou qu'il entreprend, E Jones va nous sombrer en dépression. Son sourire et son humour totalement décalés ne sont pas bons signes.

Benrugbylover Il y a 8 mois Le 31/07/2023 à 16:26

L'arrogance habituelle d'Eddy Jones...un peu d'humilité ne lui ferait pas de mal...