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Coupe du monde de rugby 2023 - Indisciplinés, les Blacks ont subi la pression française

Par Nicolas Zanardi
  • Les All-Blacks lors de la défaite face au XV de France.
    Les All-Blacks lors de la défaite face au XV de France. Sportsfile / Icon Sport
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Entre les 4 pénalités concédées et leurs 44 coups de pied délivrés, les Bleus ont fait tomber deux de leurs records pour vaincre la Nouvelle-Zélande. Il fallait bien ça...

Toute la semaine, ils avaient juré, craché, qu’on ne les y reprendrait plus. Parce que le miracle de la commission de discipline était passé par là, qui avait blanchi le deuxième ligne Scott Barrrett pour ce match d’ouverture, après le carton rouge reçu voilà deux semaines contre l’Afrique du Sud. Sanctionnés à 11 reprises lors du seul premier acte voilà deux semaines et victimes d’une avalanche de cartons qui traduisait autant leur nervosité que leur manque de maîtrise, les Néo-Zélandais avaient promis de s’amender pour l’emporter sur la pelouse du Stade de France. Et on a bien cru, pour tout dire, que ceux-ci allaient y arriver, bien aidés par un trio arbitral incapable de demander la vidéo pour déceler l’en-avant de passe de Ioane sur Telea, dès le retour des vestiaires. Il faut dire que les largesses défensives du XV de France (21 plaquages manqués lors du premier acte) avaient jusqu’alors largement contribué à la domination des Néo-Zélandais, dominateurs sur tous les impacts, mais étrangement incapables de se décoller au score…

La raison de ce manque d’efficience, qui permit aux Bleus de rester dans le match ? Elle réside, principalement, dans l’engagement non maîtrisé des Néo-Zélandais, qui leur coûta à la longue des pénalités. Beaucoup de pénalités. 12 au total, contre seulement 4 en défaveur des Bleus. « On travaille là-dessus avec Jérôme Garcès, pour minimiser nos fautes commises et empêcher les adversaires de venir chez nous facilement, souriait François Cros. Quatre pénalités, c’est du haut niveau et c’est certainement ce qui nous a permis de ne pas paniquer. »

430 mètres gagnés au pied de plus que les Néo-Zélandais

En effet, les coups de sifflet de M. Peyper ont permis à Thomas Ramos et aux Bleus coller au score malgré la domination kiwi, jusqu’à l’estocade plantée par le duo Jalibert-Penaud. « Clairement, la discipline nous a permis dans les temps faibles de rester au contact des Néo-Zélandais et de reprendre la main sur la deuxième partie de match, savourait le sélectionneur Fabien Galthié. C’est difficile d’identifier le secteur faisant la différence. Il y a trois ou quatre cases à cocher pour être en capacité de gagner mais dans celui-ci, la discipline a été essentielle. »


Le plus significatif, dans l’histoire ? C’est que ces pénalités ne sont pas tombées du ciel, mais ont bien été provoquées par les Bleus, que ce soit dans le sillage d’une mêlée conquérante, de plusieurs grattages bien inspirés et d’un jeu au pied implacable (44 ballons bottés, record de l’ère Galthié, pour 1 742 mètres gagnés contre 1 312) et surtout de la frustration des Néo-Zélandais qui, voyant que leur stratégie des chandelles ne payait pas, ont commis plusieurs fautes grossières. « Il faut donner du crédit à la France pour ça, ils nous ont placés sous pression, analysait Ian Foster. Will Jordan a été un peu maladroit sur deux actions aériennes et la deuxième ne nous a pas aidés. Le carton jaune est arrivé à un mauvais moment contre une équipe qui aime exploiter le fond de terrain. La France a su en profiter, nous n’étions pas en mesure de déplacer le ballon comme on le voulait. Ils ont placé la barre trop haut pour nous. »

Preuve que le rugby est un jeu dans lequel la discipline demeure un facteur cardinal, ce que les All Blacks (peut-être mal habitués durant leur domination sans partage des années McCaw) ont probablement eu tendance à oublier, trop confiants en leurs immenses qualités. Ce qu’ils ont payé cher sur la pelouse du Stade de France, pris à leur propre piège par les Bleus…

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