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XV de France - Grégory Alldritt : "Si Antoine Dupont doit redevenir capitaine, ça ne me posera aucun problème"

  • Antoine Dupont et Grégory Alldritt lors d'un entraînement de l'équipe de France
    Antoine Dupont et Grégory Alldritt lors d'un entraînement de l'équipe de France Icon Sport - Anthony Dibon
  • Grégory Alldritt après le succès de la France face à l'Angleterre dans le Tournoi 2024
    Grégory Alldritt après le succès de la France face à l'Angleterre dans le Tournoi 2024 Icon Sport - Andrew Matthews
Publié le Mis à jour
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Le numéro 8 Grégory Alldritt revient sur l’ascenseur émotionnel qu’a été le Tournoi au cours duquel il était capitaine, se projette sur les défis de la fin de saison rochelaise et fait une déclaration d’amour à son club, avec qui il est désormais lié jusqu’en 2029.

Comment êtes-vous ressorti de ce Tournoi fait de hauts et de bas ?

On peut dire que l’on a alterné le bon et le moins bon, effectivement. Mais à mes yeux, le plus important est que l’équipe n’ait pas perdu le cap. Personne n’a lâché dans la difficulté. Le groupe est resté soudé et a continué de travailler dur pour, au final, terminer sur cette double belle note face au pays de Galles et à l’Angleterre. Personnellement, ça a été une nouvelle grosse phase d’apprentissage. Ça m’a encore endurci. Il faut voir le côté positif…

À quoi faites-vous référence quand vous parlez de phase d’apprentissage ?

À la situation dans laquelle l’équipe était. Il y avait beaucoup d’attentes autour de nous. Les gens ont été déçus, dans un premier temps, et nous avons été critiqués, ce qui était normal au regard de nos performances. Il nous a fallu traverser tout ça, avec de la remise en question, de l’échange…

C’était une sacrée épreuve pour votre deuxième capitanat, le premier dans une compétition officielle. Comment la situation vous a-t-elle impacté ?

Le fait d’être capitaine a fait que j’ai été un peu plus mis en lumière mais ça n’a pas bouleversé ma façon d’être au quotidien. Je suis resté le même. La fierté et la responsabilité liées à ce rôle étaient encore plus grandes dans un tel contexte car c’est dans ces moments que l’on se forge. L’adversité ne me fait pas peur, au contraire. J’aime les challenges. Il y en a eu plusieurs et des costauds à relever sur cette période. C’était haletant, il n’y a jamais eu de répit. Le groupe a connu des Tournois plus beaux, notamment avec le grand chelem, mais, en termes d’intensité émotionnelle, collective et sportive, cette édition a été très forte à vivre.

Le traumatisme du Mondial n’était visiblement pas complètement évacué. Était-ce, avec le recul, un mal nécessaire dans votre reconstruction ?

Ce Tournoi n’a pas ressemblé à ce qu’on avait prévu ni espéré. Si on avait pu s’éviter de prendre cette voie, on l’aurait fait. Mais, oui, il faut voir cette période comme une étape qui nous a fait grandir. Je suis persuadé que tout ce qu’on a vécu, cette saison, et la manière dont on a su se relever nous aidera pour l’avenir.

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Personnellement, vous avez eu cette blessure en Écosse qui vous a freiné dans votre élan. On sait, en plus, que vous aimez avoir du rythme pour être pleinement performant…

Le Tournoi passe tellement vite qu’on voudrait ne rater aucun match. J’ai manqué celui de l’Italie, en plus. Il y avait beaucoup de frustration de le vivre depuis les tribunes. C’était dur d’être impuissant au vu du scénario. Mais cette période m’a aussi permis de bien travailler et je sens que j’ai progressé physiquement par rapport au début du Tournoi. Après ma coupure, j’avais peut-être besoin de ça, de me développer. J’espère que ce sera bénéfique. Maintenant, il me faut enchaîner et le faire intelligemment.

Pourriez-vous participer à la tournée d’été ?

Ça dépendra surtout des performances du club. J’espère que je ne pourrai pas prendre l’avion pour l’Argentine, ce serait une bonne nouvelle en un sens (sourire).

Avez-vous eu un débriefing avec Fabien Galthié au terme du Tournoi ?

Il n’y en a pas eu. Après l’Angleterre, tout s’est enchaîné très vite. Chacun a repris sa vie, j’ai rebasculé sur la fin de saison en club. Mais oui, peut-être qu’il faudra se poser à un moment donné pour débriefer le Tournoi rugbystiquement, déjà, et par rapport à mon rôle de capitaine, ensuite.

Grégory Alldritt sous le maillot de la Rochelle
Grégory Alldritt sous le maillot de la Rochelle

Savez-vous qui sera le capitaine du XV de France à moyen terme, au-delà de la tournée en Argentine ?

Le sujet n’a pas été évoqué en tout cas. Vous savez, il n’y a pas d’affaire d’ego au sein de cette équipe de France. Si Antoine doit redevenir capitaine, ça ne me posera aucun problème. Tout ce qui compte, c’est que l’équipe gagne. J’ai toujours tout mis en œuvre pour mener à bien cet objectif et je continuerai à donner autant, quel que soit le capitaine.

Vous l’aviez été à Nantes en match de préparation pour la Coupe du monde mais on imagine qu’être capitaine dans le cadre du Tournoi devait être encore plus fort…

Je me souviens quand Fabien m’avait appelé pour m’annoncer son choix… C’était une très belle marque de confiance et un grand honneur. Je l’ai vécu à 300 %. C’était sublime.

La suite de votre saison s’écrira avec La Rochelle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est indécise au regard de votre situation comptable…

On entre dans la période de l’année qui commence à devenir intéressante et excitante : il y a des points précieux à prendre en Top 14 et puis il y aura ce match en Afrique du Sud qui va marquer le début des phases finales (le samedi 6 avril, au Cap, N.D.L.R.). À partir de là, soit on continue, soit on s’arrête… On est capables du meilleur comme du pire. Notre plus gros ennemi, on le connaît : c’est nous-mêmes. Il faut qu’on atteigne de nouveaux standards et qu’on les maintienne. Sinon, on risque d’avoir de la frustration en fin de saison…

Vous êtes seulement sixièmes en championnat et la voie des demi-finales de Champions Cup passera par l’extérieur : cette saison, la double conquête sera encore plus rude que lors de saisons passées…

Effectivement, ça va être d’autant plus compliqué que l’on ne dispose pas en Top 14 d’une avance, comme les années précédentes, qui nous permettra de lâcher certains matchs. Ce sera différent mais il va y avoir de nombreux retours de blessures dans les semaines à venir. On aura des joueurs frais et un effectif plus costaud. Ce sera grâce à cette profondeur d’effectif que l’on pourra être compétitif sur les deux tableaux. Car on veut tout jouer à fond, la question ne se pose même pas.

Ça fait partie des matchs qui nous ont laissé le plus de frustration cette saison.

Pour l’heure, on n’a pas encore retrouvé le Stade rochelais clinique et tueur des années passées… Qu’est-ce qui peut l’expliquer ?

Les nombreuses blessures ont compliqué notre saison, encore en ce moment (Wardi, Bourgarit, Skelton et Kerr-Barlow sont notamment indisponibles), même s’il ne faut pas s’en servir comme d’une excuse, d’autant que d’autres éléments ont pris le relais. Le groupe travaille actuellement très fort pour retrouver sa précision dans les zones de marque, c’est crucial. À nous de prendre les choses en mains sur le terrain. Ce n’est pas une question de confiance en tout cas car il y a des week-ends où on le fait très bien.

Le premier match de phases finales sera en Afrique du Sud, où aucune équipe européenne n’a encore gagné… Après le Leinster à Dublin, voilà une autre ligne honorifique à ajouter à votre palmarès…

C’est un super challenge à relever, d’autant plus dans cette compétition que l’on adore. En plus, les Sud-Africains n’ont pas eu de compétition internationale cet hiver et ils ont pu faire en sorte de se préparer physiquement pour être le plus prêt possible. On sait à quoi s’attendre.

Vos partenaires avaient prouvé, en décembre, que ce défi était tout sauf inatteignable en s’inclinant d’un point après la sirène (21-20), sur la pelouse de ces mêmes Stormers…

Ça fait partie des matchs qui nous ont laissé le plus de frustration cette saison. Il était largement à notre portée. Il faut garder ce genre de rencontres en tête afin de bien en retenir la leçon.

Cette saison, on a le sentiment que vos rivaux se préparent en conséquence pour contrer votre puissance devant. Le percevez-vous ainsi ?

Quand ils nous affrontent, on sait que les adversaires veulent se comparer à notre pack. C’est un révélateur pour eux. En un sens, c’est hyperflatteur pour nous. Après, j’estime qu’on a des joueurs de classe mondiale, je pense à Uini (Atonio), à Will (Skelton), à Leps (Botia), et ces gars ne sont pas forcément chez les autres équipes. Si ces joueurs sont présents et que l’on est collectivement investi à 100 %, on reste tout de même une grosse menace (sourire).

Ça ne me dérangerait pas d’être le joueur d’un seul club

En février, le Stade rochelais a annoncé la prolongation de votre engagement jusqu’en juin 2029, soit une rallonge de trois ans de votre bail initial. C’est un signe fort de votre part…

C’est sûr que c’est une grosse décision. Elle m’est en tout cas apparue évidente. J’ai tout ce qu’il faut ici pour performer : un club qui ambitionne de constamment évoluer, progresser et qui veut toujours plus gagner ; un public avec une ferveur incroyable, ce qui est la base du rugby à mon sens et je ne pourrai pas jouer s’il n’y avait pas ça ; et, en plus, il y a un cadre de vie qui me correspond. Tout était réuni pour que je reste. Alors, pourquoi changer quand on est bien quelque part ? Je n’avais pas cette volonté d’aller ailleurs juste pour bouger, voir autre chose.

Vous aurez 32 ans en 2029. Vous imaginez-vous dans la peau de joueur d’un seul club professionnel ?

Ça ne me dérangerait pas d’être le joueur d’un seul club. Après, de là à dire que je serai le joueur d’un seul club, je n’en sais rien. Il peut se passer beaucoup de choses d’ici quatre-cinq ans. On verra le moment venu. J’ai toujours dans un coin de ma tête l’idée de faire une saison à l’étranger. Est-ce que je le ferai ? Je ne sais pas. Je ne me bloque sur rien, je profite du moment présent et je verrai comment je me sens au niveau de mon rugby et de mes envies dans quelques années.

En tout cas, au regard de votre évolution et de cette stabilité, on peut dire que vous aviez bien choisi en 2017 en rejoignant La Rochelle…

Je sais que je dois énormément au Stade rochelais et aux différents staffs qui se sont succédé. Je ressens une grande reconnaissance. J’ai une grande confiance dans ce club et je pense que c’est réciproque. C’est ce qui fait que ça marche.

En parallèle, une dizaine de vos partenaires et non des moindres ont aussi signé de nouveaux contrats…

Je trouve ça top. Et ça envoie un super message : celui d’un club qui veut rester compétitif, qui croit en ses joueurs et se donne les moyens de ses ambitions futures.

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Les commentaires (6)
Djive-ST Il y a 29 jours Le 29/03/2024 à 00:22

Je reste un peu surpris qu'à la fin du tournoi il n'y ait pas eu de débriefing du staff avec les joueurs !

Vivelachampionscup Il y a 29 jours Le 28/03/2024 à 16:38

Mouai..

pasali Il y a 29 jours Le 28/03/2024 à 21:44

C'est du rugby pas du foot

Manuel Il y a 29 jours Le 28/03/2024 à 16:06

Ce serait dommage de redonner le capitanat à Dupont. Laissons le à ce qu'il fait de mieux , analyser les défenses pour les détruire, au lieu de palabrer avec l'arbitre en frangliche!

mamate Il y a 29 jours Le 29/03/2024 à 09:57

je suis d'accord avec toi