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Top 14 - Yann Roubert (Lyon) : "On ne l’a pas fait pour le confort des joueurs…"

Par Nicolas Zanardi
  • Yann Roubert, président de Lyon, s'exprime sur la fin de saison agitée de son club, entre barrage de Top 14 sur le terrain puis éviction de Xavier Garbajosa
    Yann Roubert, président de Lyon, s'exprime sur la fin de saison agitée de son club, entre barrage de Top 14 sur le terrain puis éviction de Xavier Garbajosa Icon Sport - Baptiste Fernandez
Publié le Mis à jour
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Pour la première fois depuis l’éviction du manager Xavier Garbajosa et l’annonce de son remplacement par Fabien Gengenbacher, Yann Roubert, président de Lyon, prend la parole et livre ses vérités.

La saison, puis l’intersaison du Lou ont été beaucoup plus mouvementées qu’à l’accoutumée. Comment avez-vous vécu cette période ?

Ma seule hâte, c’est que tout le monde revienne au club, que l’on bascule de nouveau dans la compétition et qu’on ne parle plus que de rugby et de terrain. Que l’on se concentre sur l’essentiel, car la saison qui arrive s’annonce une fois de plus passionnante.

Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre la décision de vous séparer de Xavier Garbajosa, mal comprise par certains d’autant que les objectifs sportifs avaient été atteints ?

Je veux d’abord rappeler ici ma profonde affection pour l’homme qu’est Xavier Garbajosa, et mon respect pour le technicien qu’il est. Il a tout son crédit dans notre troisième place la saison dernière. Mais il m’est apparu que les conditions d’une bonne cohésion entre le staff et son équipe - pas seulement pour le confort des joueurs - n’étaient plus tenables en l’état. Vous savez aussi bien que moi qu’en rugby, la cohésion d’une équipe n’est pas un luxe mais un des principaux facteurs de performance. Au vu des difficultés et des tensions qui s’étaient accumulées tout au long de la saison, en novembre, en fin d’année puis au mois de mai, il ne m’a pas semblé possible d’aller plus loin ensemble.

Ne craignez-vous pas qu’à l’issue de la saison, le pouvoir de l’institution se soit affaibli, que le Lou redevienne aux yeux du Top 14 une république de joueurs ?

C’est important de rappeler certaines vérités : qu’il y ait eu des tensions, un déficit de communication ou que personne ne soit parfait au Lou Rugby, tout cela relève de l’évidence. Mais dire que c’est un groupe de joueurs qui a scellé la fin de la collaboration avec leur manager, c’est une absurdité. Il y a eu des échanges avec tout le monde, avec Xavier en particulier d’ailleurs. Mais il ne faut pas donner aux joueurs plus d’importance ou plus de responsabilités qu’ils n’en ont eues réellement. Je veux aussi m’inscrire entièrement en faux par rapport aux rumeurs qui ont pu circuler, au sujet d’un clan de Lyonnais, d’anciens joueurs ou que sais-je qui auraient monté les uns contre les autres… Ce n’est tout simplement pas la vérité.

On vous suit…

Au Lou Rugby, les joueurs jouent, les entraîneurs entraînent et le président préside. Jamais le groupe des joueurs n’est allé au-delà de ses devoirs et de ses droits. Qu’ils aient fait remonter un manque de communication et de sérénité dans le management de Xavier est une chose, mais je ne veux pas qu’il leur soit attribué des responsabilités qui ne sont pas les leurs.

Xavier Garbajosa était votre choix pour remplacer Pierre Mignoni. Vous séparer de lui après une seule saison a-t-il été difficile à vivre ?

À titre personnel, ce n’est évidemment pas ce que j’espérais de cette saison. J’assume le choix d’avoir fait venir Xavier au mois de juin 2022, et je le revendique même. Je continue à croire qu’il a les qualités pour être un grand technicien. Nous avons échangé avec franchise et ce n’est évidemment pas de gaîté de cœur que j’ai pris ma décision, surtout en voyant dans quelles conditions nous avons perdu notre quart de finale.

Une phrase de votre désormais ex-entraîneur de la mêlée Didier Bès dans l’Equipe, indiquant que « le navire a été sabordé de l’intérieur » laisse entendre que tout serait encore loin d’être réglé. Faut-il le craindre ?

Pour tout vous dire, j’ai largement préféré les sorties de Baptiste Couilloud ou d’Ethan Dumortier, lorsqu’ils ont répondu après le Stade français que le linge sale devait se laver en famille. Didier nous a fait part de sa décision de ne pas continuer l’aventure en faisant valoir des raisons personnelles, il y avait manifestement d’autres griefs là-dessous… L’avantage est que, désormais, avec l’arrivée d’Arnaud Héguy qui vient de nous rejoindre, nous repartons avec un staff jeune, motivé, compétent et qui a surtout envie d’être au Lou Rugby. C’est pourquoi on n’aspire désormais plus qu’à repartir de l’avant, soudés autour de Fabien Gengenbacher.

À ce titre, pourquoi avoir fait le choix de l’ancien manager du FCG, alors que de nombreux CV plus ronflants sont passés sur votre bureau ?

D’abord, c’était valorisant pour notre club que de voir autant de très grands noms s’intéresser à lui. Mais j’ai effectué un choix différent parce que je considère que Fabien Gengenbacher était celui qui se rapprochait le pus de l’ADN du Lou, dans notre volonté de construire notre modèle à la lyonnaise. Il a probablement moins d’expérience que certains candidats, mais notre club n’a jamais eu peur de faire confiance à des jeunes pour tenir des postes à responsabilité. Cela ne nous a malgré tout jamais empêchés de grandir.

Est-il faux de penser que Fabien Gengenbacher incarne un « anti-Garba », de par sa personnalité, son passé de joueur, son mode de management ?

Il est évident que les expériences que nous avons connues cette année, ou même les saisons précédentes, ont compté dans notre réflexion. Nous avons voulu partir sur quelque chose de différent, c’est désormais à Fabien de nous donner raison en exploitant au mieux les qualités de son groupe. Ce que je peux dire, c’est qu’il me semble que les leaders et le groupe des joueurs en général ont gagné en autonomie cette saison par rapport aux années passées. Je crois effectivement que cela peut coller au type de management de Fabien, qui souhaite responsabiliser au maximum ses joueurs.

Dans ces conditions particulières, quels objectifs sportifs allez-vous fixer à votre staff ?

Quand on a goûté aux phases finales du Top 14, on a toujours envie d’y revenir… J’ajoute que l’on aimerait aussi parvenir à se qualifier cette saison en Champions Cup et cela ne me semble pas impossible, même si les deux compétitions sont d’un niveau toujours plus élevé. Douze joueurs vont nous manquer pendant la Coupe du monde, c’est une difficulté à surmonter mais aussi le signe d’un groupe de qualité dont on espère enfin tirer le plein potentiel.

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