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XV de France : Monaco, autre cadre et même dessein

Par Jérémy FADAT
  • La préparation pour la Coupe du monde a officiellement commencé cette semaine par un premier rassemblement à Monaco. Les joueurs convoqués, dont les nouvelles têtes Emilien Gailleton et Louis Bielle-Biarrey ont donc foulé la pelouse de Louis-II et ont enchaîné les exercices physiques, à l'image d'Uini Atonio, le tout surveillé par le staff.
    La préparation pour la Coupe du monde a officiellement commencé cette semaine par un premier rassemblement à Monaco. Les joueurs convoqués, dont les nouvelles têtes Emilien Gailleton et Louis Bielle-Biarrey ont donc foulé la pelouse de Louis-II et ont enchaîné les exercices physiques, à l'image d'Uini Atonio, le tout surveillé par le staff. Icon Sport
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Arrivés dimanche soir dans la principauté monégasque, les joueurs du XV de France ont entamé au soleil leur préparation pour la Coupe du monde, là où ils avaient déjà effectué un stage en 2019. Mais l’immense différence, c’est qu’il y a cette fois une vraie continuité dans tous les domaines.

C’est à travers une phrase, à l’allure anodine au milieu de sa tirade en conférence de presse mardi, que William Servat a le mieux résumé le contexte dans lequel les Bleus ont entamé cette semaine à Monaco leur aventure vers la Coupe du monde : "L’objectif n’est pas de créer quelque chose, il est de l’entretenir. La relation, particulière entre les hommes, existe déjà." Le socle commun aussi, tant dans le jeu que les affinités, même si le décor méditerranéen apporte son lot d’exotisme. L’ambition suprême des acteurs est partagée, revendiquée même, depuis longtemps. Elle est ici, l’immense différence avec les précédentes préparations de Mondial, quand il s’agissait de renverser la table (entendez l’échiquier international) en à peine huit semaines pour s’offrir enfin le trophée Webb-Ellis… Avec le recul, et la lucidité qui l’accompagne, il est aisé de comprendre que c’était peine perdue d’avance.

La préparation pour la Coupe du monde a officiellement commencé cette semaine par un premier rassemblement à Monaco. Les joueurs convoqués, dont les nouvelles têtes Emilien Gailleton et Louis Bielle-Biarrey ont donc foulé la pelouse de Louis-II et ont enchaîné les exercices physiques, à l'image d'Uini Atonio, le tout surveillé par le staff.
La préparation pour la Coupe du monde a officiellement commencé cette semaine par un premier rassemblement à Monaco. Les joueurs convoqués, dont les nouvelles têtes Emilien Gailleton et Louis Bielle-Biarrey ont donc foulé la pelouse de Louis-II et ont enchaîné les exercices physiques, à l'image d'Uini Atonio, le tout surveillé par le staff. Icon Sport - Pascal Della Zuana

Cette fois, cela n’a rien à voir. Pas question de quelconque révolution ou mission commando. Cette génération est simplement dans une forme de suite logique. Le directeur de la performance du XV de France Thibault Giroud le reconnaît : "Ce n’est pas forcément une habitude avant une Coupe du monde." Lui, comme Fabien Galthié et Laurent Labit, avait débarqué voilà pile quatre ans pour renforcer le staff de Jacques Brunel avant l’édition japonaise et gagner du temps pour le mandat de "Galtoche". Le temps justement, il avait couru après… "Là, on va sûrement diviser le volume de travail par deux par rapport à ce que nous avons fait en 2019 mais multiplier toutes nos données seuil par deux à l’intérieur. Il y a quatre ans, nous n’étions pas capables de le faire, c’était impossible."

Giroud : "On n’arrive pas ici en jetant la pièce"

En clair, il peut aujourd’hui privilégier l’intensité et la qualité à la quantité. Le gain est énorme, déjà sur le plan physiologique. "Nous sommes dans la continuité, ce qui nous permet de ne pas repasser par les bases et d’être directement très spécifique dans ce qu’on veut développer, poursuit Giroud. Il n’y a pas eu de perte du temps. Nous n’avons pas voulu partir de l’entraînement mais du match. On veut jouer comme on s’entraîne et pas s’entraîner comme on joue. C’est aussi pour cela que nous avons fait le choix de laisser le minimum du temps légal imparti aux joueurs en sortie de saison de Top 14." Ceci pour équilibrer le plus rapidement possible les états de forme jugés positifs et favoriser l’efficacité. Bref, ne pas reproduire les erreurs du passé.

La préparation pour la Coupe du monde a officiellement commencé cette semaine par un premier rassemblement à Monaco. Les joueurs convoqués, dont les nouvelles têtes Emilien Gailleton et Louis Bielle-Biarrey ont donc foulé la pelouse de Louis-II et ont enchaîné les exercices physiques, à l'image d'Uini Atonio, le tout surveillé par le staff.
La préparation pour la Coupe du monde a officiellement commencé cette semaine par un premier rassemblement à Monaco. Les joueurs convoqués, dont les nouvelles têtes Emilien Gailleton et Louis Bielle-Biarrey ont donc foulé la pelouse de Louis-II et ont enchaîné les exercices physiques, à l'image d'Uini Atonio, le tout surveillé par le staff. Icon Sport

Le paradoxe, c’est qu’en 2019 également, les troupes tricolores étaient passées par la pelouse du stade Louis-II. Mais si le cadre est le même, le contenu n’a plus rien à voir. "Contrairement à 2019, on l’a préparé, pensé et réfléchi depuis quatre ans, note Giroud. On n’arrive pas ici en jetant la pièce. […] Après le Mondial 2019, quand on a eu notre première réunion avec Fabien Galthié qui avait été nommé sélectionneur, on s’était dit : "On aimerait, dans quatre ans, regarder les autres dans les yeux en début de Coupe du monde et se dire qu’on part sur la même ligne." L’idée, c’était de ne pas se dire : "On a deux mois pour rattraper les autres et ce qu’on n’a pas pu faire durant quatre ans." Nous l’avons rabâché et expliqué. À ce jour, je pense que nous sommes sur le même point de départ que toutes les grosses nations. C’est peut-être le plus important pour nous."

Servat : "Nos leaders sont devenus maîtres du projet"

Ce XV de France, avec ses 80 % de victoires lors des quatre dernières saisons et sa deuxième place au classement World Rugby, est conscient de son potentiel. Il a des convictions, des certitudes et se trouve donc plus légitime que jamais. Servat l’assure : "On sait ce qu’on est capable de réaliser. Le staff aussi est monté en gammes. Nous avons démarré avec un groupe qui était moins capé et avait moins de maturité. Maintenant, il a plus d’expérience. Nos joueurs leaders, sur lesquels on s’était appuyé, sont toujours là et sont devenus maîtres du projet. Cela donne une force à notre équipe." Et une cohésion si précieuse. "On constate que les joueurs entrent directement dans le système, que les automatismes reviennent, continue l’ancien talonneur. Il y a eu un vrai travail continu, les mecs sont intégrés dans le projet. Il n’y a pas eu à bosser là-dessus pour que ça revienne." Giroud ajoute : "Nous sommes avec ce groupe depuis quatre ans et n’avons pas fait beaucoup de changements. On suit ces joueurs depuis le début du mandat, ils adhèrent au projet. Il y a aussi eu beaucoup d’échanges avec les clubs, qui nous ont aidés pour arriver à ce niveau."

Enfin, jusqu’à l’annonce des trente-trois noms retenus pour le Mondial le 21 août, les Bleus travailleront à quarante-deux, la marque de fabrique de Galthié. "On en a l’habitude, avec des allers-retours pour certains, confirme François Cros. On bosse depuis longtemps en groupe élargi. Le fonctionnement à quarante-deux, avec l’émulation en interne, nous tire vers le haut." Servat abonde : "L’avantage d’être à quarante-deux, c’est que nous pouvons amener un maximum de joueurs à être prêts à entrer dans le groupe. Et on aura la possibilité d’en faire revenir très vite si besoin. C’est essentiel, on sait que ça fonctionne et que c’est cohérent." C’est du moins le cas jusqu’à présent. Mais, depuis Monaco où les Bleus resteront jusqu’en fin de la semaine prochaine, Giroud prévient : "On se souviendra de ce qu’on a fait en dernier, donc nous ferons les bilans après la Coupe du monde…"

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