Abonnés

L’œil de Richard Dourthe : Tout ça, c’est dans la tronche

Par Midi Olympique
  • Défaite du XV de France lors du dernier match du Tournoi des 6 Nations 2021 contre l'Ecosse
    Défaite du XV de France lors du dernier match du Tournoi des 6 Nations 2021 contre l'Ecosse Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

L’ancien international Richard Dourthe nous livre son sentiment sur la défaite du XV de France contre l’Ecosse vendredi. On n’a pas arrêté de le répéter, quatre essais pour remporter le titre, c'était peut-être demander l'impossible, c'était peut-être trop de pression pour les hommes de Fabien Galthié...

On s’est trompé dans la préparation. A force de répéter qu’il fallait vingt-et-un point et quatre essais pour remporter le titre, les joueurs sont arrivés sur le terrain en se disant que c’était impossible. Hé quoi ? Les coéquipiers du grand Charles, ils se sont pointés là, vendredi soir, et il pleuvait des trombes, le ballon glissait, le stade était vide et bon an mal an, ils s’étaient tous persuadés que la montagne était trop haute. Alors ? On a déjoué, on a merdé, on n’a jamais vraiment été dominant. Ce n’est pas de la fatigue, de l’usure. Tout ça, c’est dans la tronche. A l’époque où j’étais buteur, il suffisait que je me dise avant de frapper - « Hmm… Pas facile, celle-là, chameau… »- pour que je la rate. C’était inéluctable.

Attention, ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit : le staff n’a pas martelé toute la semaine le message des « quatre essais et des 21 points », il connaissait le danger d’un tel discours. Mais les joueurs ne vivent pas en vase clos, les réseaux sociaux font partie de leur quotidien et cette musique s’est insérée dans leur cortex cérébral. Verdict ? Le Tournoi s’est resserré, papa ! Tu ne mets plus trente points aux Ecossais parce que tu l’as seulement décidé ! L’équipe de Gregor Townsend, c’est un foutu commando, une amarada de quintaux mobiles et foutrement agressifs, une défense à la fois organisée et sauvage : sans stratégie précise, tu ne peux pas la prendre en défaut. Face à elle, le XV de France m’a d’ailleurs fait l’effet de l’Angleterre lors du premier round du Tournoi : ce jour-là, la Rose avait beau taper, taper et taper encore, elle n’arrivait pas à franchir le mur celte…

Aurais-je eu des solutions, face à cette problématique ? Peut-être… Au rugby, quand tu n’es pas dominateur devant (et les Bleus étaient loin de l’être, vendredi soir…), tu dois trouver d’autres voies pour mettre à mal l’adversaire et le jeu au pied en fait évidemment partie : pour faire reculer le bloc, d’abord ; pour le déstabiliser, bouger ses lignes de défense, ensuite. En règle générale, l’équipe de France joue plus au pied que n’importe qui et là, sous le déluge, on promenait le ballon devant la herse : parfois avec talent, certes, mais sans la vitesse et la fluidité habituelles, la faute à des conditions climatiques assez ardues, soyons clairs.

En conclusion ? On termine en eau de boudin ce Tournoi commencé de la plus belle des manières. Sur la deuxième place, oui. Mais loin du grand chelem que l’on s’était promis après la victoire à Dublin. Cette équipe de France est jeune. Elle se construit, elle apprend. Las, je suis comme tous les rugbyphiles de France et de Navarre : impatient d’accrocher un titre après dix ans de galère, dix ans de disette et de coups de blues. Vivement demain, quoi…

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?