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Champions Cup - Ronan O'Gara (La Rochelle) : « Maintenant, il faut laisser notre trace »

Par Romain Asselin
  • Ronan O'Gara et les Rochelais veulent s'offrir une deuxième étoile face au Leinster.
    Ronan O'Gara et les Rochelais veulent s'offrir une deuxième étoile face au Leinster. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Fier de la performance de ses joueurs et de la transhumance historique des supporters maritimes vers Bordeaux, le technicien irlandais veut savourer avant de se projeter vers le remake de la dernière finale face au Leinster. Mais il n’a qu’une envie, le 20 mai…

Votre équipe se qualifie pour une troisième finale de Champions Cup consécutive. Réalisez-vous la portée de cet « exploit » ?
Ma tête ne marche pas comme ça. Dans le rugby, un mois, c’est déjà long pour moi. On reste vraiment sur les choses que l’on peut contrôler. Aujourd’hui, c’est bien, au vu de nos qualités avec le ballon. Il y a des choses à corriger mais l’envie et la stratégie me plaisent beaucoup.

En quoi ?
Mon cinq de devant a été énorme et a créé les conditions pour que les deux centres et Antoine (Hastoy) soient performants. On a préparé Exeter avec beaucoup de précision. On a été capable de se montrer impitoyable. On était puissant, intelligent avec le jeu au pied, brutal sur les ballons portés et en mêlée. Quand vous mélangez tout ça, ce sont des grandes armes. Avec un effectif que peu de nations dans le monde ont, c’est intéressant pour moi comme coach. Après une entame de match compliquée, les joueurs ont trouvé leur rythme. Bien sûr, je suis déçu des essais donnés à Exeter en deuxième période. Mais si je ne me plains pas, ce n’est pas moi.

Après des phases finales à domicile, vous allez désormais jouer la finale à l’extérieur, en Irlande…
Vous n’allez pas aimer ma réponse mais je n’ai aucun intérêt de parler de la finale. Je vais célébrer ce moment. J’étais avec la Red Army quand j’étais joueur, dans des stades comme Twickenham avec 80 000 personnes, mais, ce qu’il s’est passé aujourd’hui, c’est plus grand que le rugby ! C’était énormément puissant pour le club, pour la ville. De voir une telle connexion entre le public et mes joueurs, ça me plaît énormément. C’est quelque chose de spécial, ce n’est pas du tout « normal ». Les supporters sont exceptionnels. Ils ont économisé leur argent cette semaine pour être ici. C’est hyperimportant pour les joueurs.

Et cette finale, alors ?
On a une opportunité dans trois semaines de faire quelque chose que peu d’équipes ont fait. Mais je dois d’abord préparer un groupe pour Toulon (samedi prochain en Top 14, N.D.L.R.) pour essayer de gagner le bouclier de Brennus. Ce soir, on va boire quelques bières ensemble, on va, je l’espère, chanter. C’est pour vivre des journées comme aujourd’hui que l’on est dans le rugby.

Vous êtes à la tête d’une équipe qui peut réaliser le doublé…
C’est magique. Comme Greg (Alldritt) l’a dit, on a besoin que les choses soient alignées. On a besoin d’une grande vision. Heureusement, j’ai un très bon président. Maintenant, ce n’est pas intéressant de vivre des choses. Maintenant, il faut laisser notre trace. C’est important de jouer un bon rugby mais aussi de soulever des coupes. Ce n’est pas possible chaque saison d’avoir des coupes mais on est juste en train de commencer. J’admire les valeurs véhiculées par mes joueurs. Ils sont respectueux, ils ont beaucoup d’humilité, ils travaillent dur. Il y a un bon esprit de fraternité à La Rochelle en ce moment.

Vous aurez bientôt sous vos ordres Jack Nowell, capitaine d’Exeter ce dimanche…
Je ne peux pas valider cette nouvelle. Je sais qu’il cherche une maison de vacances à La Rochelle mais je ne sais pas si c’est juste pour l’été (rires).

Trouvez-vous des choses à redire sur le niveau de jeu de Grégory Alldritt en ce moment ?
Il y a cet en-avant sur un pick and go, mais ça devait être son frère car ce n’est pas Greg qui fait des en-avants comme ça (rires). Je suis très fier de l’évolution de Greg. Derrière le joueur, c’est intéressant de voir beaucoup d’intelligence, avec cette capacité à trouver les bons mots. J’ai remarqué qu’il était très serein avant le match, avec une faculté à se transformer au coup d’envoi. C’est un grand capitaine.

Vous êtes apparu ému à la fin du match…
J’ai pris un petit moment pour apprécier le public rochelais, pour savourer où on était. J’ai eu la chance pendant seize ans, comme joueur, d’être suivi par la Red Army. J’aime bien quand vous avez une ville derrière vous, qui a la même vision, les mêmes croyances. Si on m’avait dit il y a dix ans que je serai au Matmut Atlantique avec un public aussi fou… (sourire) On doit adorer ça, c’est super cool.

On vous a entendu crier très fort depuis les tribunes mais vos joueurs, eux, ne vous ont pas entendus, si ?
(Il se marre) J’étais à 600 mètres d’eux, impossible qu’ils m’entendent. Ça ne sert à rien, c’est sûr. Bon, je pense qu’on est alignés avec nos pensées. Je dois parler à moi-même et pas en public. À Deflandre, je suis capable de me connecter avec eux. Ici, impossible !

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