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XV de France / Coupe du monde 2023 - Les blessures, premiers nuages dans le ciel bleu

  • Cyril Baille fait partie des joueurs sortis touchés à Saint-Etienne pour France-Écosse
    Cyril Baille fait partie des joueurs sortis touchés à Saint-Etienne pour France-Écosse - Patrick Derewiany
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Plusieurs cadres, dont Romain Ntamack, ont été touchés physiquement à Saint-Étienne, face à l’Écosse. Une succession de petites blessures qui se multiplient depuis trois semaines et qui commencent à contrarier les plans du staff des Bleus

Aux 49e et 56e minutes, un même frisson a parcouru les travées de Geoffroy-Guichard, samedi soir. En voyant Cyril Baille allongé au bord de la pelouse puis Romain Ntamack boiter bas, la vision du cauchemar s’est transposée dans la réalité. Et si c’était grave ? Et si c’était la fin avant même le début pour les deux Toulousains ?

Au coup de sifflet final, Fabien Galthié a opté pour une communication minimaliste, comme souvent sur le sujet : "Romain a une petite hyperextension du genou, a-t-il cherché à rassurer, à chaud, sans être alors en mesure d’annoncer si oui ou non son ouvreur allait passer une IRM ni quand. On a préféré le faire sortir. Quant à Cyril (Baille), il aurait une grosse contusion sur le mollet." En deuxième période, Jonathan Danty et Jean-Baptiste Gros ont également été touchés physiquement. Rien de grave, là aussi, si l’on en croit le sélectionneur. Toujours est-il que ces pépins vont l’obliger à repenser ses plans dans les jours, voire les semaines à venir. Dans quelles proportions ? Cela reste à voir, selon les ressentis et au fil des verdicts médicaux (voir page 3). Ces sorties prématurées ont rappelé, comme un avertissement général, cette vérité d’une intolérable cruauté : les blessés d’aujourd’hui sont autant de potentiels forfaits pour la compétition suprême. Ou quand malheurs personnels et accros collectifs peuvent s’associer dans une double peine. De part et d’autre, la liste des foudroyés de l’été s’allonge, lentement mais implacablement : Ken Owens, Allan Alaalatoa, Handre Pollard, Lukhanyo Am, Tommaso Menoncello… Pour le moment, ça n’arrive qu’aux autres.

Romain Ntamack, touché au genou gauche, est au soin avec le staff médical des Bleus
Romain Ntamack, touché au genou gauche, est au soin avec le staff médical des Bleus

"Nous avions une vision, elle a été modifiée"

Sans verser dans le catastrophisme et en attendant de plus amples informations, notamment au sujet de Romain Ntamack, la succession de ce qui ne sont pour l’heure que des frayeurs vient renforcer le dilemme posé à l’encadrement tricolore comme à tous ses homologues étrangers : comment préserver la santé de ses joueurs, les cadres en premiers, tout en leur permettant de monter en puissance en vue du début de la Coupe du monde, dans moins d’un mois ? Les deux points sont cruciaux. "Il y a des baisses de régime mais le rythme viendra avec l’enchaînement des matchs, je n’ai aucun souci à ce niveau", projetait Grégory Alldritt, samedi soir, en vue des prochaines échéances. Mais quel supporter, aujourd’hui, n’a pas la tentation, au fond de lui, de laisser les Dupont, Alldritt et Ollivon en tribunes d’ici le 8 septembre afin de s’éviter toute désillusion, quand bien même nul n’est censé être "irremplaçable" ? Cette solution est la plus sécurisante mais est-elle la meilleure pour autant ? Car même les plus forts ont besoin de jouer. Et en ont envie, aussi.

Les décideurs du XV de France n’ont, quoi qu’il en soit, pas fini de se triturer les méninges pour trouver le bon équilibre entre toutes ces considérations. Qui doit jouer ? Qui a intérêt à se reposer ? Qui pourrait tomber au combat ? "C’est pour ça que 42 joueurs, ce n’est pas de trop vu les objectifs que l’on a, a évoqué le boss pour rappeler l’étendue de ses possibilités. C’est aussi pour ça que lorsque l’on annoncera la liste des 33 joueurs, il y aura des joueurs en "stand-by" qui auront de fortes chances d’être sollicités pendant la compétition. On s’y prépare." Au-delà de la réflexion générale pour choisir les élus du 21 août, l’inquiétude quant aux blessures et la question de la gestion des troupes vont suivre Fabien Galthié et ses collaborateurs jusqu’au 27 août, date du quatrième et dernier test-match estival face à l’Australie : "On s’adapte toujours. Nous avions une vision au départ, mais on l’a modifiée." Contraints, forcés. Pour un staff qui aime tout planifier, tout maîtriser, cette part d’aléas et de risques se pose en élément perturbateur.

Plus l’échéance approche, plus la flèche du temps s’accélère. L’enjeu, déjà, est de taille : pour remporter une Coupe du monde, il vaut mieux passer l’écueil de la préparation sans trop de dommages. Afin que le casse-tête ne se transforme pas en casse-gueule.

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