Top 14 - Les data, c’est leur dada (1/3). Comment Pau met à profit sa cellule "data"
C’est un outil prédominant dans le rugby moderne mais, au-delà des éléments de communication et des effets de mode, en quoi les data aident réellement à la performance au quotidien.
Ils sont maintenant omniprésents. Ils permettent de tout expliquer, la défaite comme la victoire. Les chiffres sont implacables, même s’ils peuvent être agaçants dans la bouche de Fabien Galthié pour expliquer la défaite en quart de finale d’une Coupe du monde. Et c’est pourtant avec des chiffres que le sélectionneur a défendu l’importance de la fameuse data dans le rugby moderne en novembre dernier, lui qui tente maintenant de représenter en graphique les émotions des joueurs pendant le match : "J’entends ce débat sur les datas, qui est devenu presque caricatural. Quand tu passes de 33 % à 80 % de victoires, c’est que tu as réussi à modifier quelque chose qui était ancré depuis dix ans." La data est un facteur qui aide aux changements comme l’explique Sébastien Piqueronies, le manager de la Section paloise qui nous a ouvert les portes de sa cellule "data" pilotée par Briac Pouyé et Geoffrey Cottereau.
Derrière les entraîneurs, ces hommes de l’ombre sont pourtant au cœur de la réflexion au sein de chaque équipe car le champ d’action est très large comme l’expliquait Nicolas Buffa, responsable de l’analyse de la performance du XV de France juste avant la dernière Coupe du monde : "Il y a plusieurs métiers à l’intérieur de la cellule. Il y a les analystes vidéo, sur l’image, la stratégie rugby, etc. Mais on met un apport dans le staff, à plein temps, d’un "data scientist". Et quatre personnes de plus par une société extérieure. L’évolution, elle est là. On a pris un ingénieur en analyse de données pour nous aider à traiter la donnée. C’était en 2021 et ce fut vraiment la grosse révolution, un changement clair."
Un ingénieur est aussi venu renforcer le staff palois. Il faut savoir "coder", créer des algorithmes pour gérer des données toujours plus nombreuses. Pour Geoffrey Cottereau, préparateur physique de formation ayant délaissé le terrain pour passer la globalité de son temps derrière un ordinateur, les possibilités sont infinies : "Avec deux ou trois personnes de plus pour effectuer le même travail ça ne serait pas de trop car on peut toujours creuser plus loin. Sur les dix dernières années, ça grandit super vite et le challenge est de rester toujours à jour et même d’avoir de l’avance sur ce qui se fait. L’important est d’être novateur, en cherchant ce qui se fait ailleurs, à l’étranger mais aussi dans d’autres sports."
Arrivée de l’intelligence artificielle
Le terrain de jeu est infini et tous les staffs cherchent ainsi la donnée qui va permettre de progresser dans tous les secteurs. Les chiffres sont toujours plus nombreux, notamment avec l’arrivée des ballons intelligents, des protège-dents connectés. Il faut maintenant savoir les exploiter. C’est le grand défi de tous les clubs car il est presque devenu impossible de traiter l’ensemble des données ; comme l’avoue Anthony Anno, analyste de la performance à Toulon.
"Nous sommes dans l’incapacité de surveiller les milliers de données que peut délivrer le GPS. C’est humainement mission impossible d’analyser 400 colonnes de chiffres par joueur, par exercice, par ligne toutes les 0,1 seconde." C’est la promesse de l’arrivée de l’intelligence artificielle espère Geoffrey Cottereau : "Cela va nous aider à traiter des gros volumes de données car nous cherchons toujours à effectuer le meilleur croisement des données." Voici déjà comment la data est présente dans au quotidien dans les clubs professionnels.
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