L’heure des finisseurs
Le XV de France affronte ce dimanche à 16 heures à Murrayfield l'Écosse pour prendre une option sur la victoire finale dans les 6 Nations. Fabien Galthié a trouvé ses titulaires, la colonne vertébrale de son équipe mais pour le moment, il cherche encore la bonne formule parmi ses potentiels "finisseurs". Pressenti pour être le taulier du poste avec la retraite de Guirado, Camille Chat reste l’archétype du parfait impact player.
Fabien Galthié n’a certainement pas attendu l’invitation d’Eddie Jones. Mais le sélectionneur français est sur la même longueur d’onde que son homologue anglais. Souvenez-vous de la sortie du patron du XV de la Rose après sa démonstration en quart de finale de la Coupe du monde face à l’Australie (40-16), alors qu’il avait placé George Ford sur le banc des remplaçants : "Je ne l’ai pas écarté, mec ! Avait interpellé de la sorte un journaliste interloqué par ce choix, Je lui ai juste donné un nouveau rôle dans lequel il a été brillant ! Je sais que vous avez vraiment du mal avec cela, mais il faudrait que vous commenciez à changer votre façon de regarder notre sport. Le rugby a évolué, aujourd’hui, il se joue à 23 ! Qu’est-ce que vous faites encore trente ans en arrière ? Rejoignez-nous dans le rugby moderne… Rejoignez-nous, rejoignez-nous ! Allez, filez-moi vos e-mails, je vous enverrai des invitations ! " Trois mois plus tard, Fabien Galthié a banni le mot remplaçant de son vocabulaire, laissant place à finisseur pour désigner les joueurs appelés à entrer en jeu en cours de match. C’est tout sauf anodin de la part de l’ancien demi de mêlée international.
Après trois matchs de l’ère Galthié, le nouveau boss a déjà bien avancé dans la construction de son XV de France. Avec son staff, il s’évertue à poser un socle solide en gagnant en stabilité et continuité. Ainsi, le sélectionneur n’a fait débuter que seize joueurs différents en trois rencontres. Arthur Vincent est le seul à avoir "gagné" une place de titulaire par rapport à l’équipe qui a débuté la compétition face à l’Angleterre. Un changement intervenu en raison du forfait de Virimi Vakatawa face à l’Italie. Lors de ce déplacement en Ecosse, un dix-septième joueur aura l’honneur de démarrer puisque le pilier gauche Cyril Baille est forfait depuis sa blessure face au pays de Galles. Ainsi, il apparaît que les Bleus ont trouvé un XV de départ qui fait référence : le premier étage de la fusée tricolore paraît aujourd’hui solide et les débats sur la composition d’équipe sont clos.
Les Bleus ne gagnent pas les deuxièmes mi-temps
En revanche, tout est encore ouvert au niveau des finisseurs. Treize joueurs ont été essayés et s’il n’y avait eu qu’un seul changement entre l’Angleterre et l’Italie, le staff des Bleus a fait appel à quatre nouveaux au pays de Galles (Chat, Gros, Cretin, Ramos). "Les titulaires n’ont pas bougé, mais on a essayé de reconstituer une équipe de finisseurs, la plus homogène possible, qui nous apportent un plus", avait expliqué le sélectionneur, alors que les Français avaient souffert en seconde période face à l’Angleterre après les entrées en jeu des remplaçants. Cela avait été moins flagrant face à l’Italie notamment en raison de la performance de Baptiste Serin. Le demi de mêlée de Toulon est d’ailleurs un des rares finisseurs à avoir enchaîné les trois rencontres avec ce statut avec son ancien partenaire de club Matthieu Jalibert et le pilier droit de Lyon Demba Bamba, sur la sellette après les deux premiers matchs avant de signer une entrée en jeu fracassante à Cardiff. Le deuxième ligne Romain Taofifenua a lui aussi marqué des points lors des deux derniers matchs et le retour de Camille Chat n’est pas passé inaperçu.
Reste que le constat est cruel : les Français n’ont pas encore remporté une deuxième mi-temps depuis le début du Tournoi des 6 Nations. Battus 17 à 7 par l’Angleterre et 12 à 10 par le pays de Galles, ils avaient réussi à sauver le match nul face à l’Italie (12-12). Il est donc essentiel que les finisseurs fassent mieux pour que l’équipe de France puisse viser plus haut et ne pas simplement espérer qu’ils préservent l’avance acquise à la pause. Mieux maîtriser les deuxièmes actes, avec notamment une meilleure possession du ballon, évitera de trembler dans les dernières secondes comme ce fut le cas contre les Anglais et les Gallois. Pour l’instant, cela a été sans conséquence (mis à part un point de bonus défensif décroché par le XV de la Rose) mais les finisseurs doivent maintenant devenir des atouts pour finir ce Tournoi aussi bien qu’il a commencé.
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