6 Nations 2024 - "Lâchez nous la grappe !" : l'opinion du Midol après France - Italie
Souvent dénigré pour son côté Old School, le Tournoi des 6 Nations reste un monument parmi les compétitions internationales. Un rendez-vous unique, décalé et "rustique", où tous les matchs sont d'abord marqués par l'apreté du combat. Pour l'avoir oublié, le XV de France s'est encore perdu face à l'Italie. Son match nul (13-13) relève du miracle mais il incarne finalement toute la beauté du Tournoi. Il nous reste au moins ça...
A tous ceux qui se plaignent régulièrement du Tournoi (comme des autres compétitions sportives dites historiques, d'ailleurs) et à tous les doux rêveurs prêts à réinventer le rugby en créant des compétitions plus loufoques les unes que les autres : lâchez nous la grappe et passez votre chemin.
Allez donc voir ailleurs si l'argent coule à flots. Et laissez nous déguster notre bon vieux Tournoi. Ce mastodonte certes poussiéreux, parfois surrané, mais tellement fidèle à ce qu'est le rugby depuis deux siècles : un sport de combat individuel et collectif ; un affrontement imprévisible et incertain, l'équilibre fragile entre deux éléments indispensables : le courage et de l'intelligence.
Au vrai, rien ne ressemble véritablement à un match du Tournoi et ce France-Italie n'a pas dérogé à la règle, comme les deux précédentes sorties des Bleus face à l'Irlande et l'Ecosse avaient été fidèles à la légende.
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A Villeneuve d'Asq, nous avons vécu un vrai France-Italie : un match brouillon, sombre, acharné et marqué par l'indiscipline. Un match d'abord largement dominé (42% du temps passé dans les 22 mètres italiens en première mi-temps) avant d'être vendangé. Un match totalement à l'opposé de la balade tricolore (60-7) livrée pendant la dernière Coupe du monde quand les hommes d'Antoine Dupont n'avaient fait qu'une bouchée de leurs adversaires. Cette fois, les partenaires de Charles Ollivon ont été transparents, chahutés par la vaillance italienne autant que par leurs propres doutes et incohérences.
Il faut croire que le Tournoi, tel un songe en hiver, a le don pour gommer les différences en nous ramenant systématiquement aux vertus du combat, à la fierté des hommes et à l'orgueil de leurs adversaires. Basique, certes, mais suffisant pour nous offrir un match nul qui, s'il ne restera pas dans les mémoires pour la qualité du rugby pratiqué fait déjà partie de l'histoire.
Il faut croire enfin que ce XV de France, malgré tous les beaux discours d'après-victoire en Ecosse n'est pas guéri du Mondial. Il souffre toujours d'un manque de confiance, peine à remplacer ses absents (dont Dupont) autant qu'à se régénérer physiquement et à trouver une vision pour son avenir. Plus que tout, il n'y voit pas clair dans son rugby, faisant le choix de l'ultra puissance mais sans l'assumer véritablement. Car n'en doutez pas : avec Tuilagui, Atonio et autres Tao' brothers dans le moteur c'est sous la pluie qu'il faillait jouer, toit du stade ouvert. Comme au bon vieux temps du Tournoi !
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