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Ecosse - France - François Cros : "On voulait aller chercher la victoire pour Greg"

Par Nicolas Zanardi
  • François Cros (XV de France).
    François Cros (XV de France). PA Images. - Icon Sport.
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C’est au lendemain de la rencontre que l’homme du match François Cros a bien voulu prendre le temps de revenir sur le difficile succès des siens à Murrayfield, marqué par un scenario dingue mais surtout par un véritable esprit de corps des joueurs français, qui avaient de ce point de vue une revanche à prendre sur eux-mêmes...

On dit parfois que la défaite et la victoire sont deux menteuses. Il semble que cela n’ait jamais été aussi vrai qu’après ce France-Écosse…

Cela ne s’est pas joué à grand-chose samedi, mais ça restait un match international joué à l’extérieur, chez une très bonne équipe d’Ecosse, qui l’avait emporté au pays de Galles une semaine plus tôt et arrivait en pleine confiance. Depuis quelques années, personne n’arrive à s’imposer facilement à Murrayfield, on s’attendait donc à un match très serré. On s’était dit qu’en restant à portée de fusil jusqu’au bout, nous aurions forcément une opportunité qu’il s’agirait de saisir… C’est ce qui s’est passé, même si l’issue du match aurait effectivement pu être tragique pour nous. Pour une fois, ça nous a souri, et on va pouvoir construire sur cette victoire, même si elle est controversée.

Dès la fin du match contre l’Irlande, vous et vos coéquipiers avaient évoqué la nécessité de prendre vos responsabilités, notamment dans le combat. De ce point de vue au moins, vous avez répondu présent.

Bien sûr. c’était important de réagir au niveau de l’état d’esprit, car c’est la base de ce sport. On a fait face en équipe. Évidemment, on a encore beaucoup de déchet dans la construction de notre jeu et beaucoup de choses sont moins fluides que ces dernières saison mais au moins, dans l’engagement, on était présent. Cela doit nous servir de base pour avancer tous ensemble.

À ce titre, on a eu le sentiment qu’il s’est passé quelque chose sur le terrain notamment après la sortie du capitaine Greg Alldritt, lorsque les leaders présents sur le terrain ont pris les choses en main. Que vous êtes vous dits, sur le terrain ?

C’est sûr que la blessure de Greg a pas mal impacté. Parce qu’on a perdu notre capitaine à ce moment-là, mais aussi parce qu’elle nous a laissé le temps, pendant qu’on le soignait sur le terrain, pour bien respirer tous ensemble et nous dire quelques mots qui nous ont fait du bien par la suite. C’était un moment crucial, d’autant qu’il avait récupéré une pénalité au moment de sa blessure. Cela nous permettait de repartir de l’avant et d’aller au moins chercher cette victoire pour lui.

On a beaucoup parlé de l’impact de l’absence d’Antoine Dupont en tant que joueur, moins en tant que capitaine. Pendant le Tournoi, ce challenge du leadership n’est-il pas aussi difficile à relever que sur le plan du jeu ?

Je ne sais pas… Il y a tout de même pas mal de leaders au sein de l’équipe. Certes, il manque Antoine, mais d’autres joueurs sont tout de même là. C’est sûr que sur le plan du contenu de notre jeu, les deux premiers matchs n’ont pas forcément été très concluants mais je ne pense pas que l’absence d’Antoine ait provoqué un problème de leadership.

 

Le groupe s’est resserré cette semaine, mais le staff aussi, à l’image d’un Fabien Galthié qui s’est semble-t-il plus que jamais rapproché de ses cadres… Comment l’avez-vous vécu ?

Oui. Après l’échec de la semaine dernière, on s’est tous resserré. Il n’y avait pas de discussion possible : à partir de maintenant, soit on faisait corps et on avançait tous ensemble, soit on commençait à s’éparpiller et on s’éclatait de tous les côtés. Et ça, ce n’était évidemment pas le but de la semaine… L’objectif était de continuer à rester uni, soudé, parce qu’on est tous dans le même bateau.

 

Malgré les difficultés dans tous les secteurs, il a transpiré de ce match une volonté de se faire confiance, à l’image par exemple d’un Jalibert replacé à l’ouverture en défense. N’était-ce pas le plus important ?

Bien sûr. C’est important d’avoir confiance les uns envers les autres, ce n’est que comme ça qu’on avance.

 

À titre personnel, on vous beaucoup vu haranguer vos troupes, notamment après votre passage en numéro 8. Le signe que votre statut au sein de l’équipe évolue, petit à petit ?

Je ne sais pas (sourire). C’est peut-être le scénario du match qui a voulu ça aussi. Plus les minutes défilaient, plus on sentait que le scenario de ce match allait se jouer à un détail près. Dans ce contexte, c’est naturel de vouloir se rassurer et de beaucoup communiquer.

 

Les trentenaires du groupe avaient été remis en question ces derniers jours. Le fait d’avoir démontré de telles ressources mentales est-il la meilleure des réponses ?

La meilleure réponse, c’est toujours le terrain. On est passé à travers la semaine dernière à Marseille mais on est des grands garçons, on sait ce reprendre et c’est ce qu’on voulait faire à Murrayfield. Encore une fois, tout n’était pas parfait mais sur l’état d’esprit et sur l’engagement, il n’y a pas eu photo par rapport à la semaine dernière.

 

Jusqu’à quel point les critiques avaient-elles touché le groupe ? N’y en avait-il pas finalement besoin ?

On n’a pas forcément besoin de ça, non. On est tous des professionnels, on sait reconnaître de nous- mêmes nos erreurs et nos échecs, et on était tous déçu du résultat et du visage que nous avions montré à Marseille. On n’attend pas de lire ce qu’il y a dans les journaux pour faire notre propre autocritique et nous remettre en question.

 

Arrive-t-on encore, en tant que joueur du XV de France, à voir les bons côtés de ces « critiques » ? Vous connaissez probablement des joueurs de Blagnac qui sont aujourd’hui sur le carreau, votre club formateur de Seilh a lui aussi déclaré forfait général cette semaine… Arrivez vous encore, en tant que joueur de l’équipe de France, à vous souvenir que vous restez des privilégiés ?

Bien sûr. On sait tous la chance qu’on a d’être là, à porter le maillot bleu. Il s’agit juste d’en être digne, de prouver qu’on le mérite chaque semaine. C’est une de nos missions, et cela contribue à la fierté de porter le maillot bleu.

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