Coupe du monde de rugby 2023 / XV de France - Sekou Macalou, Peato Mauvaka… Les joies de la polyvalence

Depuis le début du mandat, Fabien Galthié et ses adjoints aiment compter sur des joueurs capables d’évoluer à plusieurs postes. Ils l’ont d’ailleurs prouvé à plusieurs reprises, notamment dans la ligne de trois-quarts, puisque Gaël Fickou puis Yoram Moefana – centres de formation et de métier – ont régulièrement été utilisés à l’aile. Et, plus la Coupe du monde approchait, plus le staff des Bleus laissait transpirer l’idée selon laquelle il pourrait donner priorité à certains polyvalents au moment d’arrêter cette fameuse liste des 33 joueurs retenus pour disputer la Coupe du monde. La raison est simple : cela offre un panel de choix plus complet à l’encadrement tricolore.

L’autre intérêt évident étant de servir le banc en 6-2 (six avants et deux trois-quarts), auquel le sélectionneur a donné priorité depuis plus d’un an. Dans cette logique, il avait fait du flanker parisien Sekou Macalou son "finisseur" idéal, lui qui fut rapidement identifié comme un potentiel ailier. Il l’a d’ailleurs prouvé en dépannant à plusieurs reprises en cours de match, avec notamment une prestation XXL contre l’Afrique du Sud en novembre 2022. S’il était apparu moins fringant sur le début du mois d’août, son excellente entrée à Nantes samedi soir a fini de convaincre de l’emmener dans les valises, tant son profil est précieux. La logique semble la même pour Paul Boudehent qui, outre les impressions laissées ces dernières semaines (voir page 3), est considéré comme un éventuel trois-quarts centre en cas de besoin. C’est ainsi qu’il a été testé avec succès au milieu du terrain en fin de rencontre à Saint-Étienne, contre l’Écosse. "On a dû coacher différemment à cause des blessures, avait expliqué Galthié après le match. Thomas Ramos est passé à l’ouverture, Paul Boudehent au centre, c’est bien, on a vu comment on a réagi." Dès lors, sa cote a encore grimpé…

Le remède pour soulager Jelonch

Les blessures, en tous genres, ont d’ailleurs eu un impact renforcé sur la nécessité de s’appuyer sur de nombreux polyvalents. Cyril Baille absent cinq à six semaines ? C’est son pote Dorian Aldegheri, déjà troisième homme à droite de la mêlée qui l’est aussi devenu à gauche le temps du rétablissement, justifiant d’autant plus sa place dans le groupe. Romain Ntamack forfait pour la Coupe du monde ? Nul besoin d’appeler un troisième ouvreur dans le groupe des 42, l’arrière Thomas Ramos jouant ce rôle. Des inquiétudes sur les ischios de Paul Willemse et Romain Taofifenua, les deux propriétaires du numéro 5 ? Thibaud Flament (déjà capable de jouer en troisième ligne comme Cameron Woki) a encore montré à Geoffroy-Guichard, comme face aux Springboks l’automne dernier, qu’il était une alternative crédible dans cette position.

• Lire aussi : Peato Mauvaka, l’homme "atout" faire

Et enfin, une incertitude jusqu’au bout pour Anthony Jelonch ? Pas de soucis, le staff a sorti de son sac son atout Peato Mauvaka samedi soir (voir page 9). Derrière Grégory Aldritt, Jelonch est logiquement appelé à être le deuxième numéro 8 d’envergure du groupe mais il sera encore juste physiquement en début de compétition. Du coup, la bluffante performance de Mauvaka au centre de la troisième ligne, dans la dernière demi-heure, est venue apporter une garantie pour les semaines à venir. Surtout qu’avec Julien Marchand et Pierre Bourgarit, le XV de France n’est pas démuni au talon. En clair, si Galthié s’est permis quelques paris mesurés sur les uns, c’est aussi sur l’autel de la polyvalence des autres.