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L'Angleterre pour un vrai faux Grand Chelem

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    L'Angleterre pour un vrai faux Grand Chelem Icon Sport
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Victorieux des Gallois, Irlandais, Écossais et Italiens samedi (36 -5), le XV de France va défier l’Angleterre pour un Grand Chelem honorifique. Après dix ans de disette, il n’y a pas de mal à se faire du bien...

À bien y regarder, plus qu’un simple trophée à la saveur d’un test PCR revisitant votre appendice nasal, c’est un Grand Chelem que le XV de France s’apprête à disputer dimanche sur la pelouse de Twickenham. Si, si, c’est vrai. Concédons que le scénario n’a rien de conventionnel mais les Bleus de Galthié ont bien affronté et battu tour à tour le pays de Galles, l’Irlande, l’Ecosse etl’Italie. La première levée n’était qu’un « warm up », pauvre anglicisme pouvant être traduit par « distributeur de cash » ; la seconde, un match en retard du précédent Tournoi ; la troisième une rencontre pour l’équipe « bis » finalement jouée par les titulaires. Et une dernière brillamment assumée par « Manpower », la meilleure boîte d’intérimaires du rugby français.

Et alors ? En quoi un Grand Chelem réalisé à l’automne aurait-il moins de valeur qu’en hiver ? Surtout, le rugby français est-il en mesure de faire la fine bouche ? On entend déjà au loin les pisse-vinaigre beuglant que ce potentiel titre honorifique n’aurait aucune valeur, aucun sens.
Message de service : la dernière fois que le XV de France s’est retrouvé dans cette position, c’était il y a dix piges… Et allez donc demander à Fabien Galthié ce qu’il en pense. Le sélectionneur le répète en boucle depuis sa prise de fonction. Il l’a encore redit samedi soir après le net succès sur les Italiens : « Notre objectif, la finalité souhaitée par tout le staff, c’est de redevenir une nation majeure du rugby mondial, gagner vite des matchs et des titres. » Quels qu’ils soient. En revanche, l’argument visant à affirmer que ces Bleus, version seconds couteaux à la lame pourtant bien aiguisée, n’ont pas plus de chance de gagner sur la pelouse des derniers finalistes de la Coupe du monde que d’être vaccinés avant Noël contre la Covid-19, tient forcément la route. Quand bien même la paire Geraci-Pesenti a affiché un joli potentiel contre l’Italie, même si Jalibert a réussi à ne pas sortir du plan de jeu, combien sommes-nous à fantasmer un XV de France au grand complet, avec Le Roux et Willemse pour marcher sur Itoje et Launchbury, Romain Ntamack pour botter le cul d’Owen Farrell, et in fine pour secouer une deuxième fois dans la même année ces satanés Anglais. En y pensant, ça n’a pas dû arriver si souvent ce genre de doublé...

Mais Fabien Galthié l’a juré : l’idée de quémander encore un peu plus de souplesse aux clubs et à la LNR ne lui a même pas effleuré l’esprit. « Au niveau international, quand on bascule sur l’équipe de France, il faut basculer complètement et s’investir, a-t-il expliqué samedi soir. On ne peut pas demander aux joueurs de rentrer, de sortir et de revenir. Toutes les nations travaillent ensemble depuis sept semaines. Nous, nous avons dû respecter les accords sur les trois feuilles de matchs au maximum par joueur. Nous avions prévenu nos joueurs qu’après ce premier bloc de trois matchs, ils sortiraient et que l’on reconstruirait une autre équipe. C’est donc trop difficile pour un joueur de se replonger dans ce contexte. Le rugby international n’a rien à voir avec le rugby de club. L’équipe qui est là depuis lundi dernier sera là pour affronter les Anglais, à l’exception de quelques joueurs comme Baptiste Serin ou encore Teddy Thomas qui ont consommé leurs trois feuilles de matchs. » Le sélectionneur a donc tenu parole.

Après tout, ce XV de la rose, même s’il a gagné toutes ses rencontres cette année sauf contre les Bleus, n’impressionne pas tant que ça. Comme à son habitude, il est fort en mêlée (5 pénalités glanées contre les Gallois, le week-end dernier) et impose son jeu au pied d’occupation jusqu’à étouffement (lire par ailleurs). « Notre attaque, on ne s’en occupera pas avant l’automne 2021 », a lancé Eddie Jones samedi, dans une déclaration à situer entre l’élan de franchise et la provocation. Une brèche peut-être à exploiter pour faire de cet automne 2020 un avant-goût des prochains hivers.

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