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Challenge Cup - "Et à la fin, c’est Clermont qui perd", le commentaire général de Sharks - ASM

Par Marc DUZAN
  • Giorgi Beria et ses coéquipiers clermontois peuvent s’en vouloir : ils avaient au bout des doigts une victoire contre ces Sharks de Durban, et par conséquent une place en finale de Challenge Cup. Photos Icon Sport
    Giorgi Beria et ses coéquipiers clermontois peuvent s’en vouloir : ils avaient au bout des doigts une victoire contre ces Sharks de Durban, et par conséquent une place en finale de Challenge Cup. Photos Icon Sport PA Images / Icon Sport - Gareth Fuller
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Battus à Londres, Fritz Lee et ses coéquipiers ont pourtant dominé les Sharks et leurs dix champions du monde dans tous les secteurs de jeu. Cette défaite encourageante, comme on dit souvent, sera-t-elle le fondement d’un quelconque renouveau ?

Franchement ? Cette demi-finale de Challenge Cup nous laisse en bouche un goût étrange. Celui d’avoir assisté, déjà, à un match plaisant, échevelé par moments et ne ressemblant finalement que très peu à ce que l’on est en droit d’attendre d’une rencontre de phase finale, ou d’un truc "à la vie, à la mort", comme dit le clicheton. Car où a-t-on vu, nom d’un Boer, qu’une demi-finale entre Français et Sud-Africains, fringants ambassadeurs du combat d’avants et de la sauvagerie qui va avec, délivre sa première mêlée au bout de trente-cinq minutes ? Et depuis quand, sacrebleu, Clermont n’avait plus perdu un match de phase finale qu’il aurait dû cent fois gagner ? Parce qu’on veut bien aborder aujourd’hui la problématique par tous ses aspects, on en revient toujours à la même conclusion : cette équipe sud-africaine, pourtant lestée de dix champions du monde au coup d’envoi, ne nous a pas fait une impression délirante, samedi après-midi. Au vrai, les statistiques communiquées par l’EPCR attestent même que les coéquipiers de Lukhanyo Am, face à la bien maigre affluence du Stoop Stadium, ont manqué la bagatelle de quarante plaquages face aux Jaunards…

Malgré 13 points d'avance à l'heure de jeu, Clermont échoue d'un petit point en demi-finale de Challenge Cup face aux Sud-Africains des Sharks...

Le compte rendu > https://t.co/hbl3MroNFK pic.twitter.com/MiYK2oE7Se

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 4, 2024

Quarante plaquages, nom d’un homme ! Soit quarante opportunités offertes aux bougnats d’avancer de quelques mètres ; ce qui, dans un sport d’occupation comme le nôtre, vaut quelques pièces d’or, convenez-en. Mais si c’était tout, bonne mère ! À Londres, les gonzes de Christophe Urios ont dominé tous les duels ou presque (quarante et un défenseurs battus), déchiré cette défense aux abois sur chacun de leurs lancements de jeu (douze franchissements), repoussé tous les mauls pénétrants construits par les Sharks, volé trois ballons à l’alignement mené par Eben Etzebeth et poussé trois fois à la faute une mêlée où cohabitaient pourtant trois Springboks, à savoir Ox Nché (lire ci-contre), Bongi Mbonambi et Vincent Koch. En conférence de presse, le coach des Sharks, John Plumtree, le reconnaissait d’ailleurs volontiers : "Nous avons commis une première mi-temps très décevante : nous avons donné beaucoup trop de munitions à nos adversaires, avons parfois flanché en mêlée et égaré plusieurs ballons importants sous les renvois." Mais alors, dear John ? "Notre équipe a du caractère, de l’orgueil et a su le prouver, samedi : les Sharks peuvent être fiers de leur performance." Ouais… Façon de parler, quoi…

Jurand, Kremer, Béria : les raisons d’y croire

Ainsi donc, Clermont ne verra pas Tottenham. Ainsi donc, l’ASMCA ne sauvera pas une saison jusqu’ici erratique par un titre de champion d’Europe. Et à vrai dire, tout ça fout les boules à Christophe Urios : "Ça sentait la mort dans les vestiaires, après le match… C’est dur pour les joueurs… On voulait gagner cette Coupe d’Europe et aujourd’hui, je reste convaincu que le vainqueur de cette demi-finale remportera fin mai (face à Gloucester, N.D.L.R.) la compétition." Si la place de Jaude ne fêtera pas de titre cette année, on le doit probablement à la crasse indiscipline qui caractérisa la première mi-temps des Auvergnats, le chapelet de fautes commises par Tomas Lavanini (celui-ci fut d’ailleurs remplacé à la mi-temps) et consorts ayant offert au buteur d’en face (Siya Masuku), vingt-deux points et 100 % face aux perches, l’occasion de prouver qu’il reste, malgré une animation offensive un rien poussive, l’un des artilleurs les plus précis du continent africain.

Si l'ailier a inscrit un doublé et a été dans tous les bons coups, l'ouvreur a loupé 5 points au pied qui ont fait la différence dans cette courte défaite 32-31...

Les notes de Clermont > https://t.co/GJfkWyzKLx pic.twitter.com/mwASnpFKTo

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 4, 2024

Au bout du bout, cette défaite qui "sent la mort" n’a pourtant rien d’une fin en soi. À Londres, et face à quelques-uns des meilleurs rugbymen de la planète, la bande à Urios a en effet prouvé qu’elle valait davantage que cette onzième place un brin maussade, en championnat. "Face aux Sharks, poursuivait Christophe Urios, nous avons montré un bon niveau de jeu. C’est à mes yeux notre vrai niveau de jeu, celui que nous devrions avoir tout le temps." Un coup conquérants et l’autre soumis depuis le début de la saison, les coéquipiers de Fritz Lee ont samedi fait honneur aux phases finales de la compétition transcontinentale et à ce jeu-là, ils sont quelques-uns à avoir renversé la table, outre Manche. On pense d’abord ici à Joris Jurand (lire par ailleurs), auteur d’un doublé et d’un match en tout point surprenant, eu égard à ses passables performances, depuis le début de la saison.

Il n’est pas le seul : au Stoop Stadium, Giorgi Beria, hyperactif pendant quatre-vingts minutes (!), a probablement fait un peu plus regretter son prochain départ pour Perpignan à ses dirigeants ; Peceli Yato, sur courant alternatif depuis des semaines, a secoué les Sud-Africains en tous sens quand Marcos Kremer ou Léon Darricarrère ont fait davantage que regarder les Springboks dans les yeux. Dès lors, l’effectif auvergnat serait-il moins pauvre que ne veulent bien le faire croire ses détracteurs ? Et y a-t-il une vie, à Clermont, dès lors que George Moala et Alivereti Raka manquent à l’appel ? C’est en tout cas ce que prêche à l’envi Christophe Urios : "Notre équipe ne peut pas se reposer sur des individualités. Ça ne marche pas, ça. Aujourd’hui, Joris Jurand et d’autres ont montré que le collectif clermontois était fort. Je refuse qu’on pense que Clermont se limite à Alivereti Raka et George Moala. Si c’était le cas, on aurait déjà plié boutique." Et on aurait été quelques-uns à le regretter, mon bon monsieur…

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Les commentaires (1)
Nico6469 Il y a 12 jours Le 06/05/2024 à 14:40

Seulement 5500 spectateurs pour une finale de Coupe d'Europe !!!!!! Il ne faut plus donner de finales aux anglais!!!! C'est de la confiture donnée aux cochons !!! Quasi scandaleux!!!!