XV de France - Fabien Galthié, le (re)commencement
S’il sait son totem d’immunité en partie rompu depuis la défaite des Bleus en quarts de finale, le sélectionneur a aussi conscience qu’un bon résultat dès le prochain Tournoi pourrait le maintenir en position de force, dans l’optique de la renégociation à venir de la Convention...
"Je suis sous contrat jusqu’au mois de juin 2028." C’est par ces mots que le sélectionneur des Bleus avait – une heure à peine après la défaite des siens en quart de finale – affiché sa détermination à demeurer à la tête du XV de France, lorsqu’on lui avait demandé si l’élimination pouvait remettre en cause son engagement. Une phrase qui n’était absolument pas, comme certains se sont amusés à l’analyser, une provocation. La meilleure preuve ? Elle est que la semaine suivant le traumatisme que l’on sait, Galthié avait déjà honoré plusieurs rendez-vous avec le président de la FFR Florian Grill et le responsable du haut niveau Jean-Marc Lhermet, actant sa volonté de rebondir. Et il le faudra, très vite… Car si le grand public ne lui tient évidemment pas rigueur d’un échec désormais associé pour l’éternité au nom de Ben O’Keeffe, Fabien Galthié sait bien qu’il ne dispose plus de son totem d’immunité vis-à-vis du milieu, notamment des clubs professionnels. Tout sauf anodin, puisque si l’actuelle convention qui lie la FFR et la LNR court jusqu’à 2027 (protégeant pour l’heure les dates de libération des joueurs et sa méthode des entraînements à 42), celle-ci devrait être très bientôt sujette à négociation, eu égard à la date supplémentaire impliquée en novembre par la création de la Nations Cup à partir de 2026…
Beaucoup de records, peu de titres…
Autrement dit ? Le Tournoi à venir aura, autant sportivement que politiquement, une grande importance. Car lorsqu’il s’agira de s’asseoir à la table des négociations, les représentants de la LNR n’auront évidemment cure du bilan de 79,5 % de victoires de Fabien Galthié en tant que sélectionneur, pas plus que du record de 14 victoires consécutives établi entre novembre 2021 et février 2023, ni de celui des 18 succès de rang à domicile qui s’est achevé face aux Springboks voilà trois semaines, sans parler de la multitude de records individuels qui ont volé en éclats… Bien au contraire, les clubs auront beau jeu de constater que cette écume masque une toute autre réalité en matière de résultats secs, puisque les Bleus n’ont gagné qu’un seul titre en quatre ans (grand chelem 2022) pour trois deuxième place dans le Tournoi, une place de finaliste perdant lors de la Coupe d’Automne 2020 et ce quart de finale de Coupe du monde perdu à Saint-Denis… Voilà pourquoi, lors de cette édition 2024 qui semble particulièrement favorable (avec trois réceptions dont celle de l’Angleterre et d’une Irlande confrontée à un changement de génération), une première place – pour ne pas dire un grand chelem – sera indispensable au boss des Bleus, s’il souhaite prendre part aux négociations en position de force, et continuer d’envisager l’avenir en toute sérénité.
20 ans après, refaire l’exploit de 2004
Le hic ? Il est que, devant l’histoire, les années post-Coupe du monde ne sont pas favorables aux Bleus. Abonnés aux deuxièmes places (1988,1992, 2000, 2020), les Bleus n’ont en effet remporté qu’un Tournoi à la sortie d’une Coupe du monde, en 2004. Une édition d’ailleurs tout à fait comparable à celle qui attend les Bleus vingt ans plus tard, puisqu’elle coïncidait avec le début du deuxième mandat de Bernard Laporte, lequel pouvait s’appuyer sur une ossature d’équipe construite lors du Mondial précédent. À une grosse exception près : l’absence de son demi de mêlée et capitaine… Fabien Galthié, qui venait de prendre sa retraite internationale ! Alors certes, en 2024, Dupont ne sera pas dans le même cas. Reste que ce dernier ne devrait logiquement pas être non plus du prochain Tournoi, en raison de sa participation à la préparation de l’équipe de France à 7 en vue des jeux Olympiques de Paris. À ce titre, voilà vingt ans, un trio de jeunots s’était imposé pour prendre la suite de Galthié, nommés Dimitri Yachvili, Jean-Baptiste Élissalde et Pierre Mignoni. On souhaite à ceux qui assureront l’intérim de Dupont, susceptible de permettre au XV de France de ne plus sombrer dans la dépendance dans laquelle on l’a confusément senti cet automne…
Vous êtes hors-jeu !
Cet article est réservé aux abonnés.
Profitez de notre offre pour lire la suite.
Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de
0,99€ le premier mois
Je m'abonne Déjà abonné(e) ? Connectez-vous
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?