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Champions Cup - La Rochelle, monstre d’Europe

  • William SKELTON (La Rochelle).
    William SKELTON (La Rochelle). Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Brillants vainqueurs d’Exeter ce dimanche à Bordeaux (47-28), les Maritimes disputeront, le 20 mai, une troisième finale de Champions Cup d’affilée. C’est déjà en soi une sacrée performance. Même si le plus grand des exploits reste à accomplir.

Les équipes finissent souvent par ressembler à leur manager. Emmené par Ronan O’Gara, double vainqueur de l’épreuve et sacré meilleur joueur européen des quinze premières années par l'ERC, le Stade rochelais n'en finit plus de s'affirmer comme un ténor continental, voire la référence sur la décennie. En dominant, avec autorité et style, Exeter ce dimanche, Grégory Alldritt et ses partenaires ont gagné le privilège de disputer une troisième finale consécutive de Champions Cup. Seuls Toulouse (2003, 2004, 2005) et Toulon (2013, 2014, 2015) avaient réalisé telle prouesse par le passé.

Comment ce club, arrivé dans l’élite en 2014 seulement, a-t-il pu s’inviter aussi rapidement parmi le gotha ? Le parallèle avec la présence de celui que les plus de 20 ans ont connu comme chef d’orchestre du Munster vient spontanément dans la bouche des Maritimes à l’heure d’évoquer la montée en puissance : « On sent que « ROG » a su transmettre toute sa passion pour cette compétition », témoigne le nouveau venu Antoine Hastoy. « On a changé notre façon de jouer l’épreuve avec « ROG », confirme Uini Atonio. Avant, on ne la disputait pas pour aller aussi loin, on faisait nos matchs de poule, on intégrait les jeunes, ce n’était pas vraiment un objectif. Là, on joue les deux tableaux. Il faut dire qu’on a l’effectif pour. » Saison après saison, le Stade rochelais n’a eu de cesse de s’étoffer : aux formidables trouvailles (Botia, Atonio, Sclavi, Wardi...) et aux magnifiques espoirs (Alldritt, Bourgarit, Favre) sont venus s’ajouter des cadors taillés pour la gagne (Skelton, Kerr-Barlow, Dulin, Danty...) : « On est très chanceux d’être à La Rochelle, dans un club avec beaucoup d’ambitions, appuie Romain Sazy. Il attire des joueurs, qui veulent venir parce que le cadre de vie est bien, l’équipe tourne et que les infrastructures sont fabuleuses. La progression est belle, je suis content d’être sur le bateau. » Une caravelle taillée pour les expéditions en haute mer.

 

La Rochelle comme Djokovic

Là où Toulouse a un semblant d’ascendant en Top 14 avec son collectif flamboyant, les pensionnaires de Deflandre se subliment en Champions Cup. Le format de coupe leur va si bien. Et l’adversité anglo-saxonne magnifie leurs points forts. Ça ne peut être un hasard si la Rochelle est désormais détentrice de la plus belle série d'invincibilité dans la compétition avec quinze succès consécutifs. Quinze comme le nombre de victoires, aussi, face aux équipes anglo-saxonnes. Avec au passage, cette saison, un grand chelem du Premiership à la clé (Northampton deux fois, Gloucester, Saracens, Exeter). Sa puissance pure, son efficacité dans le jeu au sol, sa science stratégique et sa VMA démentielle en font une équipe tout-terrain, capable sur 80 minutes de répondre à tous les défis. Certains rivaux ont essayé de les défier devant (Ulster, Saracens et Exeter), d’autres de les balader aux quatre coins du terrain (Northampton, Gloucester), quelques-uns ont entrevu la victoire mais, à l’arrivée, la bande à O’Gara a toujours fini par l’emporter. Elle a développé un instinct de gagneur et un caractère en acier trempé si précieux à l'heure de forcer la décision et son destin. Et elle est capable, comme elle l'a prouvé ce dimanche, de produire un rugby total.

Sa progression lui permet aujourd’hui de bousculer l’ordre établi et de s’immiscer entre les deux références européennes de l’histoire, Toulouse et le Leinster. Un peu comme à l’âge d’or du tennis, lorsque Roger Federer et Rafael Nadal, prétendument intouchables, avaient vu débarquer l’inattendu Novak Djokovic. Le rugby continental a aussi son esthète, sa machine et son forçat. Pour décrocher une deuxième étoile et amorcer ce qui pourrait être un début de dynastie, les Maritimes devront terrasser le Leinster dans son jardin. Est-ce de l’ordre possible ? Ugo Mola, beau perdant,  en est convaincu : « Les vertus, les valeurs et la qualité que le Leinster a mis dans son rugby ne changent pas. Je considère que c’est l’une des, si ce n’est la, meilleures équipes d’Europe. Le problème, c’est que sur leur route, ils vont rencontrer un Munsterman et l’an dernier, ça leur a coûté cher. » Et puis, après tout, même Rafael Nadal a bien fini par perdre à Roland-Garros...

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