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6 Nations féminin - "Avoir des responsabilités me motive plus qu’autre chose" souligne Gabrielle Vernier (XV de France féminin)

  • 6 Nations féminin - Gabrielle Vernier sera à nouveau titulaire avec les Bleues face à l'Écosse.
    6 Nations féminin - Gabrielle Vernier sera à nouveau titulaire avec les Bleues face à l'Écosse. Icon Sport - Hugo Pfeiffer
Publié le Mis à jour
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Promue capitaine de son équipe de Blagnac et intégrée au groupe des leaders du XV de France Féminin, la centre de 26 ans évoque son épanouissement en tant que personne et leader de ses équipes. Elle parle aussi de son association avec la Girondine Nassira Kondé, ainsi que la nouvelle venue Kelly Arbey, la (très) jeune ailière qui présente une maturité physique impressionnante.

Le XV de France Féminin a annoncé la couleur en voulant développer un rugby très offensif mais a commis beaucoup de fautes de main contre l’Irlande. Comment avez-vous orienté votre semaine ?

Nous voulons garder le même état d’esprit, mais nous devons gagner en précision. On ne veut plus se jeter les ballons sur la tête comme on l’a fait. Pour autant, on ne veut rester sur cette lancée et on ne veut pas calmer le jeu, même si nous sommes bien conscientes que les mauvaises conditions climatiques annoncées devront nous conduire à nous adapter.

Compte tenu du mauvais bilan du WXV, du fait qu’il s’agissait d’un premier match et du temps réduit dont vous avez disposé, on pouvait imaginer que vous alliez plutôt réduire le jeu…

C’est vrai, mais nous avons tiré les enseignements du WXV. Plusieurs jeunes joueuses sont arrivées pour cette compétition, elles avaient besoin de temps de s’adapter. Deuxièmement, je pense qu’on s’est toutes remises en question en club et sur notre façon de travailler. Enfin, l’osmose qui règne au sein du groupe en dehors du terrain doit se ressentir dans le jeu. Comme la vie de groupe se passe très bien, on prend du plaisir à jouer ensemble, à déplacer le ballon et à jouer debout.

Étiez-vous frustrée du rugby que vous avez proposé au WXV ?

Oui. Il suffit de revoir notre dernier match contre les Canadiennes : on a passé notre temps à faire des petits tas, sans jamais exploiter la largeur du terrain comme on peut savoir le faire. C’est comme si on avait oublié tout ce que l’on savait faire durant cette compétition. On n’utilisait pas nos armes qui sont d’exploiter la largeur, mettre de la vitesse, avoir des avants percutantes et qui se déplacent… On l’a moins retrouvé sur les deux derniers matchs du WXV. C’est bien d’avoir retrouvé ces armes dès le premier match contre l’Irlande.

Les Françaises s'étaient notamment inclinées face au Canada lors du dernier WXV.
Les Françaises s'étaient notamment inclinées face au Canada lors du dernier WXV. Icon Sport

Vous vous êtes donc fait la promesse "d’oser jouer", votre nouveau leitmotiv…

On se retrouve beaucoup là-dedans c’est vrai. Après, on sait qu’on ne peut pas tout oser. Ce serait complètement débile de penser ça. On sait que les matchs se gagnent avec un jeu réfléchi, où l’on ne fait pas n’importe quoi. Mais ce leitmotiv est idéal sur ces deux premiers matchs. Il va nous aider à lancer notre Tournoi. Petit à petit, on va peaufiner notre jeu et devenir plus stratégiques. Pour l’instant, on veut exploiter au maximum notre potentiel offensif.

Quels autres enseignements avez-vous retirés de l’Irlande ?

Nous n’avons pas été assez efficaces dans les zones de marque. On a travaillé là-dessus cette semaine aussi. Nous étions satisfaites de notre conquête ainsi que de nos lancements de trois-quarts, mais on doit mieux jouer nos surnombres.

Que savez-vous de l’Écosse ?

Devant, l’Écosse ressemble assez à l’Irlande avec des gabarits solides mais qui jouent beaucoup plus. Les Écossaises font davantage de passes que les Irlandaises et s’appuient sur un triangle arrière redoutable. Les deux ailières et l’arrière vont très vite et gagnent beaucoup de duels. Il faudra se méfier d’elles.

La ligne de trois-quarts a connu quelques remaniements…

Pas tant que ça, si on regarde bien. On a l’habitude de jouer ensemble avec Pauline (Bourdon-Sansus) et Lina (Queyroi). Nassira (Kondé) était déjà là au WXV, Marine (Ménager) et Emilie (Boulard) ont beaucoup d’expérience. En revanche, Lina Tuy et Kelly Arbey viennent d’intégrer le groupe. Elles se sont vite adaptées…

Gabrielle Vernier n'est pas dépaysée aux côtés de Lina Queyroi (à droite).
Gabrielle Vernier n'est pas dépaysée aux côtés de Lina Queyroi (à droite). Icon Sport - Hugo Pfeiffer

Quel regard portez-vous justement sur Kelly Arbey, qui possède une impressionnante maturité physique pour son jeune âge ?

Elle a un gabarit hors-norme. Elle est plus solide que n’importe quelle trois-quarts, à la musculation elle soulève plus que nous toutes… On pourrait la comparer à une avant ! Elle a des capacités physiques exceptionnelles, j’ai rarement vu une athlète comme ça derrière. Elle est jeune, elle doit gagner de l’expérience en appréhendant le haut niveau mais elle va se bonifier avec le temps. En tout cas, elle part sur des bases physiques hors-norme pour son âge.

Avez-vous pris vos marques avec Nassira Kondé ?

Cela va beaucoup mieux qu’au WXV. On ne se connaissait pas, on avait besoin de prendre nos marques. Là-bas, on a manqué de timing et de coordination. C’est normal, cela ne se fait pas en un coup de baguette magique. Au fur et à mesure des entraînements on trouve nos timings, on communique mieux. Cela va être de mieux en mieux.

Vous avez été nommée capitaine de Blagnac cette saison, qu’est-ce que cela vous a apporté ?

Beaucoup de fierté, d’abord. Je me donne tous les week-ends pour ce club. Ce sont des responsabilités mais surtout énormément de fierté. Je suis heureuse de voir que l’on me fasse confiance pour mener les filles, pour parler à un groupe et avoir des responsabilités sur un terrain. J’ai profité à fond de tous les matchs cette semaine et le fait d’avoir des responsabilités me motive plus qu’autre chose.

Vous en avez davantage en équipe de France également, où vous avez intégré le groupe des leaders…

C’est hyper important de se sentir impliquée dans l’équipe et d’y apporter son expérience. Mine de rien, cela fait six ans que je suis en équipe de France. Je suis heureuse de pouvoir prendre pleinement part aux décisions, à la vie de groupe, au jeu que l’on veut produire. Pour moi, c’est de la reconnaissance mais il faut aussi savoir se montrer à la hauteur de ces responsabilités.

Humainement, vous vous voyez grandir en tant que joueuse et femme ?

Si je regarde six ans en arrière pour ma première sélection, je vois une personne totalement différente. Je n’avais pas autant confiance en moi, j’appréhendais les matchs différemment… L’expérience permet de prendre du recul sur les choses. Là, j’essaye de savourer chaque instant en équipe de France car quand je vois les « vieilles » qui ont pris leur retraite, je me dis que je suis plus de ce côté que de l’autre ! C’est énorme tout ce que l’on vit quand on joue pour le XV de France. Et en tant que femme, c’est sûr que ma carrière sportive m’a appris beaucoup de choses. Maintenant, je dois prendre soin des jeunes joueuses par exemple. On apprend beaucoup sur soi, sur la vie en groupe et sur la vie en général !

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